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Aviator (Martin Scorsese -2005-)

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Leonardo DiCaprio. TFM DistributionAvant-goût  « Comme tout le monde j’avais en tête l’image la plus connue d’Howard Hughes, celle du reclus cloîtré vers la fin dans sa chambre d’hôtel de Las Vegas, refusant de se couper les cheveux et les ongles, chaussé de boîtes de kleenex, maladivement obsédé par les microbes et évitant tout contact humain. Ce que j’ignorais, c’est qu’avant cette période, il a incarné la quintessence du tycoon américain du siècle dernier, qu’il avait été un pionnier révolutionnaire dans le domaine de l’aviation, qu’il avait battu le record du monde de vitesse (352 km/h) et fait construire le plus gros avion imaginable. Et aussi qu’il avait risqué une grosse partie de sa fortune pour produire et réaliser son premier film, Hell’s Angels, un film de quatre millions $, ce qui était du jamais vu alors, avant de sidérer Hollywood en produisant quelques uns des films les plus violents, les plus sexuellement explicites jamais vus, comme Scarface ou Le Banni », résume Leonardo DiCaprio à propos d’Howard Hughes, le socle de son rôle titre dans Aviator.

Pitch de la réalisation du long métrage le plus cher de l’époque, Hell’s Angels, à sa réussite comme actionnaire majoritaire et directeur de la compagnie aérienne TWA, on suit un moment de la vie du très controversé Howard Hughes, tiraillé entre névroses obsessionnelles et passion pour l’aviation…

Avis  j’ai trouvé cet Aviator un tantinet trop long. C’est la 3ème fois que je le vois, et il a fallu cette fois-ci pour que je me décide enfin à en faire la critique. Je reste donc sur ma première impression d’un film longuet, non sans louanger les moments de brio procurés par le très bon DiCaprio et l’efficace Martin Scorsese. J’ai adoré ces essais aériens sur fond de reprise sonore de Jean-Sebastien Bach. J’ai adoré les moments de psychodrame où DiCaprio se sublime devant ses bouteilles de lait, ou lorsqu’il refuse honteusement de passer une serviette à un homme pourtant handicapé par deux béquilles. J’ai découpé le film en deux parties, parce que sa longueur de deux heures 40 le permet. D’abord une heure trente de biographie historique pure, avec une lente introduction du personnage d’Howard Hughes, ses premiers essais avant-gardistes de cinéaste, ses conquêtes féminines, ses premières névroses obsessionnelles sur les mains… Puis une dernière heure, ou plutôt une heure 10 de film « total », mêlant avec brio l’action, la biographie, l’humour, le drame, le psychodrame, la plaidoirie intimiste. Vous l’aurez compris, les quelques longueurs du film, n’appartiennent selon moi qu’à la toute première partie. Leonardo DiCaprio. TFM DistributionLe reste est du très haut niveau. Leonardo DiCaprio campe un personnage très atypique, et il le fait avec brio. Ce qui permet aux spectateurs de prendre un certain plaisir à suivre ses aventures sentimentales, ses déboires psychologiques, ses ambitions hallucinées, sa passion aveuglante, sa voracité maladive. DiCaprio semble avoir fait corps avec ce personnage original : « Nombre d’anecdotes qui courent sur son compte sont contradictoires. C’est déconcertant au départ. Cela s’explique par le fait que c’était quelqu’un de très secret. J’ai donc effectué un énorme travail de recherches. J’ai pu discuter avec des personnes qui l’avaient connu, avec certaines de ses maîtresses et ex-femmes, ainsi qu’avec Jane Russell, qu’il avait dirigée dans Le Banni. Je me suis renseigné sur le comportement obsessionnel et compulsif dont il était gravement atteint, afin de chercher à mieux comprendre comment ces troubles avaient pu affecter son fonctionnement. J’ai même passé quelques jours en compagnie d’un malade afin de mieux me rendre compte de leurs effets ! A partir de tout cela, je me suis fait une idée personnelle de Howard Hughes pour créer ma propre interprétation, ma vision » (DiCaprio dans CinéLive n°86 de janvier 2005).

  Jeu d'acteurs   

Leonardo DiCaprio (prestation remarquable, il est LE film)  :):):):)

Keruit

 



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Oscars 2007, Césars 2007 : mes brèves de comptoir !! ! ! !

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"  Je vais adopter un ton de parole assez libre pour donner mon avis sur certaines victoires, certaines nominations à ces sésames qui ont été délivrés le temps d’un court weekend. Sur deux jours sont jugés une année cinématographique entière, ce qui déjà, me semble complètement incongru. Un weekend juge des gagnants de l’année, mais aussi des grands perdants. Et le problème des nominations demeure : plusieurs films étaient nominés dans plusieurs catégories, quand d’autres n’obtenaient aucune nomination. Ainsi les grands gagnants sont ceux qui étaient plusieurs fois nominés aux Césars et aux Oscars : Les Infiltrés, Le Labyrinthe de Pan, Lettres d’Iwo Jima, Babel, The Queen, Les fils de l’homme, Dreamgirls, Pirate des Caraïbes, le secret du coffre maudit pour les Oscars 2007 ; Ne le dis à personne, Fauteuils d’orchestre, Indigènes, Quand j’étais chanteur, Lady Chatterley, OSS 117 et Je vais bien ne t’en fais pas pour les Césars 2007.  Car au-delà de la victoire de tel ou tel film, c’est bel et bien l’ensemble des multi-nominés qui obtiennent un surplus de promotion.

Si on s’asseyait à la table des récompenses politiques, on pourrait se permettre de dire combien après le Festival de Cannes, les Oscars sont devenus les plus politique. Ces oscars 2007 ont remis la statuette de meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur montage et meilleur scénario adapté à Martin Scorsese.TFM Distribution Pourtant je me complais à dire combien son Infiltrés n’est pas son meilleur film. Or, Scorsese, avait déjà été battu 6 fois aux Oscars, pour des films plus authentiques vis-à-vis de sa jeunesse passée dans le quartier rital de New-York, par exemple Casino (nomination de Sharon Stone au meilleur second rôle féminin) ou Les Affranchis (cinq nominations pour un oscar). Ayant vu Les Infiltrés, je peux vous dire que tout le travail a été en partie fait par Andrew Law et Alan Mak, lors du tournage de Infernal Affairs, dont Les Infiltrés n’est qu’un remake US. Ce n’est pas pour autant un ersatz d’Infernal Affairs, bien entendu, puisque Scorsese bonifie selon moi ce scénario original à coups de jeu de caméra irremplaçable…mais cela reste quand même un travail moins dur que si cela était une adaptation originale. Je considère donc cet Oscar 2007 du meilleur réalisateur comme un Oscar réparateur pour Scorsese et pour l’académie des Oscars. Enfin il a son oscar ! C’est un peu ça…On peut en effet penser à un oscar hommage ! Scorsese avait tout de même maintes fois annoncé que Les Infiltrés serait son dernier film…voire l’avant-dernier ! D’ailleurs la maîtresse de cérémonie ne s’est pas interdit de faire de l’humour sur ce point, en confiant ironiquement à Martin Scorsese, devant la salle entière, un faux scénario. Manière de décrier Scorsese comme un ancien cinéaste devenu simple réalisateur adaptateur…, non ?

Forest Whitaker. Twentieth Century Fox FranceDes oscars politiques aussi au sens où Forest Whitaker glane l’oscar du meilleur acteur. Son rôle est très engagé puisqu’il campe le dictateur africain Idi Amin Dada dans Le Dernier Roi d’Ecosse. Il méritait déjà cet oscar avec Bird, de Clint Eastwood (1988), lorsqu’il avait brillamment interprété l’artiste de jazz Charlie Parker. Dommage qu’il ait été abonné à des seconds rôles dans les années 90. Voici une anomalie de réparée, car Forest Whitaker a très souvent jouer juste avec le peu qu’il avait à se mettre sous la dent.

Des oscars limite nationalistes puisque autour du film Les Infiltrés, ni Matt Damon, ni Leonardo DiCaprio n’ont été nominés pour le meilleur acteur 2007, alors que Mark Wahlberg l’était pour celui de meilleur second rôle. Alec Baldwin et Mark Wahlberg. TFM DistributionLes rôles de DiCaprio et Damon étaient en effet ceux d’irlandais nés sur le sol américain, tandis que Mark Wahlberg  campe un bon américain bien de chez eux. Mais la prestation de DiCaprio était la meilleure des trois, et pouvait prétendre à la statuette de meilleur acteur. Encore fallait-il qu’il soit au moins nominé pour y concourir…

Les Oscars 2007 se sont voulus trop sérieux, refusant à l’avance de couronner la plus belle perle du cinéma indépendant US de ces 5 dernières années. Ça leur aurait coûté les yeux de la tête de saluer un film indépendant, à mon avis. Peu importe, Little Miss Sunshine n’est pas la première comédie pure à être bouté hors des statuettes. Il méritait meilleure victoire que celle de meilleur scénario originale, car la complicité des acteurs permet une sacrée franche rigolade à laquelle personne ne peut résister. Et je surenchérirai en disant que Little Miss Sunshine est une des rares comédies pures américaines à pouvoir se vanter d’être capable de plier en quatre une salle obscure française toute entière !!

Wild Bunch DistributionLe Labyrinthe de Pan n’a pas battu Indigènes dans la course à l’oscar du meilleur film étranger, puisque c’est La Vie des autres qui l’a raflé. Mais à mon avis Indigènes était doublement battu. Le Labyrinthe de Pan méritait selon moi bien plus que ses trois oscars de seconde zone que sont la meilleure photographie, le meilleur maquillage et la meilleure direction artistique (meilleurs décors en fait).

Ainsi, Les Infiltrés est le grand vainqueur de ces Oscars 2007, avec quatre statuettes, alors que selon moi il ne méritait que celles du meilleur montage (dynamique et judicieux) et de la meilleure réalisation (difficile réalisation vu la complexité du scénario).

Les Césars sont, à côté du festival de Cannes et des Oscars, les plus respectueux du cinéma en tant que 7ème Art. Sans autres choix que celui de récompenser le talent artistique, sans arrière-pensées, les Césars 2007 ont nominé principalement sept films : Ne le dis à personne, Fauteuils d’orchestre, Indigènes, Quand j’étais chanteur, Lady Chatterley, OSS 117 et Je vais bien ne t’en fais pas. Mars DistributionSi la belle année de Indigènes, commencée aux Césars 2006 et passée par le prix d’interprétation masculine à Cannes 2006, s’est achevée par une nomination à l’oscar du meilleur film étranger 2007, le film en-soi nous permet de comparer ces trois pourvoyeurs de récompenses entre eux. Devenu politique, Cannes donne le prix d’interprétation masculine au film, tout en restant méfiant vis-à-vis de la récompense ultime de la Palme d’or. Si Fahrenheit 9/11 l’avait gagné et montré combien Cannes s’érigeait en donneur de leçons politiques et morales vis-à-vis des USA, faire de même avec Indigènes était une marche trop haute. Car Cannes est français, et il ne faut pas franchir la barrière de la critique internationale, en évitant d’oser récompenser un film qui fait du tord à la mère patrie. Je suis sûr que ça démangeait les américains de récompenser Indigènes, histoire de marcher sur les bottes reluisantes de la France, mais la nomination a suffi. Elle a suffi en cette période de rapprochement franco-américain, en cette période où Bush est marginalisé par les artistes américains, ce que cette cérémonie des Oscars 2007 a d’ailleurs montré, via des allocutions et des allusions de certains acteurs et certains show-mens.

François Cluzet. 2005 - Jean-Claude Lother - Les Productions du Trésor - EuropaCorp - Caneo Films - M6 FilmsFrançois Cluzet, obtient enfin son césar de meilleur acteur, lui qui le mérite tant. Pour cela, il a tout de même fallu qu’il sorte de ses gonds, qu’il se sorte les tripes, en acceptant le difficile premier rôle de Ne le dis à personne. Bravo à Cluzet, que j’ai trouvé admirable en Robespierre dans La Révolution Française : les années Lumières, les années Terribles. Pour ce qui est du césar de meilleur réalisateur, je trouve que ça vient trop tôt pour Guillaume Canet, car s’il m’a agréablement surpris au plan technique dans Ne le dis à personne, rien ne m’empêche de dire que c’est encore trop juste au plan de l’adaptation d’un roman tout fait. Sans être bâclées, bien des choses restent brouillonnes. Le césar de meilleur film étranger, revenu à Little Miss Sunshine, vient montrer le bon goût du jury d’artistes français pour le cinéma de qualité, voire pour le cinéma alchimique. Little Miss Sunshine décape tellement les films humoristiques à coups d’alchimie d’interprétation et de complicité stupéfiante !!! "

Keruit

 

 



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La Môme (Olivier Dahan -fév07-)

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TFM DistributionAvant-goût     j’étais très méfiant sur ce film, surtout quand j’ai vu que c’était le réalisateur des Rivières Pourpres 2 et du Petit Poucet qui serait à la baguette ! Mais Olivier Dahan a fait du bon travail, offrant un film grand public certes, non sans trahir la vision des nostalgiques d’Edith Piaf comme celle, plus neuve, d’un public plus jeune. Car il faut bien se le dire, ce portrait d’Edith Piaf tutoie la mort. Ce n’est plus vraiment l’histoire d’Edith Piaf, de son enfance à sa mort, mais plutôt un essai artistique sur sa mort, la mort d’une artiste comme celle d’une femme hors-pair.

Pitch    de son enfance à sa mort, le destin particulier d’une femme à part, d’une chanteuse à part : Edith Piaf.

Avis   La Môme se regarde très bien, bien que long de deux heures 20. Olivier Dahan a décidé de ne pas faire une banale biographie musicale sur Edith Piaf. Au plan narratif, il a mixé des éléments du passé avec un pseudo cours des choses (le présent, dont les contours sont assez flous du coup). Le spectateur n’est donc pas rebuté car on n’a pas une ennuyeuse biographie commençant par l’enfance et remontant l’avenir jusqu’à la mort. Ces flash-backs donnent du rythme, ainsi que les pauses musicales. Sans toutefois déstabiliser parfois autour de l’année 1959, où beaucoup d’événements s’enchevêtrent…quand ce ne sont pas des flash-backs disséminés à n’importe quel moment du film. Mais ça a le mérite de donner du rythme. Cette biographie musicale n’est pas banale aussi sur un second plan : le fond. Mélange d’histoire personnelle, de parcours atypique, de pauses musicales et de rencontres humaines, cette biographie d’Edith Piaf est un film « total » : il arrive à mêler un combat de boxe de Marcel Cerdan à des concerts d’Edith Piaf, en offrant une biographie à la fois intimiste et publique.

Gérard Depardieu. TFM DistributionOlivier Dahan a rendu une belle copie au plan réalisation, mais le monteur n’est pas étranger à tout cela, et c’est ce dernier, Richard Marizy, qui est à l’origine de tout ce bon dosage de rythme. La bande-son est un mélange de fonds musicaux graves et tristes et de musiques d’Edith Piaf retravaillées, avec une seule fois la bande originale (qui fait un bien fou aux oreilles). La reprise douce de mélodies de Piaf permet d’habiller fidèlement le film, quand les fonds musicaux graves viennent connoter des moments où Piaf est en plein désarroi, au plan personnel. Car on se rend compte que quand tout allait bien question interprète musicale et côté sentimental, Edith Piaf était une force à elle toute seule.

Ces deux hommes ont trouvé une actrice de choc, dont là encore je me méfiais personnellement : Marion Cotillard. Je me disais qu’elle n’avait pas les épaules pour camper la grande Edith Piaf…mais en fait Marion s’est sortie les tripes, pour jouer dur et juste. Marion Cotillard. TFM DistributionJouer juste dans le timbre de voix, les mimiques, mais aussi dans les instants musicaux où l’on sent tout le travail de vocalise qu’elle a réalisé avec sincérité et sérieux en amont. Elle joue dur aussi, dans la mesure où plusieurs moments du film sont tristes voire déroutants, comme quand elle apprend le crash de son mari en avion, Marcel Cerdan, ou quand elle marmonne dans son lit à l’aube de sa mort clinique. Il faut d’une manière générale se sortir les tripes pour camper pareille personnalité emblématique qu’Edith Piaf. Marion Cotillard a réussi le pari de prendre la voix, le coffre, mais aussi la posture cambrée et dos arrondi de la grande Edith. Toute une équipe très qualifiée au plan maquillage et costume, a permis en outre à Marion Cotillard d’être toujours dans le vrai. Le rôle est très dur à jouer selon moi, car le destin et le parcours de la jeune Edith est tragique, la pauvre naissant à l’aube de la Première guerre mondiale, et se faisant abandonner par son père à un bordel de prostituées normand. Dès la première apparition de Marion Cotillard, j’ai été surpris, agréablement : Marion empruntait un style et un ton d’élocution très particuliers, avec un humour balourd et des réactions de mec. Le destin particulier d’Edith reprenait vie, mais je me demandais bien comment mes affects allaient pouvoir être pris en otage par elle ? Car la réalisation est assez rapide pour ne pas autoriser assez d’authenticité historique. Eh bien en définitive, il y a deux ou trois fois où le film commençait à me prendre à la gorge, mais le sens du rythme de Olivier Dahan a coupé court à tout cela. Ce jeune réalisateur n’a pas su prendre aux tripes, mais ça a failli…ce qui est suffisant pour me convaincre d’un film de qualité ! Pas plus de trois étoiles quand même, pour une raison simple : ce portrait biographique n’est pas complet et ne peut être considéré comme tel in fine. Mais comment parcourir avec sérieux la carrière énorme d’un chanteuse hors-norme, d’une femme hors-norme ?

  Jeu d'acteurs 

Pascal Greggory (producteur d'Edith)  :):):):(

Marion Cotillard  (la môme Piaf) :):):):)

Jean-Paul Rouve (père d'Edith) :):):(:(

Catherine Allegret  (gérante du bordel normand) :):(:(:(

Clothilde Courau (mère d'Edith)  :):):(:(

Emmanuelle Seigner  (une des prostituées du bordel normand) :):):(:(

Gérard Depardieu (le découvreur d'Edith)  :):):(:(

Jean-Pierre Martins (Marcel Cerdan)     :):):(:(

Sylvie Testud  (amie de Edith) :):):(:(

tous les acteurs sauf Marion Cotillard jouent en cumulé à peine 25 minutes, comprenez donc que je ne puisse faire voler très haut leur note d'interprétation. Même si Jean-Pierre Martins séduit dans sa ressemblance avec le grand Marcel Cerdan et dans sa tonalité humoristique, avec aussi Pascal Greggory, que j'ai trouvé très juste dans la scène où il à affaire à une Edith Piaf en très grande détresse.

Keruit



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ORGUEIL ET PREJUGéS (Joe Wright -janv06-)

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Affiche américaine. Working Title FilmsAvant-goût    de nombreuses têtes à claque donnent beaucoup de piments à ce film. Je parle de rôle interprété quand je parle de « têtes à claques ». Keira Knightley est pas mal du tout…en fille dure à marier, et au dédain affiché contre les bonnes manières. Sa mère ne pense qu’à marier elle et ses quatre autres filles, et rien d’autre. Et la famille en son entier est d’une légèreté révoltante vis-à-vis de leur époque !

Pitch    dans l’Angleterre de la fin du XIX ème siècle, une mère de famille cherche à marier ses cinq filles. Un pasteur se présente, puis un riche héritier…

Avis   encore peu connu, le réalisateur Joe Wright a fait preuvve d’un grand savoir-faire technique, surtout qu’il s’agit à la base d’un film à costume. Bon, c’est plutôt une « comédie sentimentale à costume », avec comme centre névralgique la prestation de Keira Knightley. Elle campe une jeune femme de famille désargentée, qui joue sans cesse la carte de la provocation vis-à-vis des règles de la bienséance, et vis-à-vis des sentiments amoureux. Keira Knightley. Mars DistributionC’est vraiment une comédie puisque plusieurs répliques suscitent le sourire, tout en jeu de mot et en langage typique du XIXème siècle britannique. C’est même un film à costume assez atypique, car Keira Knightley campe presque le rôle d’une jeune femme d’aujourd’hui, qui serait plongée dans une époque passant pour ringarde au regard de sa simplicité relationnelle. Ce qui lui confère une sorte de tête à claque, ou plutôt l’image d’une femme au caractère trempé. L’ensemble du film est bonifié par Keira Knightley, qui je l’avoue m’a surprise, mais il est indéniablement bien desservi par une sacrée patte à la réalisation. Ce Joe Wright est quasi inconnu puisqu’il n’a réalisé à ce jour que la saison 1 de la série Bob et Rose, en 2001. Mais je conseillerai volontiers à tout le monde de suivre ce qu’il fera avec son prochain film, Atonement… parce qu’il a réussi avec Orgueil et préjugés à faire une petite critique édulcorée des bonnes manières du XIXème qui ne font pas bon ménage avec la sincérité des sentiments. C’est déjà pas mal pour une première, le tout rendu très agréable à l’écran. Vous retrouverez Donald Sutherland dans un de ses rares rôles de « gentil », vous retrouverez la convaincante Judi Dench (Casino Royale, Mrs Henderson présente) mais aussi la délicieuse Rosamund Pike (Meurs un autre jour).

  Jeu d’acteurs 

Keira Knightley    :):):):(

Rosamund Pike    :):):(:(

Judi Dench   :):):):(

Matthew McFayden  (photo au centre)  :):):):(

Brenda Blethyn  :):):(:(

Donald Sutherland   :):):(:(

Kelly Reilly (photo à gauche)  :):):(:(

Kelly Reilly et Matthew MacFadyen. Mars Distribution

Keruit

 

 



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VERONICA GUERIN (Joël Schumacher -2003-)

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Pitch      au milieu des années 90, Dublin est le terrain d'une guerre sans merci entre les barons de la drogue qui s'arrachent le contrôle de la ville. Leur plus farouche adversaire est Veronica Guerin, une courageuse journaliste qui dénonce leurs pratiques. En révélant de nombreuses affaires et en révélant le nom des personnes impliquées, celle-ci met sa famille en danger. Ecartelée entre son angoisse de mère de famille et son sens du devoir professionnel, elle devient une héroïne nationale aimée et admirée du peuple irlandais.
 Son décès provoquera une révision brutale des lois de son pays et conduira à l'arrestation des plus grands criminels.

Avis      on retrouve encore le même attrait morbide de Schumacher que dans son Chute Libre. Est-ce un dernier sursaut d’orgueil de la part de Joel Schumacher ?  Ce Véronica Guérin n’est en effet ni mauvais ni bon. On oscille entre les deux. Le bon rythme narratif corrige un peu le manque de rigueur dans le traitement de cette intrigue historico-biographique. Si Cate Blanchett se démène comme une diablesse, elle n’est à mon sens pas suffisamment mise en valeur par la réalisation de Schumacher ni par le montage de David Gamble. C’est essentiellement du à un film orienté thriller, qui accorde la primeur au rythme, à défaut d’aborder Véronica Guérin à la loupe de son vrai travail de journaliste d’investigation. Ainsi vous ne trouverez rien de valable concernant ses investigations menées sur les réseaux de drogue irlandais, de 1994 à 1996. On n’apprend pas grand-chose en effet sur sa façon de procéder et d’obtenir des informations, car beaucoup trop de choses sont clippées.  Les journalistes en herbe n’auront strictement rien à se mettre sous la dent au plan des techniques de prise d’informations à scoop, car au pire, on voit les techniques d’approche. C’était pourtant l’occasion inévitable pour ce genre de choses, car Véronica Guérin est la journaliste qui fit condamner post mortem plusieurs membres d’un réseau de drogue. La justice irlandaise ayant repris scrupuleusement ses papiers, ses billets, ses enquêtes et autres… La séquence finale d’hommage nationale à cette journaliste, ainsi que la suggestion des têtes qu’elle a fait tomber post mortem, arrivent vraiment comme un cheveu sur la soupe. A tel point que je n’ai pas lâché une seule larme sur sa mort. Ça paraissait tellement déconnecté de l’intrigue voire faussement superficiel ! Autre gros problème : le psectateur lambda ne sait au final rien sur le pourquoi de son dévouement sans failles dans ce combat contre la drogue ! La bande son, très adéquate, ainsi que l’interprétation de Cate Blanchett, comblent ce traitement historique bas de gamme de Schumacher, et font que ce film vaut la moyenne. Vous retrouverez le très bon, et très noir Gerard McSorley, qui tient un rôle à peu près équivalent à celui du très réussi The Boxer (avec Daniel Day-Lewis), qui sera prochainement critiqué sur ce blog.

Jeu d’acteurs

Cate Blanchett  :):):):(



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LE LABYRINTHE DE PAN : parce que deux avis valent mieux qu'un !!!

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Voici le tout premier débat entre moi et Sibilla. Nous sommes tous les deux des cinéphiles, et des bloggeurs cinéma. Je suis ravi de collaborer avec Sibilla, d'autant que deux avis valent mieux qu'un.  C'est un débat croisé, alors vous pourrez trouver l'autre point de vue de ce débat sur le blog de Sibilla, voici l'adresse :  Tout le monde s'en fout mais je donne mon avis  .

Objet du débat : LE LABYRINTHE DE PAN, de Guillermo Del Toro........ !!!!!!!!!!!!

 :  "Une forêt banale qui cache un arbre incroyable, un labyrinthe qui ouvrirait sur un monde souterrain, un faune, des fées-phasmes, mais surtout une petite fille rêveuse, le tout en pleine guerre civile espagnole. Le labyrinthe de Pan est un film où le rêve et la réalité se télescopent avec dureté. Qui triomphera ? Qui prendra le pas sur l'autre ? Cela dépend du spectateur".

  : " Tout à fait d’accord avec toi sur le côté « duel entre rêve et réalité ». Mais je pense aussi que chacune des deux dimensions a sa part d’imaginaire inhérente. L’imaginaire est un imaginaire à lui tout seul, tandis que le franquisme a développé un puissant imaginaire dans les têtes des contemporains de Franco, dans es descendants de ces contemporains. Selon un processus dialectique, Del Toro se sert de la jeune Ofélia pour surenchérir sur le franquisme à coups d’imaginaire mythologique, tout en surenchérissant sur cet imaginaire féerique à coups de froids et brutaux retour à la réalité. Du coup, pour te répondre sur le fait que le vainqueur de ce duel dépend du spectateur, je dirai simplement que ce dernier n’est maître de rien, qu’il subit de plein fouet la perte d’une innocence juvénile au contact de deux mondes qui le prennent en otage… "

   : " Il se trouve que chez moi, la part d'enfance est toujours bien présente. Aussi, l'innocence de cette petit fille rêveuse confrontée à la dure réalité de son époque m'a particulièrement touchée. Son initiation, les épreuves magiques et surnaturelles qu'elle traverse, paraissent crédibles aux yeux de l'enfant. Mais l'adulte en soi est bien là. Tapis dans un coin, il attend l'erreur, qui prouverait que tout cela n'est qu'un rêve de gamine. Il attendra jusqu'au bout, et hésitera toujours, ne sachant pas s'il doit triompher ou laisser l'enfant l'emporter ".

   : " C’est vrai que la jeune Ofélia est touchante. Ce n’est pas de la pitié que j’ai éprouvé pour elle, même dans les moments de doute où on sent qu’elle est prise en étau entre deux mondes qui se resserrent en elle, en elle seule, mais plutôt un profond désir de l’accompagner dans sa tâche. Au plus profond de moi, je me disais de suite que le monde imaginaire vers lequel elle tendait la main, vaudrait toujours mieux que le franquisme acerbe de son père adoptif. C’est un peu comme cela que j’ai survécu aux décharges émotionnelles de la première partie du film. Ensuite, j’ai effectivement été touché en plein cœur. Et je m’en suis relevé en me soulageant à l’idée que davantage qu’une enfant…Ofélia était la part d’humanité et de sagesse adulte de cette œuvre ! "Ivana Baquero. Wild Bunch Distribution

 " Guillermo del Toro ne tranche pas, et ne confond pas monde imaginaire et pays des merveilles. Le monde du faune est sombre, sale, glauque, parfois terrifiant. Mais ce n'est rien comparé à la dureté cruelle du monde réel, plus lisse, plus insidieuse, sans pustules ni excroissances monstrueuses. La mise en scène de Guillermo Del Toro accompagne son propos avec justesse. Certaines scènes, sanglantes, viennent rappeler qu'on ne regarde pas un dessin-animé Disney. La réalité n'est pas dissimulée, ni atténuée par cette quête fantastique. Au contraire, elle devient encore plus dure. Alors, comme Ofelia, on préfère l'immense crapaud dégoulinant aux exécutions sommaires de rebelles par le capitaine franquiste ".

" J’apprécie ta comparaison entre le fantastique d’après guerre (ère Disney) et ceui de Del Toro, que tu ressens comme plus noir. Personnellement je place l’œuvre toute entière comme un conte post-moderne, avec un univers mental noir tout à l’image d’une réalité noire. Comme si Del Toro avait voulu extrapoler sur l’idée de « à chaque époque ses rêves et ses fantasmes ». En allant encore plus loin, je considère Le Labyrinthe de Pan comme un conte avant-gardiste, car il parvient à mettre des mots, des affects, des cauchemars, des rêves sur une douleur de l’humanité. Sans toutefois égaler un film historique pur, mais en le surpassant par moment, grâce à une dialectique réalité/imaginaire très fine. Ce qui me fait conclure dans le même sens que toi, Sibilla, c'est-à-dire en pensant que la dure réalité n’est jamais dissimulée, ni atténuée, mais au contraire « sublimée » et amplifiée. Le spectateur en prend alors un gros coup sur ses affects. "

" Devant le Labyrinthe de Pan, j'ai été aussi subjuguée que brusquée, j'ai beaucoup pleuré (je suis une petite nature je le rappelle), j'ai été émue, transportée, envoutée. Ce film subtil, superbement réalisé, restera pour moi une des réussites du cinéma espagnol. "

Doug Jones. Wild Bunch Distribution" Je n’irai pas jusqu’à dire que j’ai été brusqué. Car j’ai malheureusement déjà regardé des films très violents. Même si le degré de violence est ici supérieur, car il s’agit d’un contexte qui dispose de puissants marqueurs historiques, ce qui n’a rien à voir avec les films de violence gratuite. Si je n’ai pas été brusqué, j’ai quand même été ému, non pas à cause de mon ressenti pur, puisque je ne suis pas du même sexe qu’Ofélia, ni du même âge, mais plutôt sur un plan plus globalisant. Sa condition de jeune innocente, victime de guerre, proie du fascisme, qui se jette peut être dans la gueule du loup (le Faune) m’a ému. Car on sent qu’elle n’est rien, qu’elle n’a rien, qu’elle vit dans l’abandon perpétuel de soi, sans être consciente de rien. La plus grande faiblesse d’Ofélia, celle en tout cas qui d’entrée de jeu m’a subjugué et ému, c’est sa condition d’innocente. Née sous le franquisme, elle ne porte en elle aucune clé susceptible de lui ouvrir les portes de la lucidité. Savoir sur le triste monde qui l’entoure, savoir sur son père adoptif. Elle finit bien par le mépriser lorsqu’elle se rend compte que sa mère, enceinte, est malade, et que son père adoptif ne fait pas plus d’efforts qu’il ne faut pour la sauver…..mais son mépris lui est permis qu’à la lumière du champs des possibles que lui a ouvert le Faune, à travers l’objet qu’il lui a demandé de placer sous le lit de sa mère, lui promettant que cet objet assurerait sa guérison… Mais qu’est ce qu’elle est touchante dans sa croyance forte en un soupçon de réalité ! "

 " Un film fantastique certes, mais pas seulement. Guillermo del Toro a prouvé qu'on pouvait faire de l'imaginaire féerique engagé, bien loin de Cendrillon. "

" Assurément. On n’est plus dans du féerique moderne. Car à part quelques rares œuvres dans la même veine, Le Labyrinthe de Pan traite du choc entre deux imaginaires : celui véhiculé par le franquisme, et au-delà par le fascisme, et celui créé par l’innocence la plus pure d’une victime du fascisme. Les deux imaginaires étant de la même veine, comme pour mieux mettre des mots sur les maux de notre époque. "

Sibilla / Keruit

Correctif important sur le dieu Pan et l'emploi maladroit de "Faune" :  Pan n'est pas considéré comme un faune. Veuillez m'excuser d'avoir employé ce terme de faune. Pan est selon la mythologie un Satyre. Un faune n'est qu'un équivalent usité par la civilisation romaine sous l'Antiquité. Etant un Satyres, Pan était mi-homme, mi-chèvre (cornes et sabots), comme il a très bien été retranscrit dans ce film. Dans la mythologie, Pan est un Dieu mineur. Fils d'Hermès il est considéré comme le Dieu des chevriers et des bergers et le compagnon des nymphes des bois. Il élisait domicile dans tous les lieux sauvages, halliers, forêts, montagnes et grottes. Les sons entendus la nuit dans les lieux sauvages étaient censés venir de lui et l'on voit sans peine d'où l'expression "peur PANique" trouve son origine. Voilà, excusez moi d'avoir employé le terme de Faune pour ce dieu Pan...



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Madame Henderson présente (Stephen Frears -janv06-)

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Avant-goût     un cocktail de nu, de comédie musicale avant-gardiste, une plongée dans le « Moulin Rouge » du Londres de la Seconde guerre mondiale, une efficace Judi Dench…pas mal de bons points pour un film qui malgré tout reste trop convenu et parfois prévisible.Pathé Distribution

Pitch     Londres, 1938. Madame Henderson (Judi Dench), veuve, décide de racheter le théâtre du nord-est de Londres. Il faut donc le retaper de fonds en comble, puis trouver un directeur artistique. Elle le trouve auprès de Vivian Van Damme (Bob Hoskins), un homme dans ses âges, avec lequel elle doit concilier gagne-pain et reconversion sentimentale. Rien de facile pour une femme au caractère bien trempé, mais aux délicieux instincts artistiques, quitte à faire de son nouveau théâtre le nouveau lieu mondain d’un Londres où tous les autres théâtres ont fermés….pour cause de guerre.

Avis    Stephen Frears  a su réaliser un mélange de comédie musicale et de film historique en une alchimie délicate mais atteinte. Le rythme qu’il impose, via les dialogues entre Judi Dench et Bob Hoskins, ainsi que par les pauses de comédie musicale, permettent à Madame Henderson présente de pouvoir se suivre sans horreurs. Après, je garde un dégoût pour les comédies musicales. Ce qui fait que les pauses « comédie musicale » du film n’apportent rien selon moi. Mais je n’irai pas jusqu’à dire qu’elles sont barbantes pour autant. Car ces instants de comédie musicale sont relativement courts et égayent le film, ce qui me fait penser que ce Mrs Henderson présente est bien au-dessus d’un Chicago ou d’un Moulin Rouge. Judi Dench. Pathé DistributionLes talents de Judi Dench, le cadre réel et historique du film ainsi que le sens du rythme de Stephen Frears font en effet tout le travail selon moi. Dans l’ensemble, les répliques des autres acteurs semblent beaucoup trop convenues, et le piment du bombardement qui tue Kelly Reilly m’a semblé trop prévisible. Je le sentais venir…d’où ma déception. La complicité entre Judi Dench et Bob Hoskins aurait été plus savoureuse je pense, si au lieu de Bob Hoskins on avait un acteur plus percutant voire plus charismatique. Mais cela aurait été difficile étant donné que Bob Hoskins est le producteur exécutif du film…



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NIGHT WATCH (Timur Bekmambetov -2005-)

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Pitch      en 1342, en Russie, une trêve est conclue mettant fin au conflit permanent entre les Forces du Bien et les Forces du Mal. De nos jours, à Moscou, le Bien et le Mal disposent, pour maintenir cette paix, d'individus aux capacités surnaturelles, "les Autres" qui assurent la sécurité de leurs congénères et condamnent tout abus de la part du camp opposé. Mais une ancienne prophétie menace ce traité précaire : la crainte qu'un "Autre" bascule dans le camp opposé et fasse ainsi replonger le monde dans le chaos des hostilités...

Avis    j’ai été gavé comme une oie par la trilogie Matrix, sur les questions de fin du monde, de combat entre Bien et Mal, et j’ai été rebuté de retrouver dans Night Watch un nouveau Néo, appelé ici un « Autre », et j’ai été embêté de revoir encore ce manichéisme superficiel entre forces du Bien et forces du Mal. Je n’ai rien à redire sur les effets visuels, ils innovent en effet, et surprennent. Mais quand le fond est du déjà vu…et que ce film surfe sur la vague Matrix…alors que cette trilogie a foncé droit dans le mur en klaxonnant… Sur un plan plus technique et moins personnel, je dirai que pour un film traitant de fin du monde il manque cruellement un effet de foule autour des personnages principaux. En tout et pour tout il y a quatre vampires, un agent du Bien, et un Autre. Le traitement de l’intrigue est trop cérébral, jouant beaucoup trop sur sa force suggestive. Il m’a manqué personnellement des clés de compréhension pour apprécier Night Watch autrement que par ses seuls effets spéciaux. Je ne peux apprécier un film qui se base que sur des innovations visuelles et des effets spéciaux, sans élaborer un fond d’intrigue rendu désagréable. Des choses m’ont en effet échappé en cours de route tandis que le fond manichéen de l’intrigue m’a semblé du "déjà vu". Dommage car sans cela on se sentirait davantage dedans. Ce qui fait qu’on accroche à Night Watch ou que l’on n’accroche pas…car il ne peut y avoir de juste milieu. Je vais mettre malgré tout 2 étoiles…car je suis sûr et certain que les adeptes de fantastique crépusculaire trouveront à qui parler avec ce film.

Keruit



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LA BATAILLE D'ALGER (Gillo Pontecorvo -1966-)

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Avant-goût   plus qu’un film d’histoire, La Bataille d’Alger est un docu-fiction mélangeant images d’archives et reconstitution. Le tout fruit d’un reportage tourné dans la casbah même d’Alger entre 1954 et 1957, soit pendant les premiers heurts entre français d’Alger et autochtones algérois. Les auteurs sont italiens, Gillo Pontecorvo et Franco Solinas. Interdit de sortie nationale en France, en 1966, il de nouveau autorisé à sortir en 1971…mais l’affaire tourne court : il est encore retiré de toutes les salles obscures, suite à des pressions et des menaces.  Cela montre que ce docu-fiction contenait de grandes vérités que les Français ne devaient pas savoir. Depuis le 11 septembre 2001, La Bataille d’Alger a été projeté dans des camps de formation de GI’s américain (marines), avant de partir en Irak, où ils auraient notamment à exercer la possible lutte contre une forme de guérilla urbaine dans Bagdad. C’est une en effet une des précieuses vérités que nous livrent ce film : la démonstration de nouvelles méthodes de lutte armée employées par l’armée française à Alger, alliant la torture au nettoyage de secteurs tenus par les têtes pensantes du FLN algérois (Front de Libération Nationale).  C’est donc avec vous que je vais découvrir les dessous de ce film, devenu culte depuis ses interdictions de sortie nationale…

Pitch          954, Alger. Ali LaPointe est recruté par le FLN. Commençant par des attaques isolées contre des agents de police français, il finit par s’ériger dans le cercle des quatre « chefs d’état-major » du FLN algérois. En suivant Ali Lapointe, on suit également la surenchère de violence dont le FLN, les services spéciaux français et l’armée du colonel Matthieu sont les grands acteurs. L’angle de vue des victimes est aussi montré. Une anatomie objective de la montée de la violence dans les rues d’Alger, de 1954 à 1957, avec reconstitution audacieuse mais réussie des poses de bombes dans les cafés de la Cité européenne, provoquant la haine des français algérois envers les autochtones algérois, provoquant l’arrivée de contingents de paras français pour ceinturer la Casbah et y capturer les aides du FLN. Et ce…jusqu’en 1957 et la décriée « opération Champagne » du colonel Matthieu. Désormais l’armée française allait utiliser de nouvelles méthodes de torture pour faire parler au plus vite leurs captifs algérois et parvenir à faire tomber l’ « état-major » de la section algéroise du FLN. Soit quatre hommes dont un certain Ali LaPointe avec qui on commence le film dans l’atmosphère de 1954 (actes isolés contre des agents de police) et avec qui on finit le film (1957-1960).

Avis pour ceux qui ne l’ont pas vu        film à ne pas rater pour les férus de la question algérienne, ni pour les historiens en herbe, les sciences po en herbe, et pour tous ceux qui aiment le cinéma en tant qu’art. La Bataille d’Alger est une sorte de docu-fiction qui n’a pratiquement rien de fictionnel d’autre que les instants de reconstitution. Mais ils sont tellement crédibles au plan du grain de la pellicule, qu’ils se fondent dans la masse d’images authentiques. Le film est grand, et était malheureusement trop brillant et trop en avance sur son temps, pour que le gouvernement français ne décide, en 1966, de l’interdise pas de sortie nationale. La Bataille d’Alger décrit de 1954 à 1957 la guérilla urbaine mettant aux prises les nationalistes algériens du FLN (Front de libération nationale) contre les soldats du colonel français Matthieu. C’est tellement objectif et sans parties pris, que ce film est un véritable monument de la connaissance historique, tout en étant un plaisir de cinéphile à lui tout seul, grâce à son cadre authentique, et à son faible recul sur les événements d’Alger. Les autorités algériennes ont subventionné et supervisé le travail de Franco Solinas et Gillo Pontecorvo, qui ont pu caméra à l’épaule filmer ce qui était filmable, reconstituer ce qui s’avérait possible. Parmi leurs superviseurs on trouve Yacef Saadi, directeur de Casbah Films, et ancien chef politique du FLN algérois. Celui-ci joue aussi son propre rôle dans le film, et a concouru à élaborer le scénario avec ses souvenirs personnels. Alors si on se penche sur le film en lui-même on peut légitimement dire que les scènes de torture ont concouru à l’interdiction nationale. Mais il y a aussi la méthode de l’armée française de profiter de la grève lancée par le FLN pour débusquer et interroger tous les grévistes sur leur appartenance au FLN. Méthode immorale, qui a pu effrayer les politiques français lors de la sortie nationale du film. D’où son interdiction.

Avis pour ceux qui l’ont vu       sans aucun parties pris entre les tortures des paras français et les poseurs de bombes du FLN, La Bataille d’Alger décrit avec force le cercle vicieux de la violence urbaine qui s’installe à Alger mi 1954, pour se surenchérir sans cesse jusque 1957. Ce cercle vicieux est décrit effectivement avec objectivité et impartialité, sans effets de style, sans fioritures anhistoriques. Le processus de la violence légitime commencerait d’après le film par des actes terroristes isolés, précommandés par le FLN, contre des agents de police notamment, en 1954. Les Français d’Alger développent alors une haine, une xénophobie envers les « autochtones » algérois.

Les services spéciaux français sont les premiers à s’opposer au FLN, en plastiquant à la bombe des bâtiments et foyers de nationalistes algérois supposés. Du coup, d’après la version du film, le FLN se met lui aussi à la bombe : recrutement de femmes algéroises qui abandonnent leur panier plastiqué dans des lieux publics, des bars très fréquentés par les Français d’Alger. On est alors en 1955-56. La peur est définitivement installée, l’insécurité voile la vie de la Cité Européenne (quartier français d’Alger, quartier d’affaires aussi, centre-ville moderne d’Alger par la même occasion).  Le colonel Matthieu et ses paras sont alors envoyés en urgence à Alger, pour rétablir coûte que coûte la situation. L’ « opération Champagne » naît alors, fin 1956, avec pour objectif principal de se servir de la grève lancée par le FLN algérois pour savoir qui est affilié à ce groupuscule nationaliste. Tous ceux qui font la grève sont interrogés, non sans violence, et une propagande est organisée, disant aux Algérois : « le FLN veut vous pousser à la grève ! ». L’opération « Champagne » est un demi-succès, le 5 février 1957 est le dernier jour de grève, car l’armée française oblige par la force les commerçants algérois à rouvrir leur boutique partout dans la casbah (centre historique d’Alger, devenu sous le colonialisme français une sorte de ghetto en étant supplanté par un nouveau centre : la Cité Européenne).

Ayant désorganisé le FLN algérois, en capturant des aides du groupuscule, les paras du colonel Matthieu continuent d’occuper la casbah nuit et jour. Mais des cinq secteurs urbains du FLN, un s’est réorganisé plus rapidement que les autres, et parvient à poser et faire exploser une bombe à l’hippodrome d’Alger, fréquenté presque exclusivement que par des Français d’Alger (25 février 1957). Faisant beaucoup de morts, cette bombe déclenche une surenchère de violence contractée par les paras de Matthieu : la torture. Le but est de débusquer les chefs du FLN algérois, dont ils ont les noms, mais dont ils ne savent pas du tout la localisation. Le procédé de torture est barbare, utilisant des chalumeaux, ou des pincettes à courant électrique pour faire parler en moins de 24 heures. Selon le colonel Matthieu, « après 24 heures ils lâchent le morceau, sachant pertinemment que ce qu’ils savent est devenu caduque, c’est pourquoi nous devons les faire parler en moins de 24 heures ! ». Le chef Djaafar (campé par Saadi Yacef lui-même, rôle biographique) tombe le 24 septembre 1957, Ali La Pointe tombe fin 1957. Le FLN algérois est décapité…et le colonel Matthieu se complaît à dire « le plus dur est fait, les rebelles des montagnes seront plus faciles à vaincre encore ! ». Après deux ans d’accalmie, d’énormes manifestations anti-françaises enveniment le tout Alger, le 11 décembre 1960. Le gouvernement ne comprends rien…le film s’arrête là-dessus, non sans dire que trois ans plus tard, l’Algérie serait rendue aux Algériens.

Lion d’Or à Venise, prix de la critique à Cannes, trois nominations aux Oscars, La Bataille d’Alger est un pure film historique, mais il échoue selon moi à extrapoler le concept tant usité des historiens d’une « victoire militaire française pour une défaite politique ». Casting principal      Jean Martin (colonel Matthieu) ; Yacef Saadi (Djafar / 2ème plan au centre de la photo) ; Brahim Haggiag (Ali La Pointe / droite photo); Ugo Paletti (le capitaine); Fusia El Kader (Halima). Musique d’Ennio Morricone.



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Mr & Mrs SMITH (Doug Liman -2005-)

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Affiche française. Société Nouvelle de Distribution (S.N.D.)Mr et Mrs Smith sont mariés depuis 5-6 ans quand ils sont appelés à travailler sur le même contrat. L’un l’autre se découvre sa double vie de tueur à gage, et chacun reçoit l’ordre d’éliminer l’autre. Ça commence comme une comédie sentimentale, et ça finit comme un film d’action. Mr & Mrs Smith avait donc de quoi attirer du monde dans les salles…même s’il restera dans les annales comme celui qui a fait le couple Pitt/Jolie, par pour autre chose. Car dans l’interprétation d’un couple marié depuis 5 ou 6 ans ils manquent de complicité. Les trois premiers quarts d’heure sont bons, avec cet humour qui frappe timidement aux carreaux, une Angelina Jolie plastiquement surdouée, et un essai de rénovation de la comédie sentimentale. Ça créé des attentes chez le spectateur…qui ne seront hélas pas concrétisées. La comédie sentimentale, assez originale, laisse place à du film d’action très bas de gamme, avec beaucoup trop d’incohérences scénaristiques et plein d’invraisemblances (ou extravagances si vous préférez). Le physique d’Angelina Jolie finit par ne plus suffire de lui même, surtout qu’elle ne joue plus la femme aimante qui cache à son mari sa double vie de tueuse à gage. Non, elle devient d’abord ennemi de son propre mari puis redevient une dure à cuire aimante et voulant protéger son mari. Brad Pitt et Angelina Jolie. Société Nouvelle de Distribution (S.N.D.)Soit une sorte de remède contre l'amour. L’humour limite subtil des trois premiers quarts d’heure, découlant d’un savoureux mélange de cachotterie et de séduction, dégringole de lui-même…laissant place à des pointes d’humour de gestuelle trop téléphonées, comme l’explosion de l’ascenseur qui n’étonne pas en devenant la boutade « se rendre l’ascenseur ». Donc, Mr & Mrs Smith commence bien, très bien même, il créé de grandes attentes en matière de comédie sentimentale….et puis hop, tel un château de cartes, tout s’effondre au passage de la première heure de film. Ce qui reste selon moi de ce film c’est de l’action gadgétisée et incohérente que même la franchise James Bond vient de délaisser, avec Casino Royale, ainsi qu’une comédie sentimentale qui rate le coche de renouveler le genre. A prendre comme un divertissement d’action pour jeunes cinéphiles voulant faire une modeste technique d’approche du film d’action-suspense.  Car il faut bien le dire, tout est du déjà vu quand ce n’est pas malheureusement de la plus fâcheuse incohérence scénaristique. Pour garnir une soirée loose...à la limite !

 

Keruit

 

 

 

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