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Jamais plus jamais (Irvin Kershner -30.nov.1983)

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FICHE TECHNIQUE JAMESBONDIENNE

Grande-Bretagne, Allemagne, Etats-Unis / 2h15 min

Sortie mondiale : 30 novembre 1983

Réalisation : Irvin Kershner

Scénario : Lorenzo Semple Jr. D'après l'oeuvre de Ian Fleming .

Casting : Sean Connery (James Bond), Klaus Maria Brandauer (Maximilian Largo), Barbara Carrera (Fatima Blush), Kim Basinger (Domino Petachi), Max von Sydow (Ernst Stavro Blofeld), Bernie Casey (Felix Leiter), Edward Fox (M), Alec McCowen (Q), Pamela Salem (Mlle Moneypenny), Valerie Leon (La femme aux Bahamas).

Producteurs : Jack Schwartzman , Coproducteur Kevin McClory, Producteur exécutif Kevin McClory, Producteur associé Michael Dryhurst.

Photographie : Douglas Slocombe

Musique : Michel Legrand

 

Un peu d'orgeuil pour Sean Connery, qui veut signifier un bon coup combien tout James Bond c'est lui à la base, dans un 007 officieux, non reconnu par le producteur Broccoly et la famille qui exploite la franchise. Et ça se sent beaucoup concernant l'absence de promotion, de gadgets en folie ou de « grandiose en veux-tu en voilà ». Ce qui fait que Jamais plus Jamais est relativement réussi dans son genre.

                                                         Pitch

James Bond a vieilli. Il est considéré par ses supérieurs comme étant bon pour la retraite. Mais lorsque la paix du monde est menacée par une organisation criminelle, bien obligé de faire appel à 007 !

L'espiègle Sean Connery décide là, en 1983, d'aligner la maison de production Broccoli. La franchise sortait Octopussy la même année que cet officieux 007. Roger Moore n'avait qu'à bien se tenir, allait se dire la production de la franchise 007. Mais il faut croire que le match des égos est nul. En 1983, Octopussy est artistiquement réussi, tandis que Jamais plus Jamais ne souffre que d'un seul défaut : sa distribution en salles. Forcément, les bâtons dans les roues, ça existe. Le savoir-faire aussi ? Pas forcément. Jamais plus jamais est sobre en tout point, quand Octopussy restreint l'extravagance affichée avec flon-flon dans Moonraker plus tôt. Mais la franchise ne céda pas pour autant face au « scélérat » Connery. L'extravagance d'Octopussy on la retrouve tout simplement dans ses palais ou son Inde verdoyante. Et les gadgets de Bond persistent. Jamais plus jamais dit stop à tout cela, quant à lui, et il le serait à moins quand on sait que la production Broccoli lui a forcément savonné les planches : restriction budgétaire, pas d'objets promos qui pourraient rapporter, mais à la place une sobriété dans les cascades, l'action, le suspense.

Il est clair que Jamais plus jamais n'est pas un mauvais James Bond sous prétexte qu'il n'appartient pas à la franchise. Au contraire, il apporte une bouffée d'air qui sera réutilisée ensuite par la franchise. Plus de sobriété sous l'ère Brosnan/Craig, moins de flons-flons à travers le remplacement du so british Roger Moore par l'obscur acteur de théâtre Timothy Dalton, des ennemis moins extravagants dans leurs idées, etc. Sean Connery fait en outre bonne impression en remettant son costume adoré, celui qui l'a rendu célèbre et qui avait, il faut le rappeler hnnêtement, lancer la saga de Fleming sur grand écran avec difficultés...mais réussites à la clé. Vieillissant certes, mais Moore n'en menait pas si large que ça, par comparaison.

Quant aux séquences typiques des James Bond officiels, elles sont là et bien là, avec semble-t-il, un effort immense réalisé pour rendre crédible quoi que ce soit, tout en assumant l'humour un peu léger qui habille le tout. Ceci dit, il y a dans Jamais plus Jamais des facilités de scénario qui malheureusement, relaient cet officieux 007 dans la catégorie de ceux de l'avant-Daniel Craig : celle des facilités de scénario. Sous Pierce Brosnan, Roger Moore et Connery, il faut bien admettre que tout repose sur quelques personnages hauts en couleur, qui, très bizarrement et très maladroitement, semblent toujours se trouver ou se retrouver incognito, alors que leurs pérégrinations sont à la démesure de leurs ambitions !! Ce qui fait qu'on ne peut pas du tout aller jusqu'à dire que Sean Connery dans Jamais plus jamais, c'est un effort pour aller vers du vrai. On reste dans du spectacle grand public. Daniel Craig par contre, dispose actuellement, dans Casino Royale ou Quantum of Solace, d'un aspect hypertrophié de l'humain qui était dans le James de Fleming. Ce qui a permis à la saga de passer le siècle et de coller aux codes actuels. Sean Connery, malgré ses clins d'oeil dans le film, à son coup de poker et son audace, passe malheureusement pour à la fois un James Bond dépassé et un acteur qui en fait trop par amour-propre. Dommage.

 

Jeu d'acteurs

Sean Connery:) :) :) :(

Le costume lui va si bien

Klaus Maria Brandauer : :) :) :) :(

Un vrai talent déjà reconnu à l'époque

Kim Basinger : :) :( :( :(

Un peu trop « poupée »

Barbara Carrera :) :( :( :(

En rôle fort sinon rien face caméra

 

 

Note Action  :) :) :) :(

Aucunes surenchères, et on s'en portera d'autant mieux, mais une mise à profit judicieuse d'une poursuite en moto et R5 GT, ou encore des séquences sous-marines audacieuses avec les requins. Sobre mais efficace.

 

Note Charme :) :) :) :)

Kim Basinger avait tout pour réussir, disait-on à l'époque. Hormis son acting désuet, la belle captive la caméra. Ne pas oublier Barbara Carrera non plus, une belle tigresse jusqu'au bout des ongles, avec force de caractère, ni oublier ces femmes utilisées pour leur physique, en bikini en bord de piscine par exemple, qui apporte à Jamais plus Jamais un laisser-aller sexy qui tranche avec les James Bond officiels contemporains de cet officieux 007. Quant à Sean Connery, laissons parler les femmes ce serait mieux, mais il faut bien avour qu'il se la pète avec son costume. Un costume fait définitivement pour lui dans les mémoires ? On se demande toujours...quand on se penche sur sa succession au rôle-titre.

 

Note James Bond  :) :) :) :(

Cette note tient compte de la connectivité de ce Jamais plus jamais avec le reste de la saga et sa fidélité envers l’univers créé par Ian Fleming. La connectivité avec l'univers décrit par Ian Fleming reste dans cette violence dégagée par l'oeuvre originelle, tout en se démarquant de la façon de faire de la franchise. Point de musique officielles certes, mais un coup de poker pour l'espiègle Sean Connery, qui déboulonne le flegme hypertrophié de Roger Moore, et lui dégonfle quelque peu son cigare montré dans le contemporain ennemi direct de Jamais plus Jamais : Octopussy (réussi en matière d'extravagance pour sa part). Cette sobriété, cette absence de promotion et cette authenticité de Sean Connery dans ce rôle, font de Jamais plus Jamais, un beau pied de nez à la maison de production de la franchise. De quoi obliger à quelques efforts pour le prochain Moore, Dangereusement Vôtre en 1985.


 

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Gainsbourg -vie héroïque- (Joann Sfar -janv2010)

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Eric Elmosnino. Universal Pictures International FranceGainsbourg, Gainsbarre en veux-tu en voilà ! Et du propre comme au figuré ! Dans la forme, il s’agit d’un conte peuplé de rencontres audacieuses, entremêlées grâce à l’utilisation d’un « diable » (sa petite voix, son double) aux contours caricaturaux, et dans le fonds il s’agit d’un portrait anglé sur les rencontres musicales, la jeunesse et la décadence d’un artiste.

Pitch        

La vie de Gainsbourg, du jeune Lucien Ginsburg dans le Paris occupé des années 1940, jusqu'au poète, compositeur et chanteur célébré dans le monde entier. Le film explore son itinéraire artistique, du jeune homme épris de peinture à la consécration de sa musique dont l'avant-gardisme en a fait une véritable icône de la culture française. Mais aussi la complexité de sa vie adulte à travers ses amours tumultueuses.

 

Laetitia Casta et Eric Elmosnino. Universal Pictures International FranceGrandeur et décadence. Quand Gainsbourg est personnifié au poil près, retravaillé au couteau d’un styliste de la séquence tel que le prouve Joann Sfar, inutile de passer son chemin devant cette pause musicale mi-trash, mi-biopic que ce Gainsbourg –vie héroïque. Rien qu’à voir les têtes castées pour les rôles respectifs des grands de ce monde rencontrés par l’homme à la tête de choux, il est évident que le gros du budget et du travail se résume à une certaine authenticité.

 

Eric Elmosnino. Universal Pictures International FranceUne vraie marque que laisse le jeune Joann Sfar sur son œuvre, celle de ses créatures caricaturales : elles servent de tampon entre les séquences, quand elles ne permettent pas de rentrer plus facilement dans la tête d’un rôle-titre qui n’en dit pas long. Il y a comme qui dirait autant de séquences réussies que de rencontres. Une rencontre pour Gainsbourg, une chanson écrite et composée et donc une réussite cinématographique tant musicale que visuelle.

 

Lucy Gordon et Eric Elmosnino. Universal Pictures International FranceCasting, force du casting et volupté musicale associée… ce film a retenu Laëtitia Casta pour interpréter Bardot. Le rythme et l’intonation de la voix sont vraiment là. Bravo. Casta a donc bel et bien fini de prouver que le mannequinat c’était avant. Anna Mouglalis en ténébreuse Gréco à la voix rocailleuses. Pourquoi pas on y croit. Katerine en Boris Vian, allez on va dire pourquoi pas, cela permettra un duo musical au piano de Gainsbourg rare !

 

Anna Mouglalis et Eric Elmosnino. Universal Pictures International FranceOn y croit, on ne tient très vite plus grief de cette légèreté imposée à chaque intrusion des « bêtes de nuit ou de jour » qui peuplent ce conte. Et on se prendrait presque à sangloter une ou deux fois, rire quatre fois, pour apprécier une bonne fois pour toute cette relecture audacieuse de la vie de Gainsbourg/Gainsbarre. On notera quand même la force étrange qui s’associe à la décadence de l’artiste, en seconde partie de film, une force qui nous fait l’apprécier comme le détester à la fois. Gainsbarre, Gainsbarre, Gainsbarre…

 



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Océans (bande-annonce), sortie le 27 janvier

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OCEANS

 

De Jacques Perrin, Jacques Cluzaud, sortie le 27 janvier 2010

Casting

 

Lancelot Perrin

 

Pitch

 

Pathé DistributionFiler à 10 noeuds au coeur d'un banc de thons en chasse, accompagner les dauphins dans leurs folles cavalcades, nager avec le grand requin blanc épaule contre nageoire... Le film Océans c'est être poisson parmi les poissons. Après Himalaya et Le Peuple migrateur, Jacques Perrin nous entraîne, avec des moyens de tournage inédits, des banquises polaires aux tropiques, au coeur des océans et de ses tempêtes pour nous faire redécouvrir les créatures marines connues, méconnues, ignorées. Océans s'interroge sur l'empreinte que l'homme impose à la vie sauvage et répond par l'image et l'émotion à la question : " L'Océan ? C'est quoi l'Océan ? "

 

A priori

 

Le Peuple Migrateur mérite respects, alors accordons selon nos envies cinéphiles du moment un peu d’attention à un spectacle pédagogique certes, mais toujours très beau. Respirez un peu, beaucoup, à la folie…et ce, sur grand écran !



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La Grande vadrouille (Gérard Oury -1966)

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Bourvil et de Funès ensemble malgré les égos ? Oui, pour le bonheur du cinéma, du grand ! Non pour leur orgueil personnel ! Le premier mourait 4 ans après le tournage. Le second ressortait les mêmes faits et gestes à longueur de films jusqu'à sa mort. Le second était un trublion du théâtre bourré de gestuelles. Le premier était un acteur, un homme du terrain. Leurs rôles de grands comiques les mettaient aux prises avec une fièvre jalouse immense à en crever les répliques. Changements des dialogues parfois, de la part de de Funès, pour embêter Bourvil, rôle d'homme fort toujours exigé par De Funès. Résultat des courses, la bravoure de leur duo dans La Grande Vadrouille, le très grand des grands films populaires français ! Chapeau les artistes !

 

 

Pitch                             

En 1942, un avion anglais est abattu par les Allemands au-dessus de Paris. Les trois pilotes sautent en parachute et atterrissent dans différents endroits de la capitale. Ils sont aidés par deux civils français, un chef d'orchestre et un peintre en bâtiment qui acceptent de les mener en zone libre; ils deviennent ainsi, malgré eux, acteurs de la Résistance.

 

 

Le comique de situation dans tous ses états ! Les quiproquos de situations et réactions improbables au beau milieu de l'occupation nazie. La dérision de ces derniers. Le burlesque des tics du délirant De Funès, face au sens du spectacle de Bourvil le Normand. La Grande Vadrouille a participé au bonheur des masses, et comment ! Ces deux grands-là, avaient quelque chose d'un mythe. Increvables à l'écran, espiègles hors-tournage ! En même temps, avez-vous déjà vu un leader de soirée accepter de paraître moins drôle aux yeux de tout le monde dès lors qu'un autre « drôle » débarque ?! Ça s'est rarement vu. Où ils font équipe un peu, où ils se la mettent dessus, en dérivant vers l'humour assassin. Car c'est une arme que l'humour.

 

 

Toujours est-il que Bourvil aura lourdement pris sur lui pendant le tournage de La Grande Vadrouille, ce qui lui réussira davantage que De Funès. Ce dernier voulait l'homme fort, il l'a eu mais trop. Campé sur sa position initiale de bout en bout, celle de l'irascible, De Funès n'a pas prouvé sa complémentarité avec Bourvil. C'est le contraire qui se produisit. Bourvil, Bourvil et Bourvil. Comme il y aura plus tard, dans l'autre duel des orgueils, Bebel, Bebel et Bebel l'acteur, face au comédien Alain Delon. Et comme il y eut avant-guerre, Jean Gabin pour faire remonter la pendule du temps et du talent à Louis Jouvet, ou Arletty pour faire de même avec Annabella.


Sauf que La Grande Vadrouille a l'avantage d'avoir été le grand carton du box-office en France. Et que ces deux-là avaient l'avantage d'être deux pour réunir tout ce beau monde au cinéma, au moment de mai 68 notamment. Un moment de délire cinéphilique donc, où les Nazis prendront des citrouilles plein la tronche et se feront mettre des bâtons dans les roues de motos par une bande de parachutistes britanniques, de Français roublards ou encore d'une bonne-sœur livreuse de vins. Et ce, dans un cadre avantageux que celui de la France « fantasmagorique » de l'occupation, depuis les égouts de Paris jusqu'au milieu des cépages de Beaune, de son hospice et de ses routes côtelées.


 

 

Alors évidemment, les « et mes chaussures, rendez-moi mes chaussures ! », ou les sifflements de De Funès pour faire taire les ronflements qu'il n'imaginait pas provenir d'un officier gras double nazi, ne sont que des épines humoristiques au milieu d'un univers de cinéma totalement aventurier, drôle, fantasmatique. On adorera finalement autant lorsque Bourvil part en sanglots sur un rocher, par nostalgie pour ses pinceaux d'artiste-peintre, que lorsque De Funès sera pris en flagrant délit de s'accaparer les vivres de toute une auberge au nez d'un officier du IIIe Reich. La Grande Vadrouille, tout a déjà été dit dessus. Avec la modestie d'un jeunot, je dirai simplement : Ambiance garantie, dans ce long-métrage populaire aux 17 millions de spectateurs.


 

 



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La Princesse et la grenouille (bande-annonce) sorite le 27 janvier

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LA PRINCESSE ET LA GRENOUILLE

 

De Ron Clements, John Musker , sortie le 27 janvier 2010

Casting

 

China Moses, Anika Noni Rose, Liane Foly

 

Pitch

 

Un conte qui se déroule à la Nouvelle-Orléans, dans le légendaire quartier français, où vit une jeune fille nommée Tiana.

 

A priori

 

Walt Disney Studios Motion Pictures FranceQuand Walt Disney décide de refaire du bon vieux Walt Disney, pourquoi pas. La Princesse et la grenouille dispose d’un fort esprit féerique. Sa trame merveilleuse partant d’un baiser « sortilège » est vu et revu chez Walt Disney, mais apparemment les personnages fabuleux et séquences de chants et effets spéciaux ont quelque chose d’un Fantasia (culte). La Princesse et le Grenouille est un authentique Disney, réalisé par deux valeurs sûres du sérail, qui vous n’en douterez pas, ont aujourd’hui plus que de la bouteille puisqu’ils ont tous deux été engagés dans les années 70 chez Disney, pour pondre depuis notamment La Petite Sirène, Aladdin et Hercule. Ron Clements est en quelque sorte le relais du scénariste du premier dessin-animé culte de la firme, Blanche-Neige et les 7 Nains. Aujourd’hui il peut être considéré comme à son tour le « sage ». Pour être clair, Walt Disney a voulu renoué avec sa tradition et pour ce faire, la firme a demandé à ses « sages » de s’en occuper.



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Mensonges d'Etat (Ridley Scott -5.nov.08)

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Warner Bros.Si parmi ce film en tout point réussi pour son genre, il y avait un point fort, il faut parler du rythme. Un peu comme François Pignon, Ridley Scott ne se reposera donc jamais.

Pitch        

Ancien journaliste blessé pendant la guerre en Irak, Roger Ferris est recruté par la CIA pour traquer un terroriste basé en Jordanie. Afin d'infiltrer son réseau, Ferris devra s'assurer le soutien du très roué vétéran de la CIA Ed Hoffman et du chef des renseignements jordaniens, peut-être trop serviable pour être honnête. Bien que ces deux là soient censés être ses alliés, Ferris s'interroge : jusqu'où peut-il leur faire confiance sans mettre toute son opération - et sa vie - en danger ?

 

 

Leonardo DiCaprio et Mark Strong. Warner Bros. FrancePour Aliens, Ridley Scott avait fait ce qu'on appelle « meublé ». Pour tenir la longueur et le spectateur en haleine, deux raisons liées respectivement aux qualités de forme et de fond, Scott avait joué avec ses personnages et le spectateur en ne dévoilant la bête par petites touches...de peur. On pouvait y voir à l'époque une raison de savoir-faire technique et de budget, en outre. Matérialiser un alien, ça coûte. Mais non, Scott a été parfait, son Aliens n'est-il pas le plus culte de la saga ?

Leonardo DiCaprio et Vince Colosimo. Warner Bros. FrancePour avoir le sens du rythme, quelque soit le scénario, ça, Ridley Scott l'a, on peut le dire. Mensonges d'Etat ne souffre ainsi d'aucuns désagréments liés à son fond « secret » ou à sa forme « suintante à souhait ». Mensonges d'Etat déménage, et c'est tout ce qu'on attend de ce genre cinématographique. Se payer la paire Di Caprio-Crowe pour l'occasion, est idéal. Le premier galope et sauve la trace bling-bling qu'il avait laissé dans le même genre de rôle, dans Blood Diamond. Russell Crowe, enkilosé, joue de l'oreillette à domicile pour sauver les intérêts US tout comme sauver son rôle de père et de mari. Un côté ironique vis-à-vis de ses personnages habituels, forts, qui apporte une touche d'humour voire de tendresse à Russel Crowe.

Leonardo DiCaprio. Warner Bros. FranceQuant au scénario, il est bâti sur une réalité créée par les médias, pour introduire le spectateur jusque dans certaines arcanes des pouvoirs du « terrain » : les services secrets, les contre-pouvoirs locaux à vocation internationale. Juste de quoi pimenter les discussions et épaissir les gouttes de sueur qui sont provoquées par un rythme sans repos. On y cause Al-Qaeda, cheikh, attentat, CIA, services jordaniens, geôle syrienne, djihadistes, etc. Tout ce que les médias vous servent au 20h, fait l'objet d'un film qui propose de voir derrière. Alors, pour les inconditionnels du film d'espionnage, inutile de ressasser que James Bond, à côté de Ferris c'est du carton pâte à paillettes, ou que les John le Carré n'avaient pas autant cet aspect « grand échiquier international », pour leur faire comprendre que Mensonges d'Etat à la sauce Ridley Scott, est agréable à suivre.

Leonardo DiCaprio et Golshifteh Farahani. Warner Bros. FranceOn notera quand même l'absence d'étincelles dans l'acting, mais une meilleure identification du spectateur au rôle-titre par rapport au froid Raisons d'Etat (puisqu'il s'agit d'un film homologue et tout aussi récent). Toujours est-il que Mensonges d'Etat surfe sur deux tableaux : l'entertainment intelligent, et l'action-suspense. De quoi plaire à un public élargi.

 



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A Serious Man (bande-annonce), sortie le 20/01

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A SERIOUS MAN

De Joel Coen et Ethan Coen, sortie le 20 janvier 2010

Casting

Michael Stuhlbarg, Sari Lennick, Richard Kind

Pitch

Working Title Films1967. Larry Gopnik, professeur de physique dans une petite université du Midwest, vient d'apprendre que sa femme Judith allait le quitter. Elle est tombée amoureuse d'une de ses connaissances, le pontifiant Sy Ableman. Arthur, le frère de Larry, est incapable de travailler et dort sur le canapé. Danny, son fils, a des problèmes de discipline à l'école hébraïque, et sa fille Sarah vole dans son portefeuille car elle a l'intention de se faire refaire le nez. Pendant ce temps, Larry reçoit à la fac des lettres anonymes visant à empêcher sa titularisation, et un étudiant veut le soudoyer pour obtenir son diplôme. Luttant désespérément pour trouver un équilibre, Larry cherche conseil auprès de trois rabbins. Qui l'aidera à faire face à ses malheurs et à devenir un mensch, un homme bien ?

A priori

Bof ! Les frères Coen n’ont semble-t-il aucun élément pour trancher avec leur style. Pour faire court : ce fameux (ou fumeux) looser de « serious man » est un peu tout ce qui appartient « carrément » à l’univers débridée des frères Coen. Or, je doute qu’en engageant tout de suite les débats avec de la loose, l’ensemble des personnages secondaires puissent surprendre le spectateur, dès lors que le constat est clair. Mais les frères Coen sont toujours suprenants, surtout là où on ne les attend pas… Très mitigé sur l’intérêt de se déplacer en salle.



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Gainsbourg (vie héroïque)

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GAINSBOURG (vie héroïque)

De Joann Sfar, sortie le 20 janvier 2010

Casting

Eric Elmosnino, Lucy Gordon, Laetitia Casta, Anna Mouglalis, Mylène Jampanoï 

Pitch

La vie de Gainsbourg, du jeune Lucien Ginsburg dans le Paris occupé des années 1940, jusqu'au poète, compositeur et chanteur célébré dans le monde entier. Le film explore son itinéraire artistique, du jeune homme épris de peinture à la consécration de sa musique dont l'avant-gardisme en a fait une véritable icône de la culture française. Mais aussi la complexité de sa vie adulte à travers ses amours tumultueuses.

A priori

Gainsbourg, gainsbarre et tout le toutim ? Pourquoi pas. Au vu de l’angle de portrait choisi, le scénario promet naturellement. Quant à l’acteur principal, ne trouvez-vous pas qu’on s’y croirait ?! Film à voir et après on en reparlera dans les détails et pour les détails, à commencer par Joann Sfar, qui peut-être paraîtra éprouvé (non-rompu) face à l’exercice de style imposé par le personnage haut en couleurs de Gainsbourg.



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La Traversée de Paris (Claude Autant-Lara -1956)

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« Jambier !! Jambier ! J'veux mes deux-mille francs ! Jambier !! » On accepte volontiers que dans cette séquence, Jean Gabin écrase Louis de Funès, tellement il le fait bien. D'ailleurs ce n'est pas le tout, Bourvil et Gabin restent un duo mémorable de complémentarité face caméra. Et ce, de bout en bout d'un Paris traversée sous l'occupation. Authentique.

Pitch     

Sous l'Occupation, Martin, brave homme au chômage, doit convoyer à l'autre bout de Paris quatre valises pleines de porc. Son acolyte habituel ayant été arrêté, il fait appel à un inconnu, Grandgil. Mais celui-ci se révèle vite incontrôlable et le trajet périlleux. Au terme de leur périple, Martin découvrira que Grandgil est un peintre connu qui s'est offert le luxe d'une petite aventure. Ils finiront par se faire arrêter et Martin paiera seul le prix de cette traversée.

 

 

Jean Gabin et Bourvil. Collection Christophe L.Du noir et blanc, du Jean Gabin à la présence impressionnante, un Bourvil fort en gueule pour lui tenir le morceau, La Traversée de Paris compte plus pour cette rencontre et son cadre fantasmagorique, que pour une sorte de réussite cinématographique au sens strict. La facture noir et blanc est belle, mais la mise en scène est tout ce que les critiques cinéma devenus réalisateurs de la Nouvelle Vague critiqueront : « d'un temps dépassé », selon François Truffaut lui-même. Claude Autant-Lara, tenancier d'un cinéma épuré, de mise en situation en cadre réel restreint voire en studio, relevait pourtant le défi de déambuler dans les rues de Paris, en cette année 1956. Mais 10 ans après, ces mêmes rues allaient être réajustées caméra à l'épaule par de jeunes réalisateurs, contre lesquels il rendra les armes dans les années 70. Si l'art est éternel, ses artistes ne font-ils que passer ? Encore oui.

Bourvil. Collection Christophe L.La Traversée de Paris reste ce que la Nouvelle Vague n'aura pas osé : arc-bouter un film sur une présence, une gueule. Et puis même deux, pendant qu'on y est. Car Bourvil-Gabin, c'est une force gigantesque ! Point d'évolution de personnages autres que celle découlant d'un combat de coq entre les deux. L'un paraît fort, l'autre est discret. Quand le second se dévoile, le premier fait tout pour masquer qu'il se rabiboche. Quand le second eut fini de montrer qu'il y avait une autre voie de conquête du Paris occupée, le premier (Bourvil) sera retrouvé comme bagagiste de train. Rencontre de deux rôles, deux forces artistiques complémentaires, qui défient le tout Paris à leur manière, bien que s'épousant l'un l'autre.



L'évolution de personnage ne tient plus à un jeu, mais à une sorte de réalité. Ces deux-là jouent le vrai ! Des forts en gueule qui se défient l'un l'autre et condamnent leur pérégrination à une victoire d'estime sur les occupants et leurs alliés. Victoire à la Pyrrhus même, quand on sait que tout était joué. Mais la rencontre est belle, on y croit. Les gens qui se mettent en travers de leur passage n'ont qu'à bien se tenir. Point besoin de fricoter avec les occupants pour bien vivre, ou de profiter de leurs égarements, non. Il faut simplement être plus malin qu'eux. L'un croyait le savoir, pendant que l'autre le savait sans le faire croire à personne. Authentique moments d'interprétations, que ces rues grises de Paris subliment de leur épanchement de brume et de créatures asservies.

Bourvil, Louis de Funès et Jean Gabin. Collection Christophe L.Paradoxalement, Louis de Funès connaîtra là, tout le contraire de ce qu'il tiendra plus tard, dans Le Tatoué, le grand rôle au sein d'un film avec le grand Gabin. Pourtant, comme Bourvil ici, il sera dominé. Bourvil avait en outre compris qu'il ne servait à rien de lutter à armes égales avec Gabin. Bourvil n'avait-il pas tiré de cette rencontre le Prix d'interprétation à la Mostra de Venise en 1956 ? Marcel Aymé avait été déçu de l'interprétation de Bourvil dans La Jument Verte, quitte à refuser Bourvil pour cette autre adaptation d'un de ses livres. Mais La Traversé de Paris, c'est Bourvil. M.Aymé le reconnaîtra après-coup.




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WholeTrain (bande-annonce), sortie le 13/01

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WHOLETRAIN

De Florian Gaag , sortie le 13 janvier 2010

Casting

Mike Adler, Elyas M'Barek, Florian Renner

Pitch

L'histoire d'une bande de quatre graffeurs - David, Tino, Elyas et Achim - qui se sont affranchis des valeurs, des règles et des codes de la société. Nuit après nuit, ils sont en errance afin de mettre sur les voitures du métro leurs graffs éclatants et créatifs. Lorsqu'ils croisent une autre bande qui les provoque, commence une lutte pour le graff le plus extraordinaire, ce qui va changer leur vie.

A prioriAlsace Cinémas Distribution

Cette histoire immersive, de taggeurs, bourrés de talents pour pondre des graff stylés en quelques minutes chronos (afin de ne pas se faire choper), aurait mérité sa place dans davantage de cinémas en France. Je lis pourtant un « seul cinéma », dans Allociné. Qui seront sont les heureux veinards ?



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