Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

duo d'avis

Little Miss Sunshine, vu par 4 yeux : Anna et moi !

Publié le

Troisième volet des duo d’avis. Avec une cinéphile très calibrée pour le film choisi : Anna, du blog Goin’to the movies, qui œuvre dans la critique électrique. Son ton de parole ‘‘franco’’ a convenu parfaitement à ce duo d’avis : Little Miss Sunshine. Les étincelles de Anna et les circuits électriques en surchauffe de Keruit ? C’est par ici que ça se passe…

La face B de ce duo d’avis :    ici !!     

Le succès de Little Miss Sunshine, l’un des coups de cœur public et critique de 2006, a pu en rassurer beaucoup sur l’état du cinéma actuel, en donnant la preuve que blockbusters et autres comédies lourdingues peuvent parfois laisser la place à des œuvres indépendantes non formatées et anti-conformistes. Il arrive donc parfois que les marginaux du cinéma parviennent à se hisser à un niveau d’audience plus qu’honorable et à se faire une petite gloire. La performance du film est à son image même, car Little Miss Sunshine, au fond, ne parle que de ça : l’honneur des perdants.

Oui. Un petit film, un petit film indépendant, qui perce peut être pas autant que les autres comédies US, mais qui en tout cas, à rapporter beaucoup plus qu’il n’avait coûté au départ. Et l’autocritique du système de valeurs US fait vraiment plaisir à voir (que le meilleur gagne). Des rôles assez caricaturaux certes, mais transpirant une certaine authenticité qui fait plaisir (venant des Etats-Unis) !

         Little Miss ne déploie pas la structure de bien des comédies américaines, à savoir : le personnage est un loser au départ mais va à la fin du film trouver exactement ce qu’il veut, et on nous pas resservira une morale convenue du genre « on peut tous s’en sortir ». Au contraire, à la fin du film, les Hoover ne vont pas forcément mieux qu’au début : pensez qu’ils doivent se retaper 3000 km dans un combi qui démarre mal et qui klaxonne à tout va ! De plus, (attention spoilers) le projet de bouquin de papa Hoover est tombé à l’eau, le grand-père est mort, Dwayne s’est rendu compte qu’il était daltonien etc. etc. Enfin, ce que je veux dire, c’est que l’originalité de LMS est qu’il montre qu’on peut aussi découvrir, au moins pour un instant, le bonheur dans le chaos le plus total, la force dans la désunion.

Quand toute la smala pousse le van, monte en marche et savoure à bord la réussite de l’opération, elle découvre que d’une situation assez désespérante (ne même pas avoir une bagnole en état de marche) peut découler une dynamique. Les perdants ici ne deviennent pas des gagnants – ils découvrent les charmes de l’absurde, sorte d’alternative salutaire au culte de la réussite (n’en déplaise au papa !).

Oui. Ils se moquent odieusement d’un système qui ne les a pas intégré. En même temps qu’ils montrent qu’ils s’en fichent, puisque ce système de valeurs est déchiré par leurs élucubrations osées et rentre-dedans. C’est un système qui avaient fait d’eux des losers, et contre lequel ils osent, devenant peut être inconsciemment, de vrais gagnants. Encore qu’ils agissent dans le cadre authentique et séduisant d’une famille : la complicité et la solidarité faisant d’eux de vrais gagnants de la vie !  Dans leur cheminement tortueux à plusieurs, et souvent drôle et sincère, ils se redécouvrent…et redécouvrent la vraie valeur de la vie, contre les vents et marées qui avaient faits d’eux des créatures d’un système pernicieux…et superficiel.

         Little Miss Sunshine est une merveille de comédie, brillante et décalée, ouverte à tous les publics. En effet, on y constate la présence de tout type d’humour : comique de mots (les répliques inattendues, ironiques, caustiques fusent), comique de caractère (l’opposition entre les différents états d’esprit des personnages), comique de situation (la famille oubliant Olive dans une station essence…), comique de gestes (la danse finale !) etc. Il est difficile de ne pas y trouver son compte. Un film qui va à cent à l’heure sans pour autant laisser aucun spectateur sur le côté, à l’image du van des Hoover qui risque de rouler encore longtemps sur la route de l’anti-conformisme et de l’absurde.

Effectivement beaucoup de genres comiques en un seul film ! Prodigieux ! Little Miss est vraiment pour moi le seul type de comédie US susceptible de percer en Europe. Avec son panel de genres comiques, il peut faire rire une salle de cinéma entière. Je me rappelle que quand certains rigolaient dans la salle, d’autres prenaient la relève sur la séquence suivante. Et on était effectivement passé d’un humour de gestuelle à du quiproquo, sur le coup. Ce qui faisait rire les premiers, faisaient sourire les seconds,  mais une alchimie se créait petit à petit dans la salle, parmi les spectateurs. Et la mayonnaise montait, montait…jusqu’à un fou rire général dans la séquence finale. Car c’était le clou du film et de ses genres comiques : comique burlesque + ironie contre le système qui les a fabriqué + pétage de plomb total, et collectif en plus, avec toute une famille qui se rejoint sur la scène pour proposer un ballet dansant complètement barré !!! Prodigieux !

         Le clou du spectacle que ce concours Little Miss Sunshine, littéralement jubilatoire, c’est clair. Le spectacle de ce concours de petites miss maquillées et fringuées comme des playmates est assez pathétique, vulgaire voire pervers. Elles se suivent et se ressemblent toutes, et le montage cruel vient les dénoncer comme le reflet d’une Amérique conformiste, puritaine et intolérante où chacun doit se plier aux règles, si grotesques soient-elles. Heureusement, les Hoover viendront tenter de faire respirer un peu cette mini-société étriquée et coincée avec leur petite chorégraphie absolument hilarante. Et ça fait du bien de se défouler en crachant comme cela à la gueule des conventions stupides ! Le film se plie aussi à tous les niveaux d’interprétation, du divertissement pur (l’humour est présent à chaque instant) au propos subtil sur la société contemporaine, et c’est pourquoi il pourra être apprécié par tous. Quasiment toutes les situations, toutes les répliques se prêtent à une double, triple ou quadruple perception.

Tout à fait d’accord : une comédie que l’on comprend comme bon il nous semble. Mais suffisamment légère pour rassembler un max de monde sur un même fond, sur un même fond d’idées. Car là où les Jim Carrey ou Will Ferrell jouent de pathétiques personnages dont on veut se moquer ouvertement sans scrupules,  cette famille Hoover touche beaucoup plus la France ou l’Europe de par son traitement d’une famille américaine. La famille qui est en Europe une valeur à elle toute seule, et la source de bien des tabous qui font rire lorsqu’ils se voient tordre le cou dans un tel film !

         Pour un exemple parmi d’autres : le burlesque épisode durant lequel toute la famille s’applique à faire passer le corps du grand-père décédé par la fenêtre de l’hôpital. Au premier abord principalement destinée à l’effet comique, cette scène témoigne aussi de la solidarité retrouvée par le clan Hoover, qui se rassemble dans l’hommage au grand-père. Une lecture plus subtile peut envisager ce passage comme une critique des conventions entourant la mort dans nos sociétés, le cadavre étant considéré comme un objet quasiment intouchable et sacré : voir les Hoover le porter comme n’importe quel paquet arrache un petit rictus d’horreur. Et pourtant, ils ont bien raison de vouloir terminer leur aventure avant de revenir à la tristesse et au deuil qui sont de circonstance. Le film questionne les préjugés et les conventions avec brio.

Cette séquence là m’avait définitivement fait dire que le film était vraiment très, très bon ! Ce klaxon resté bloqué, ce flic qui arrête la famille pour cela. Et après quelques secondes on où se dit qu’ils sont vraiment mal, parce qu’ayant le cadavre de leur grand-père dans le coffre, enrobé dans un drap d’hôpital,  voilà que le flic exige d’ouvrir le coffre. Et comble d’absurdité hilarante : il ne voit rien d’autre qu’un magazine porno, dont il ose faire l’éloge de la pin up de couverture. Faisant presque un monologue, tout sourire, sur elle, que personne n’oserait dès lors qu’il s’agit d’être un flic dans le cadre de ses fonctions, voire de parler ouvertement de sexe, de porno comme il le fait. Et puis s’enflammer pour ça est totalement ‘‘n’importe quoi’’. Ne pas sanctionner la famille et oublier cette contravention, pour la seule raison qu’elle avait le bon goût d’avoir un mag porno dans le coffre…et complètement hilarante aussi !

         Voilà, pour finir, je dirais simplement que j’ai rarement vu un film aussi drôle que Little Miss Sunshine, qui parvient à être subtil, décalé, spirituel du début à la fin. Un feel good movie grand public comme on en voit rarement, mais aussi une œuvre reflet d’une Amérique que l’on a peu l’occasion de voir au cinéma, cette Amérique qui ignore l’individualisme primaire et le culte rigide et hypocrite de la réussite sans pour autant se réfugier dans la niaiserie. Et ça, ça fait un bien fou !

 



Voir les commentaires

Lost in Translation : débat avec Miklr37, du blog Le Cinéma de Mickaël !!!!!

Publié le

Il y a plusieurs mois, on a lancé moi et Sibilla, cette idée de débat sur un même film. Après le Labyrinthe de Pan de la très perspicace Sibilla, voici le Lost in Translation de Miklr37. Ce n’est ci-dessous que la face A de notre débat, vous trouverez en un seul clic la face B, sur le blog de Miklr37 : Le Cinéma de Mickaël. Miklr37 maîtrise un très bon phrasé, et anime un blog recherchant l’analyse, en ne critiquant qu’à coups d’argumentation bien pesée, et mettant des mots sur un sacré panel de sensations qu’un film lui véhiculerait. Presque rien ne lui échappe, du fond à la forme, et Miklr37 n’aurait semble-t-il qu’un défaut : il n’écrit pas assez :).  Avec ce Lost in Translation c’était l’occasion de lui donner libre expression, et pour moi de me mesurer à un « poteau » de plume, aux aspirations éditoriales très proches des miennes. Silence…moteur…action !!

Miklr37 : Sofia Coppola, en trois films, s’est déjà imposée comme une grande réalisatrice, originale, et prolifique. De ces trois films, je n’ai vu que les deux premiers, Virgin Suicides et Lost In Translation, qui plus est dans le désordre. Or, Lost In Translation reste le plus abouti, et en même temps le plus décalé. Ce qui ressort de « l’expérience Lost In Translation » c’est le profond dépaysement et l’étude de la distance tant entre les êtres qu’entre les cultures. De fait, le spectateur se trouve perdu face à ces êtres, Bob et Charlotte sont eux-mêmes décalés par rapport à la vie nippone, mais ils semblent aussi décontenancés par la vie morne que leur proposent leurs conjoints respectifs, et enfin, les deux, entre eux, souffrent d’un décalage générationnelle. Décalages à tout va.

Keruit : Virgin Suicides et Marie-Antoinette me semblent en effet moins complets, voire moins aptes à résister au temps qui passe. Lost in Translation reste le plus abouti, on est tout à fait d’accord. Le plus décalé je ne sais pas, tant Marie-Antoinette se moque un peu de notre chère histoire monarchique de France (avec brio parfois)…mais je crois deviner le sens que tu donnes à ton mot « décalé ». Et je m’aventure à dire qu’il est effectivement le plus décalé, au sens où il colle entièrement à l’image de notre société actuelle, celle du saut en avant, du saut dans le vide perpétuel, à la recherche d’une autre vraie, qui nous semblerait plus vraie, ou en tout cas moins dure pour notre conscience. Un paradoxe… Mais tu sembles plutôt utiliser « décalé » au plan de l’intrigue du film. Et c’est perspicace ce que tu vois dans ce film : la distance et le décalage entre les cultures, les êtres, les générations…et je pourrai ajouter les sexes aussi. Et je te suis là-dessus à 100%, parce que ton idée de distance et de décalage extrapole vraiment le titre même du film : « perdu dans la traduction ». J’aurai apprécié que tu ailles aussi loin que dans le titre même donné au film sur ton blog : « perdu dans la poésie ». Parce que j’avais trouvé ça très parlant : superficialité de l’existence, matérialisme sauvage et perte de repères, comme autant de difficultés supplémentaires à surmonter pour deux étrangers tentant une immersion malgré eux dans le Japon actuel…longtemps malgré eux…

Miklr37 : Le propos n’est pour autant pas aussi simple : il ne suffit pas de dire qu’au delà des différences (culturelles, sociales, temporelles, spatiales, etc.), l’amour est plus fort et unit tous les êtres. Lost In Translation apparaît plus complexe et plus profond : Lost In Translation est aussi une expérience sensationnelle, un laisser-aller des sens, des perceptions artistiques, avec des images sublimées par une musique « électronico-mélancolique », c’est-à-dire à la fois moderne et classique.

Keruit : j’avais achevé ma critique sur ce point : l’amour éternel qui balaie toutes les difficultés temporelles. Et –lol- ça ne suffit pas, effectivement…que de dire cela. Car c’est deux films dans le film : le Japon d’un côté, le couple en devenir de l’autre, chaque bord étant lourdement séparé. Et plus loin encore, séparation entre ces deux êtres étrangers au Japon….et manichéisme entre le Japon des traditions séculaires, et celui de l’ultra-modernisme. Tout cela maîtrisé en un seul film avec talent et aisance par Sofia Coppola, via tous les bons points que tu énumères : l’appel fréquent au sens du spectateur, la représentativité croissante aux yeux du spectateur de ces deux êtres perdus, un laisser-aller des sens total (pour te paraphraser), via la musique, l’image envoûtante, le décor (vrai décor urbain en fait), la subtilité des deux acteurs. Un laisser-aller totalisant l’humain même, avec un appel aux 5 sens, depuis la scène du mauvais plat à sushis jusqu’au grand vide inquiétant que contemple Johansson du haut de son immeuble (et nous avec), en passant par le délicat rapprochement de leurs corps et de leur odeur corporelle sur le seul et même lit de Bill Murray (qui invite la pauvre jeune femme à cesser de s’ennuyer et de se lamenter sur son éternel fuyard de compagnon photographe), ou encore le cultissime numéro de karaoké, où les deux tourtereaux sans ailes se « tirent la bourre » (passez-moi cette expression de jeun’s, mais pour une fois c’est ça qui convient le mieux, même à l’écrit).

Miklr37 : Le film s’ouvre donc sur des plans du Japon, le spectateur, comme Bob, arrive à peine de son voyage qu’il est face à des immeubles illuminés et des publicités gigantesques. Le parti pris esthétique de Coppola, entre langueur visuelle et plan longs, permet de mieux installer le mal-être ambiant : la distanciation amenée par le manque de communication des êtres (le bar de l’hôtel est le lieu de toutes les perditions) sous-tend une profonde mélancolie. Or, cette histoire, de deux êtres perdus, se retrouvant à l’autre bout du monde, ne prend jamais un chemin ni trop positif, ni trop pathétique pour sombrer dans le mélodrame ou la romance banale ; c’est là tout le talent de Coppola : ne jamais décider (même à la fin ?) et laisser le spectateur voir ses deux personnages se rapprocher, se faire confiance, se familiariser, s’attacher l’un à l’autre, se faire du mal même (Bob succombe à l’alcool puis à la chanteuse du bar), puis se réconcilier, et se trouver. Au-delà de l’amour, c’est le fait qu’ils se « trouvent » qui me semblent le plus touchant, Coppola arrive à faire passer à ce « couple » de nombreuses étapes de la vie amoureuse mais pour autant, l’amour n’est jamais signifié visuellement, c’est-ce jeu de dupe en quelque sorte avec le spectateur qui fait du film, une quête individuelle et collective sur les sentiments et les perceptions. Pour moi, le film est profondément mélancolique dans le bon sens du terme si tant est qu’il y en est un. Les plus beaux vers de Baudelaire n’étaient-ce pas ceux du spleen, soit de la mélancolie (cf. Les Fleurs du Mal) ?

Keruit : t’es dur avec moi, Miklr37 :). Tu intellectualises 1 fois par ligne :). Bon, faut pas que je me laisse faire comme cela, la question (y en a 2) appelle une réponse. Est-ce que Coppola décide rien…jusqu’au dénouement final où elle ne déciderait….toujours rien ?  ou un tant soit peu ?  Très personnellement, j’envisageais ce dénouement final (que je ne vais pas développer suffisamment pour ne pas couper les jambes de ceux qui ne l’ont pas vu)…comme un sincère remerciement fait à l’autre d’un côté, une sorte de geste de gratitude grisée par une expérience sage mais morne de la vie à 2 et de ses conséquences malheureuses à long terme. De l’autre côté je sentais un vivrant et puissant sentiment d’exister, de vivre à nouveau, et d’avoir peut être trouvé en l’autre, un chemin de vie…une conduite…à tenir pour longtemps. Ni positif, ni pathétique, comme tu le dis si bien, cette fin serait selon moi à l’image de tout le film : le spectateur est libre de contrôler ses sentiments et ressentiments, d’intérioriser cette relation comme il l’entend. Et c’est là tout le talent de Sofia Coppola, comme tu le décèles toi aussi, et je parlerai même d’une œuvre de génie, au sens où rien n’est plus puissant pour une comédie sentimentale la plus post-moderne qu’elle soit…que de ne jamais trop en dire, ne jamais trop en suggérer…conduire le spectateur vers sa propre vie à lui. Ce Lost in Translation englobant alors non seulement tous les décalages très visibles que l’on a tous deux énoncés plus haut, mais aussi celui plus subtil du décalage entre séduire et aimer, être aimé et aimer, montrer son amour et comprendre un amour…L’amour en tant que telle, et si vaste et subtil finalement, n’étant comme tu le dis, jamais signifié visuellement par Sofia Coppola. Et c’est sur ce point que je vois en Lost in Translation une œuvre intemporelle, qui ne vieillira jamais et qui se bonifiera avec le temps. C'est-à-dire le jour où l'on aura compris que l’objet, aussi technologisé qu’il soit…ne remplacera jamais l’âme ni le cœur.

Miklr37 : En effet, comme dans les plus grands vers ou dans les plus beaux romans, Coppola va ici beaucoup plus loin que dans un simple film. Elle repousse les limites de la perception visuelle : jeux de couleurs, construction du récit, pause musicale (le plan d‘une des vitres de la chambre de Charlotte est l‘un des plus beaux du cinéma), importance des gestes et des regards, le silence prend une place considérable voire primordiale dans la trame du long-métrage. Ce qui se passe au-delà de l’image et de toute contingence matérielle relève de l’affleurement de la conscience des êtres, une sorte d’alchimie naturelle, pure, métaphysique. Est-ce l’amour ? Lost In Translation est-il un film d’amour ? Au sens classique du terme, il ne serait pas injuste d’hésiter. Difficile de cerner vraiment dans la mise en scène, des moments de séduction ou une attirance physique entre Charlotte et Bob : Charlotte se souviendra à peine de leur premier regard dans l’ascenseur ! Tout se fait naturellement, l’envie de dire qu’ils étaient faits pour se rencontrer est grande. En fait, la musique faisant foi, la technique lisse et stylisée de Sofia Coppola, l’errance prolongée des êtres, la quête de l’autre, font de Lost In Translation un des plus grands films romantiques.

Keruit : Lost in Translation ne vaudra jamais les plus grands vers, les plus grands alexandrins et sixains des grands poètes mélancoliques de notre histoire. Elle s’en approche version cinéma, mais il lui manque le vrai témoignage de sa personne, cette sorte de cachet sorti des bas-fonds de la conscience qu’elle n’a pas pu placer sur l’œuvre….ce à quoi toutes les autres réalisatrices auraient échoué, encore plus les réalisateurs. C’est l’œuvre d’une femme, avec des perceptions imprimées dans le film, à l’image de la complexité et de la grande sensibilité de son genre humain. C’est donc brillant ! Pour finir sur ce comparatif avec les grands poètes…Là où Baudelaire avait fait fort avec ses Fleurs du mal (recueil de poèmes), il n’y était parvenu qu’en sondant sa propre conscience via des hallucinogènes quasi naturels comme l’absinthe. Et puis, lorsque l’on croit y lire l’amour voire la romance, ce n’est finalement que de mélancolie que l’on parle, soit la seule et vraie muse des poètes de son temps. Sofia Coppola quant à elle, ressort sa génération, en la couplant à sa fascination/répulsion pour le monde ultra-moderne. Celui qui l’a vu naître. C’est sans commune mesure moins sincère…mais tellement plus lucide et universel (la lucidité est ce que perd l’intelligence dès lors qu’il faille parler de soi, c’est un peu l’idée que je me fais de ce mot). Et au plan de la forme, c’est tout aussi en phase avec notre temps, que l’était Baudelaire avec le sien...

Miklr37 : Ode à la vie, humour, peur, hésitations, regrets, amitié, émotions, amour, les acteurs doivent développer une palette impressionnante de sentiments au même titre que S. Coppola distille ça et là dans sa manière de filmer des sentiments bien sensibles. A cela s’ajoute encore une dénonciation implicite du manque de communication entre les êtres d’une part (question des stars décalés de la vie réelle, question des jeunes japonais vivant dans un monde irréel que celui des jeux vidéos, question de cette société tiraillée entre son passé et la modernité), et entre les cultures (le décalage passé-présent prend ici une toute autre résonance).

 

Le film aborde donc une quantité de sujets, traite multiples questions, et joue sur plusieurs tableaux comme un palimpseste, sans jamais sombrer dans la généralisation ni dans la vulgarisation. Le tout jouit d’une des plus grandes bandes son de l’histoire du cinéma : comment ne pas souligner l’importance de la musique dans ce film ? Choix modernes, Coppola n’oublie plus les frenchies du groupe Air (auteurs de la BO de Virgin Suicides), et fait appel à des groupes électro ou pop, pour souligner les assonances nippones, traditionnelles, ou tout simplement des mélodies mélancoliques d’une beauté incomparable. Rarement la musique n’a aussi bien collé au film, à tel point qu’il est impossible de penser le film sans sa musicalité.

Keruit : la musicalité de Lost.in.T ? il faudrait en parler des heures. C’est tellement vrai ce que tu dis sur cette musique inhérente au film (imbriqué totalement/intégré). Au point que je n’arrive pas à écouter la b.o. à part du film. La musique est le film, et Lost in Translation est le prototype du cinéma de demain : intemporalité du fond, grande force suggestive de la forme (ceux qui inverseront ce schéma en futilité du scénario et prêt-à-penser de la forme ne feront pas de vieux os). Je salue l’avant-gardisme de Sofia Coppola….

Miklr37 : Dès lors, comment ne pas considérer Lost In Translation comme un chef d’œuvre ?

Keruit : Si c’est LE chef d’œuvre de la romance post-moderne, en ayant traduit à notre génération quelques grands maux de la fébrile existence humaine, je doute encore que la génération du dessus entre vraiment dans ce film avec le même regard et la même oreille que la génération qui nous supplantera. Mais ce sera bientôt un chef d’œuvre tout court !!!

*** Chapeau à toi Miklr37, pour la qualité de ton analyse ! Je veux aussi saluer ta bonne critique (ton blog), en glissant en tête d’article, la musique sur laquelle j’ai posé tous ces mots, signée du groupe Squarepusher (« Tommib »), et correspondant à la musique que tu as placé dans ta critique, et correspondant grosso modo au moment où Scarlett Johansson scrute avec vertige l’immensité du grand Tokyo, au cœur duquel elle se sent toute petite, voire inexistante et incomprise….tout cela bien avant qu’elle ne se décide à franchir un palier vis-à-vis d’un frustre cinquantenaire qu’elle croise ça et là dans le bar de son hôtel rempli…..de gens sans noms ni âmes…***

Miklr37, du blog Le Cinéma de Mickaël  / Keruit

 

 

 



Voir les commentaires

Miklr37 ou la sale histoire du blogueur sans blog...

Publié le

Triste affaire que de voir mon collègue de plume Miklr37 ne plus pouvoir accéder à son blog. Par miracle son blog est toujours en ligne, http://lecinemademickael.blogs.allocine.fr, donc ce n’est pas une totale suppression de son compte. Cela semble être un problème particulier, qui m’était arrivé aussi, 4 jours durant. J’avais toujours mon pseudo, toujours mon blog, mais je ne pouvais plus le mettre à jour. Ceci dit mon problème était commun aux quatre autres blogueurs que j’avais questionné. Miklr37 avait réussi en très peu de temps à se faire une place au soleil des blogs les mieux notés. Le premier format est depuis largement optimisé par la couleur de fond, l’accès aux informations, et surtout par une recherche systématique des mots justes, de l’analyse juste et détaillée... C’est alors que son blog m’avait tapé dans l’œil. Puisqu’il devenait un blog de contenu, à l’esprit développé, à l’usage racé des mots. L’un des rares d’Allociné à pouvoir mettre des mots justes sur des sentiments et ressentiments à la base impossibles à retranscrire littérairement. Ça me gêne beaucoup qu’il ne puisse plus continuer ce blog, car on a un projet achevé qui doit être publié le 15 juin, réciproquement sur nos deux blogs, avec une version différente pour chacun. Et puis des blogueurs comme Miklr37, et des contenus comme celui du Cinéma de Mickaël, sont assez rares. C’est une perte pour Allociné, une perte pour nous tous, cinéphiles désireux de voir plus loin qu’un simple film. Désireux de lire des analyses pointues sans se casser la tête. Je perds un  « poteau », un collègue de plume, je perds quelqu’un qui a les mêmes aspirations que moi, au plan du fond de la critique ciné. D’autres « poteaux » ont réagi bien avant moi, en manifestant contre cette sale histoire du blogueur sans blog, aux cris de :

"NON NON NON AU DEPART DE MICKAEL

NON NON NON AUX SUPPRESSIONS (de posts)

OUI OUI OUI AU RETOUR DE MICKAEL

OUI OUI OUI AU RETOUR DE NOTRE AMI FIDELE !"

Si je ne peux prendre partie de la sorte, car je n’y vois pas une quelconque censure du respectable Allociné, mais plutôt une erreur technique, je pense à une toute autre manière de prendre partie : poster ci-dessous des extraits de ses analyses les plus difficiles au regard de la complexité du film analysé.

Miklr37 c’est ça : «  David Fincher impose sa vision du cinéma où la structure parfaite est le cœur de l’intrigue. Le réalisateur américain assure une gestion du temps implacable et joue sur une tension palpable et implicite dans chaque scène ; le hors-champ reste toujours un mystère chez Fincher et il semble se passer nombre de choses au-delà de l’image même, ce qui reste une réussite incontestable dans ce long-métrage. La reconstitution sobre du décor, la photographie soignée de Harris Savides, les clins d’œil aux héros du septième art comme Steve McQueen et son style légendaire, sont au service d’un Fincher à la fois cinéphile et créateur, passionné et artiste. Ajoutons à cela une bande son qui restera dans les annales et le tout est excellent. »

Adresse : http://lecinemademickael.blogs.allocine.fr/lecinemademickael-103028-zodiac_angoissant_haletant_et_efficace_.htm

Miklr37 c’est aussi ça :

 «  Lost in Translation pourrait être un songe, une merveille, un poème… C’est un chef d’œuvre cinématographique. Sofia Coppola, dont c’est le second film après Virgin Suicides, réalise une œuvre brillante et touchante. La façon suave dont elle nous emmène dans un Japon édulcoré (voir pour cela la scène éblouissante dans la boîte de nuit) pour y retrouver deux âmes errantes en mal d’attention est magnifique. Bob, charismatique, drôle, décalé (dans tous les sens du terme) et Charlotte, mystérieuse, séduisante, curieuse, attirent le regard et nous entraînent dans ce langoureux voyage onirique… »

Adresse : http://lecinemademickael.blogs.allocine.fr/lecinemademickael-99593-la_poesie_est_ce_qui_se_perd_dans_la_traduction.htm

Miklr37 c’est encore ça :

« La conclusion est dure, mais cette violence est le fait de l’homme. Défendre la loi du Talion n’est pas au cœur du film. Si on s’intéresse à la fin (le début donc), les deux hommes, Marcus et Pierre, ne sortiront pas indemnes de leurs actes et devront rendre des comptes. Les actes sont là, comme l’instinct (ou ses espèces de relents sentimentaux et naturels) de l’homme, la vengeance et donc l’amour poussent à l’extrême. Et il ne faut pas oublier que le film est monté à l’envers : ce qui est une descente aux enfers, apparaît comme une remontée improbable vers la surface (cela est extrêmement bien rendu par la musique, géniale par ailleurs, de Thomas Bangalter des Daft Punk). Et c’est finalement là que l’œuvre prend de la consistance ; la violence est le penchant négatif d’un amour passionnel. Noé filme avec une rare intensité l’intimité d’un couple et l’Amour. Humour (scène du métro), amour, passion, jeunesse, divertissement, amitié (Pierre et Marcus), sexe et maternité, tous les thèmes sont traités avec fluidité, naturel et simplicité. D’ailleurs, Noé calme ses mouvements de caméra ; ces moments là sont des pauses, presque intemporelles. Étrangement, le film se conclurait presque sur un happy-end printanier (superbe image de Monica Bellucci allongée dans un parc), mais comme le réalisateur vient finalement le rappeler : « Le temps détruit tout » La violence comme l’amour, la mort comme la vie, les actes sont irréversibles dans le monde de Gaspar Noé. »

Adresse : http://lecinemademickael.blogs.allocine.fr/lecinemademickael-98235-irreversible__le_temps_detruit_tout.htm

Enfin, et pour faire le lien entre mes 4 jours d’accès impossible à mon blog, et cette impossibilité durable pour Miklr37 d’accéder à la mise à jour de son blog, il conviendrait de se poser cette question :

Si le blog permet de laisser une trace écrite de notre mémoire et notre culture personnelles, n’est-il pas malheureux de constater que la technique, en fidèle  héritière des défaillances de l’Homme, puisse en un instant tout  réduire en cendres ?



Voir les commentaires

LE LABYRINTHE DE PAN : parce que deux avis valent mieux qu'un !!!

Publié le

Voici le tout premier débat entre moi et Sibilla. Nous sommes tous les deux des cinéphiles, et des bloggeurs cinéma. Je suis ravi de collaborer avec Sibilla, d'autant que deux avis valent mieux qu'un.  C'est un débat croisé, alors vous pourrez trouver l'autre point de vue de ce débat sur le blog de Sibilla, voici l'adresse :  Tout le monde s'en fout mais je donne mon avis  .

Objet du débat : LE LABYRINTHE DE PAN, de Guillermo Del Toro........ !!!!!!!!!!!!

 :  "Une forêt banale qui cache un arbre incroyable, un labyrinthe qui ouvrirait sur un monde souterrain, un faune, des fées-phasmes, mais surtout une petite fille rêveuse, le tout en pleine guerre civile espagnole. Le labyrinthe de Pan est un film où le rêve et la réalité se télescopent avec dureté. Qui triomphera ? Qui prendra le pas sur l'autre ? Cela dépend du spectateur".

  : " Tout à fait d’accord avec toi sur le côté « duel entre rêve et réalité ». Mais je pense aussi que chacune des deux dimensions a sa part d’imaginaire inhérente. L’imaginaire est un imaginaire à lui tout seul, tandis que le franquisme a développé un puissant imaginaire dans les têtes des contemporains de Franco, dans es descendants de ces contemporains. Selon un processus dialectique, Del Toro se sert de la jeune Ofélia pour surenchérir sur le franquisme à coups d’imaginaire mythologique, tout en surenchérissant sur cet imaginaire féerique à coups de froids et brutaux retour à la réalité. Du coup, pour te répondre sur le fait que le vainqueur de ce duel dépend du spectateur, je dirai simplement que ce dernier n’est maître de rien, qu’il subit de plein fouet la perte d’une innocence juvénile au contact de deux mondes qui le prennent en otage… "

   : " Il se trouve que chez moi, la part d'enfance est toujours bien présente. Aussi, l'innocence de cette petit fille rêveuse confrontée à la dure réalité de son époque m'a particulièrement touchée. Son initiation, les épreuves magiques et surnaturelles qu'elle traverse, paraissent crédibles aux yeux de l'enfant. Mais l'adulte en soi est bien là. Tapis dans un coin, il attend l'erreur, qui prouverait que tout cela n'est qu'un rêve de gamine. Il attendra jusqu'au bout, et hésitera toujours, ne sachant pas s'il doit triompher ou laisser l'enfant l'emporter ".

   : " C’est vrai que la jeune Ofélia est touchante. Ce n’est pas de la pitié que j’ai éprouvé pour elle, même dans les moments de doute où on sent qu’elle est prise en étau entre deux mondes qui se resserrent en elle, en elle seule, mais plutôt un profond désir de l’accompagner dans sa tâche. Au plus profond de moi, je me disais de suite que le monde imaginaire vers lequel elle tendait la main, vaudrait toujours mieux que le franquisme acerbe de son père adoptif. C’est un peu comme cela que j’ai survécu aux décharges émotionnelles de la première partie du film. Ensuite, j’ai effectivement été touché en plein cœur. Et je m’en suis relevé en me soulageant à l’idée que davantage qu’une enfant…Ofélia était la part d’humanité et de sagesse adulte de cette œuvre ! "Ivana Baquero. Wild Bunch Distribution

 " Guillermo del Toro ne tranche pas, et ne confond pas monde imaginaire et pays des merveilles. Le monde du faune est sombre, sale, glauque, parfois terrifiant. Mais ce n'est rien comparé à la dureté cruelle du monde réel, plus lisse, plus insidieuse, sans pustules ni excroissances monstrueuses. La mise en scène de Guillermo Del Toro accompagne son propos avec justesse. Certaines scènes, sanglantes, viennent rappeler qu'on ne regarde pas un dessin-animé Disney. La réalité n'est pas dissimulée, ni atténuée par cette quête fantastique. Au contraire, elle devient encore plus dure. Alors, comme Ofelia, on préfère l'immense crapaud dégoulinant aux exécutions sommaires de rebelles par le capitaine franquiste ".

" J’apprécie ta comparaison entre le fantastique d’après guerre (ère Disney) et ceui de Del Toro, que tu ressens comme plus noir. Personnellement je place l’œuvre toute entière comme un conte post-moderne, avec un univers mental noir tout à l’image d’une réalité noire. Comme si Del Toro avait voulu extrapoler sur l’idée de « à chaque époque ses rêves et ses fantasmes ». En allant encore plus loin, je considère Le Labyrinthe de Pan comme un conte avant-gardiste, car il parvient à mettre des mots, des affects, des cauchemars, des rêves sur une douleur de l’humanité. Sans toutefois égaler un film historique pur, mais en le surpassant par moment, grâce à une dialectique réalité/imaginaire très fine. Ce qui me fait conclure dans le même sens que toi, Sibilla, c'est-à-dire en pensant que la dure réalité n’est jamais dissimulée, ni atténuée, mais au contraire « sublimée » et amplifiée. Le spectateur en prend alors un gros coup sur ses affects. "

" Devant le Labyrinthe de Pan, j'ai été aussi subjuguée que brusquée, j'ai beaucoup pleuré (je suis une petite nature je le rappelle), j'ai été émue, transportée, envoutée. Ce film subtil, superbement réalisé, restera pour moi une des réussites du cinéma espagnol. "

Doug Jones. Wild Bunch Distribution" Je n’irai pas jusqu’à dire que j’ai été brusqué. Car j’ai malheureusement déjà regardé des films très violents. Même si le degré de violence est ici supérieur, car il s’agit d’un contexte qui dispose de puissants marqueurs historiques, ce qui n’a rien à voir avec les films de violence gratuite. Si je n’ai pas été brusqué, j’ai quand même été ému, non pas à cause de mon ressenti pur, puisque je ne suis pas du même sexe qu’Ofélia, ni du même âge, mais plutôt sur un plan plus globalisant. Sa condition de jeune innocente, victime de guerre, proie du fascisme, qui se jette peut être dans la gueule du loup (le Faune) m’a ému. Car on sent qu’elle n’est rien, qu’elle n’a rien, qu’elle vit dans l’abandon perpétuel de soi, sans être consciente de rien. La plus grande faiblesse d’Ofélia, celle en tout cas qui d’entrée de jeu m’a subjugué et ému, c’est sa condition d’innocente. Née sous le franquisme, elle ne porte en elle aucune clé susceptible de lui ouvrir les portes de la lucidité. Savoir sur le triste monde qui l’entoure, savoir sur son père adoptif. Elle finit bien par le mépriser lorsqu’elle se rend compte que sa mère, enceinte, est malade, et que son père adoptif ne fait pas plus d’efforts qu’il ne faut pour la sauver…..mais son mépris lui est permis qu’à la lumière du champs des possibles que lui a ouvert le Faune, à travers l’objet qu’il lui a demandé de placer sous le lit de sa mère, lui promettant que cet objet assurerait sa guérison… Mais qu’est ce qu’elle est touchante dans sa croyance forte en un soupçon de réalité ! "

 " Un film fantastique certes, mais pas seulement. Guillermo del Toro a prouvé qu'on pouvait faire de l'imaginaire féerique engagé, bien loin de Cendrillon. "

" Assurément. On n’est plus dans du féerique moderne. Car à part quelques rares œuvres dans la même veine, Le Labyrinthe de Pan traite du choc entre deux imaginaires : celui véhiculé par le franquisme, et au-delà par le fascisme, et celui créé par l’innocence la plus pure d’une victime du fascisme. Les deux imaginaires étant de la même veine, comme pour mieux mettre des mots sur les maux de notre époque. "

Sibilla / Keruit

Correctif important sur le dieu Pan et l'emploi maladroit de "Faune" :  Pan n'est pas considéré comme un faune. Veuillez m'excuser d'avoir employé ce terme de faune. Pan est selon la mythologie un Satyre. Un faune n'est qu'un équivalent usité par la civilisation romaine sous l'Antiquité. Etant un Satyres, Pan était mi-homme, mi-chèvre (cornes et sabots), comme il a très bien été retranscrit dans ce film. Dans la mythologie, Pan est un Dieu mineur. Fils d'Hermès il est considéré comme le Dieu des chevriers et des bergers et le compagnon des nymphes des bois. Il élisait domicile dans tous les lieux sauvages, halliers, forêts, montagnes et grottes. Les sons entendus la nuit dans les lieux sauvages étaient censés venir de lui et l'on voit sans peine d'où l'expression "peur PANique" trouve son origine. Voilà, excusez moi d'avoir employé le terme de Faune pour ce dieu Pan...



Voir les commentaires