Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

the ICE STORM (Ang Lee -1998-)

Publié le

Avant-goût     un drame choral, encore plus aujourd’hui, depuis que les jeunes loups de l’époque Christina Ricci, Tobey Maguire, Katie Holmes et Elijah Wood ont percé !

Pitch     dans une Amérique des seventies, fraîchement adultérine et tiraillée entre poids du passé et projection libre vers l’avenir, on suit une famille déboussolée à l’approche de Thanksgiving...

Avis       Ang Lee n’a pas su véritablement faire ressortir de belles veines dramatiques, c’est plutôt sur la longueur, la régularité et la linéarité dramatique croissante qu’il a brillé. Cette petite chronique socio-sentimentale emprunte petit à petit un ton grave qui ne faiblira plus. Dominé de loin par Joan Allen et Christina Ricci, le casting procure parfois de bons moments d’acting, sans compter sur la présence convaincante de Kevin Kline. Un film choral est parfois fatal, puisque la choralité des acteurs connus coïncide fort souvent avec une choralité des rôles. C’est sans doute là la raison du manque de traitement donné à certains d’entre eux, notamment celui de Sigourney Weaver, Tobey Maguire, Katie Holmes ou encore Elijah Wood. Au final on part d’un couple de quarantenaire (Joan Allen, Kevin Kline) et de leurs enfants, pour tisser autour les liens socio-affectifs qu’il entretiennent, avec difficultés, avec un entourage de voisinage, en tout cas toujours un voisinage de même âge. Leurs enfants fréquentant les enfants des voisins. C'est toute une famille qui constate sa décomposition, impuissante quant à penser et assumer fermement ses choix existentiels, en une époque il est vrai difficile, où les politiques tombaient en basse estime, via le problème de conscience viêtnamien, et le scandale ignoble du Watergate (président Nixon). C’est peut être ici la raison à la grande portée de ce drame lent mais prenant. Car il s’adresse à deux générations à la fois, liés par une parenté, qui sont autant les actuelles générations  des américians de 50 et 70 ans (ce qui a du jouer dans le succès du film en 98, en plus du casting alléchant)  Ajoutez à cela de bonnes interprétations et une réalisation bonne mais froide de Ang Lee, et vous obtenez un petit film assez bouleversant…

    Jeu d'acteurs    

Joan Allen  :):):):(

Christina Ricci  :):):):(

Kevin Kline  :):):(:(



Voir les commentaires

GREMLINS (Joe Dante -1984-)

Publié le

Avant-goût    j’avais 8 ans quand j’ai vu Gremlins pour la première fois…..la critique qui va suivre s’adresse donc aux petits comme aux grands. Cocktail détonnant de tendresse, horreur et suspense, Gremlins, même 20 ans après, n’a pas pris une ride !! C’est avec affection que j’ai ressorti ma vieille k7 vidéo, dont la jaquette ci-dessus est une photo scannée.

Pitch    un père de famille déniche chez un brocanteur de Chinatown un « mogwaï » du nom de Gizmo, puis l’offre à son fils qui sera stupéfait devant cette petite créature à la fois mature et joueuse. Son père lui répète fermement ce que lui a exigé le brocanteur : ne pas lui donner manger après minuit, ne pas le mouiller, ne pas l’exposer à la lumière. Mais son fils, par inattention, commettra l’irréparable : le gentil Gizmo donnera naissance à de vilaines créatures qui mettront à sac son cher village.

à gauche le "mogwaï" Gizmo....qui donna naissance à cinq "gremlins" de la trempe de celui que vous voyez à droite. Ceux-ci ne gardent de leur "père" que leur côté joueur....qu'ils tournent systématiquement vers le mal, la bêtise, l'ironie, le sarcasme.

Avis général     Gremlins peut avoir l’air d’une petite bombe pour les 8-12 ans. Son mélange de tendresse, d’épouvante douce et de gore retenu est séduisant. Gremlins est selon moi un bon film pour faire ses débuts de spectateur dans le film fantastique. On est attendri par ce mogwaï, qui au passage montre les prouesses de Joe Dante quant à son animation (d’autant plus que nous sommes qu’en 1984 à l’époque du film et qu’il n’a pas le budget d’un George Lucas). Le traitement de l’intrigue sublime cette animation « débrouillarde », et fait plonger le jeune spectateur dans un monde merveilleux où le frisson tutoie la tendresse. C’est une évolution scénaristique que j’avais regretté sur le coup de mes 8 ans, tant la première demi-heure était magnifique, avec sa bande-son douce et surfant sur la Noël. Mais il faut bien avouer qu’on se prend au jeu. On est happé par le scénario de Joe Dante : on se demande ce qu’il va se passer suite à la naissance de cinq autres mogwaïs puis à leur transformation en gremlins. Vient alors une séquence limite gore, celle où la mère est alertée par des ricanements sournois au 2nd étage, et lorsque ayant découvert le pot aux roses elle prend en main son long couteau de cuisine, prête à en découdre avec les intrus (les gremlins). A partir de cette séquence on voit l’invasion de la ville et Joe Dante peine un peu à retenir le spectateur en haleine, notamment en laissant le spectateur penser que ces gremlins ne sont pas imbattables. Il joue alors la carte de l’ironie et de la dérision.

comme chez toutes espèces animales, réelles ou fantasmées par l'homme, les "gremlins" ont eux aussi leur Roi, identifiable à sa crête blanche et à sa roublardise sans égale !

Avis détaillé    en 1984 Gremlins fait un carton aux Etats-Unis : 114 millions $ de recettes. Produit par Steven Spielberg, il permet à Joe Dante de trouver sa place parmi les cinéastes à suivre. Gremlins est LE film de Joe Dante, étant donné qu’il est l’un des rares de sa filmographie à pouvoir s’adresser aux petits comme aux grands. Or, il est indéniable que Joe Dante a toujours voulu maintenir ces deux cibles dans le viseur. Avec Gremlins il y parvient efficacement. Tout simplement parce qu’il ne fait tomber ce film dans le gore qu’avec une saine retenue, histoire de ne pas faire cauchemarder les plus jeunes, tout en offrant de confortables bouées de sauvetage aux spectateurs les moins avertis voire jeunes, en truffant d’humour ironique son film. Il y a aussi cette extrapolation ambiante de la Noël, extrapolation sombre puisque Joe Dante met en situation une jeune femme horrifiée par cette fête depuis qu’elle a perdu son grand-père en plein réveillon. Joe Dante a voulu édulcorer cette extrapolation en mettant en image des petits chanteurs à la croix de bois qui viennent offrir un peu de merveilleux sur le palier des personnes seules, et les morceaux musicaux choisis sont vraiment doux et capables de transposer efficacement le spectateur à l’époque de Noël.

L’univers enfantin de Joe Dante ne passe pas non plus inaperçu. Le personnage principal du film est un…….mogwaï. Véritable poumon du film, avec ses mimiques attendrissantes, mais aussi élément déclencheur d’une invasion de la ville par ses cousins « gremlins ». Dans ces années 80 Joe Dante ne sera jamais égalé que par George Lucas ou Steven Spielberg (E.T) pour donner autant de vie et d’affects à un personnage qui à la base n’existe pas et qui du coup ne peut susciter la moindre empathie. Il y parvient grâce à des prouesses dans l’animation du personnage, et grâce à une psychologie mêlant l’apparence d’un enfant à un raisonnement d’adulte.  

Le substrat de Gremlins se résume difficilement puisque Joe Dante n’a apparemment pas voulu dénoncer ni révéler quoi que ce soit. Dans l’ensemble on peut envisager ce Gremlins comme un conte de noël obscurantiste destiné à un large public. Obscur parce qu’il ne tient pas en apothéose Noël, moment pourtant clé de la jeunesse. Et il ne laisse pas sur la touche les plus jeunes parce qu’il effraie toujours en donnant une issue de secours : musique douce du très inspiré Danny Elfman, humour décalé des gremlins, cynisme des habitants de la ville  - le chauffeur de tracteur et sa forte xénophobie à travers son téléviseur japonais-, séquences de grand n’importe quoi  - celle du bar où les gremlins fument, boivent, rotent, dansent, se marrent, tombent et retombent ou encore celle du cinéma où les gremlins s’empiffrent de pop-corns et se marrent en regardant Blanche-Neige et les Sept nains-.

Note jeune cinéphile  :):):):)

Note générale : voir ci-dessous

 



Voir les commentaires

FAUTEUILS D'ORCHESTRE (Danièle Thompson -fév06-)

Publié le

Pitch  une jeune femme (Cécile de France) arrive de Macon à Paris et se fait embaucher comme serveuse au Café des Théâtres, à deux pas d’un théâtre, d’un petit opéra et d’une salle de vente aux enchères spécialisée dans les œuvres d’art. Elle va côtoyer une actrice populaire mais rêvant de cinéma intimiste (Valérie Lemercier), un pianiste surdoué qui rêve de jouer devant un public ignorant et naïf (Albert Dupontel), un collectionneur qui vend en un soir toute l'oeuvre de sa vie (Claude Brasseur

Mars DistributionAvis   ça commence comme un conte contemporain…mais ça n’en a pas la veine imaginative. Un film trop parisianiste pour pouvoir vraiment parler au spectateur, trop naïf pour qu’il puisse vraiment s’attacher au rôle titre, trop convenu pour qu’il puisse vraiment s’attacher à ces rôles d’artistes. Une grande déception pour moi !  Quelques drôleries -prêtant davantage au sourire qu’au rire-, une fraîcheur de Cécile de France, le talent d’Albert Dupontel certes, mais un scénario tellement trop gentillet, limite candide dans son intention de faire tomber si facilement tout un tas de portes vers le quotidien d’un microcosme d’artistes parisiens. Car l’incohérence frappante pour quelqu’un qui s’attendait à entrer pleinement dans le quotidien de la vie d’artiste, reste et restera cette carence à montrer l’artiste comme un être humain comme les autres –malgré les bonnes intentions de Danièle Thompson-, et la naïveté un peu tirée par les cheveux du rôle titre de Cécile de France –un film où tout est bien qui finit bien-. Fauteuils d’orchestre est une de ces rêveries qui ne part au préalable d’aucun monde réel auquel on pourrait s’identifier. Ce qui donne un film manquant immanquablement son pari, tout en restant agréable à regarder. La déception intervient lorsque le générique de fin arrive, car on a l’impression de ne pas avoir regardé quelque chose de concret…de cinématographique. C’est un film faussement « film d’auteur » et réellement commercial –très vendeur et alléchant auprès d’un public provincial-.



Voir les commentaires

L'homme au pistolet d'or (Guy Hamilton -1974-) : comparatif livre/film...

Publié le

 

 

***FICHE TECHNIQUE JAMESBONDIENNE***

 

Réalisation : Guy Hamilton

 

Casting : Roger Moore (James Bond); Christopher Lee (Scaramanga); Britt Ekland (Mary); Maud Adams (Andrea);  AdamsHerve Villechaize( Nick Nack); Lois Maxwell (Miss) Moneypenny); Bernard Lee (M) ; Michael Goodliffe (chef d'équipe); Desmond Llewelyn (Q); Clifton James (Shérif Pepper); Soon-Tek Oh (Lieurenant Hip).

 

Scénario : Richard Maibaum et Tom Mankiewicz, d’après l’œuvre de Ian Fleming

 

Producteurs : Albert R. Broccoli et Harry Saltzman

 

Budget : 7 millions $

 

Effets spéciaux : John Stears

 

Cascades : Raymond Poulton

 

Musique : John Barry

 

Générique de film (musique) : « the man with the golden gun », du groupe Lulu.

 

Photographie : Ted Moore et Oswald Morris

 

Montage : John Shirley et Raymond Poulton

 

 

Avant-goût     c’est une petite déception. Petite, car le roman dont il est tiré est lui-même décevant de par ses facilités. Voici donc une critique de L’homme au pistolet d’or, avec bien entendu un comparatif entre l’œuvre originale de Fleming, et ce film de Guy Hamilton…

 

Pitch    à Bangkok, James Bond affronte le tueur a gages le plus efficace et le plus cruel, Scaramanga, l'homme au pistolet d'or.

 

 

Avis    l’enquête originale que faisait mener Ian Fleming à James Bond était trop « facile », limite ringarde. Guy Hamilton à la réalisation, Richard Maibum et Tom Mankiewicz au scénario se sont efforcés d’atténuer ce manque d’intérêt que pouvait avoir le lecteur. Dans cette affaire il s’agissait de faire un spectateur plus heureux qu’il n’avait fait de lecteurs heureux !  Dans le roman d’abord, James Bond arrive en Jamaïque pour trouver et assassiner Scaramanga, alias le « tueur au pistolet et aux balles d’or ». Fort heureusement, bien que ne sachant pas du tout vers quel point de l’île converger, James tombe par hasard sur ce Scaramanga…dans un vulgaire bar de Kingston, faisant aussi office de bordel. Encore plus facile pour lui, voilà qu’il était embauché par Scaramanga pour compléter son service du personnel. Ça y est, James avait l’homme au pistolet d’or dans son viseur. C’est facile, c’est trop vite, c’est limite un peu grossier à mon goût !  Ce qu’ont fait les scénaristes du film c’est tout simplement de faire partir l’enquête de James Bond depuis une balle en or 25 carras pour ensuite remonter la piste du tueur l’ayant utilisé. Les scénaristes ont bien appuyé le caractère destructeur de ce tueur puisque la balle est incisée sur sa tête, montrant là qu’elle est faite pour faire des dégâts, déversant dans l’organisme de la poudre susceptible de tuer après coup, quand la proie n’est pas morte sur le coup. Cette balle mène James de Beyrouth (Liban) à Bangkok puis jusqu’à l’île secrète de ce Scaramanga. Vous l’aurez compris, la Jamaïque est remplacée par l’Asie pour ce qui est du théâtre de l’intrigue. Sans doute un choix plus vendeur pour des producteurs à l’époque soucieux d’exporter leur saga dans les contrées du « soleil levant ».

 

 le serveur et homme de main de Scaramanga, celui qui se résume à attirer les proies dans l'antre de son tueur de chef...

 Si l’intrigue est plus cohérente que dans le roman de Fleming, on ne fait pas non plus un bijou avec une matière première faussement précieuse. Le roman linéaire, sans surprises de Fleming débouche sur un film non moins peu surprenant. Surtout au regard de la filmographie « jamesbondienne » !  Ce film est trop poussif, il y a encore quelques facilités prises par le script (au plan de l’enquête de James, de ses indices, etc…). Si Fleming avait échoué à rendre palpitant son roman, les scénaristes et producteurs n’ont pas eu autant d’inspiration que ce que Fleming aurait permis si on lui avait demandé d’assister au tournage voire de réécrire un scénario plus percutant. Hélas, Fleming était déjà mort à l’époque… C’est un des James Bond les plus ratés que j’ai eu l’occasion de voir, manquant cruellement d’extravagances pouvant frapper l’imaginaire du spectateur, et dans le même temps souffrant d’un scénario conçu comme un polar sans en avoir l’essence conceptuelle ni le talent artistique. Le suspense est très mal entretenu, la cible de James Bond apparaît que trop peu pour permettre au spectateur d’imaginer un duel coriace de fin de film, l’enquête de James Bond est trop facilitée. A la place, on fait place à l’arrivée du kung-fu dans la saga, avec un James confronté à des combattants en kimono (encore que ça puise plutôt dans les films commerciaux de kung-fu de Jacky Chan…). Ce qui est très bien vu, c’est que l’homme au pistolet d’or gardera sa position de prédateur vis-à-vis de James Bond, mais ce n’est pas assez irrespirable comme situation pour notre héros. Et ce petit jeu n’est efficace que dans un roman, non dans un film. Combien de fois James Bond aurait pu être descendu par Scaramanga ??  Plusieurs fois, hélas. Hélas pour la crédibilité du film.

 Christopher Lee, alias l'homme au pistolet d'or

Au plan action, ce sont les séquences les plus molles de la saga « post-sean connery » ; la rarissime séquence de lavage de cerveau de James Bond du début du roman n’est pas suffisamment exploitée par les producteurs et scénaristes du film.  La visibilité et l’identification du personnage de Scaramanga était peu claire dans le roman, et c’est pire dans le film car seules les 10 dernières minutes accréditent la thèse comme quoi il serait lui aussi un puissant démoniaque de ce monde, notamment lorsqu’il fait l’étalage de la puissance de son tout nouveau canon à énergie solaire. Tout ce que l’on sait rapidement dans l’intrigue c’est qu’il est tueur à gage professionnel, et qu’il empoche 1 million $ pour chacun de ses contrats. Ouais, bof, c’est un peu gros, c’est une lourde somme je trouve, faut pas pousser mémé dans les orties !  Pour finir je dirai que si le pari du retour à la veine du polar est raté, il y a aussi un petit retour au western, avec un duel final au pistolet, et avec une opposition de principe entre deux solitaires, deux fines gâchettes. Mais quelle horreur de voir Guy Hamilton filmer ce duel final dans une espèce de terrain de jeu pour fête foraine, avec miroirs omniprésents, mannequins apparaissant soudainement pour tirer à blanc et lumières faisant des effets d’optique trompeur. Ridicule je trouve. Cette fin vient remplacer celle du roman de Fleming, qui reste de loin le meilleur élément de l’œuvre littéraire. La fin du roman c’est tout de même autrement plus palpitant, avec cette locomotive emmenant James vers la mort ; avec Scaramanga et quatre autres mafieux qui cachent à James qu’ils font une ballade en train pour le tuer. Quel dommage que les producteurs en aient fait trop à leur tête !!

 

 

 

Note Charme     :):):):(

ð    charisme irrésistible de Maud Adams (1ère photo ),  visage enjôleur de Britt Eckland (2ème photo)…

 

 

Note Action    :):(:(:(

ð      c’est soit trop mou (les séquences de kung-fu), soit surfait (la voiture enjambant une rivière via une envolée depuis un pont)

 

Note Boss    :):):(:(

ð         rien à dire sur l’interprétation et le charisme de Christopher Lee, même s’il est très regrettable que son personnage soit aussi effacé de la première heure. Car c’est autant moins de percussion dans l’intrigue.

 

Note James Bond   :):):(:(

 

 

 

 

 

Voir les commentaires

SCENE CULTE : disparition tragique, Le Grand Bleu, Luc Besson...

Publié le

Retour en image sur un deuxième film de mon top "scènes cultes dramatiques". Avec la beauté touchante de la mélodie d'Eric Serra : "much better down there", qui voit Jacques Mayol déposer son ami au fond de l'océan...
"une amitié formée puis brisée par l'esprit de compétition"  


Voir les commentaires

Romanzo Criminale (Michele Placido -mars06-)

Publié le

Warner Bros. FrancePitch 1975. Le Libanais a un rêve : conquérir Rome. Pour réaliser cette entreprise sans précédent, il met en place une organisation criminelle sans pitié. Pendant 25 ans elle se développera et son histoire sera indubitablement liée à la période la plus noire que l'Italie ait connue ces années-là : terrorisme, enlèvements et corruption au plus haut niveau politique. L'inspecteur Scialoia ne cessera de traquer cette organisation, tout en conquérant le coeur de Patricia, la femme de l'un d'entre eux.

Avis d’ensemble   Romanzo Criminale reste un cinéma de qualité, qui aurait véritablement dépoussiéré les films de mafia italiens si en plus d’être à contre-emploi du genre italien il avait su mettre davantage en abîme les rôles, ou en valeur, c’est selon… Ce qui nécessitait obligatoirement des coupes franches au montage, des choix drastiques en matière de choix d’intrigue…car le film tient quand même 2 heures 26. La qualité intrinsèque de ce film se serait décuplée si Michele Placido avait choisi de ne pas adapter tout le roman de Giancarlo de Cataldo mais plutôt d’en avoir ressorties les plus belles veines… Car dans l’ensemble c’est un film à contre-emploi du cinéma italien, dans la forme parce que trop froid, trop académique, trop rigoureux et dans le fond parce qu’au scénario trop « lourd » et trop pragmatique. Rien n’est prétentieux, c’est simplement trop ambitieux au plan cinématographique.

Avis détaillé le film est honnête. Les acteurs jouent bien, l’histoire est bien ficelée. C’est techniquement que le film peine à se mettre à la hauteur d’un scénario copieux, ambitieux voire prétentieux. Un scénario entendant résumer en 2h26 plus de 25 ans de la vie de petites frappes devenues un gang puis parrains mafieux de tout Rome. Le problème de la mise en valeur de l’intrigue est posé par un film « choral au plan des rôles », un traitement technique manquant parfois de jus, de peps, ainsi qu’un montage étant certes dynamique et aguicheur…mais qui ne sait jamais se reposer suffisamment sur des éléments essentiels du script. A ce petit jeu non sans conséquences, c’est l’ensemble des rôles qui finissent par en souffrir, puisque pas assez parlants ni représentatifs dans la tête du spectateur. Ils ne sont là que pour faire avancer l’histoire à grande vitesse, avec un portrait d’eux même réalisés dans les gros traits. C’est aussi certains points de l’intrigue qui souffrent de ne pas être prêtés à l’imagination du spectateur, souffrant d’être trop dit ou d’être délivrés au beau milieu d’un amoncellement d’informations. Anna Mouglalis. Warner Bros. FranceOn peut même parler d’une force suggestive quasi embryonnaire, puisque le choix de mise en scène est celui de tout montrer tout dire. Finalement c’est toute l’évolution du gang mafieux sur 25 longues années qui passent entre les mailles du filet du ressenti du spectateur. On voit tout , on constate tout, on entend tout…mais on n’a jamais les plans de la salle des machines, ni de celle du cœur et de l’émotion. Dans le fond cette histoire est très séduisante puisqu’elle correspond grosso modo à un « sous-Parrain » version dynamique, noire et romanesque dans ses bons moments comme dans ses pires. La touche charme typiquement « Eve » de Anna Mouglalis ajoute une dimension féminine à ce « sous-Parrain » (photo). Le trio Kim Rossi Stuart/Claudio Santamaria/Stefano Accorsi est très bon, et n’est limité que par les choix techniques et artistiques cités plus haut, du réalisateur Michele Placido. Quel film cela aurait pu être !

   Jeu d’acteurs  

Kim Rossi Stuart :):):):(

Claudio Santamaria  :):):):(

Anna Mouglalis :):):(:(

Stefano Accorsi :):):(:(

Keruit



Voir les commentaires

Les Bienfaits de la colère (Mike Binder -2005-)

Publié le

Avant-goût    difficile de résister à une première heure de film assez décalée, mais dommage aussi que ce soit si décalé que l’on peine à être pris au jeu des sentiments et du drame qui se jouent dans la dernière demi-heure. Dommage d’être sorti d’une satire de la comédie sentimentale pour prendre la tangente vers du drame aussi cru…

Pitch et Avis     ça commence comme une efficace comédie sentimentale décalée, avec un rapprochement difficile, attendrissant et parfois drôle entre deux célibataires semble-t-il assez fiers de l’être. Metropolitan FilmExportEn plus de ses difficultés à appréhender ce rapprochement avec son voisin de quartier cette célibataire est mère de quatre filles. Je vous laisse imaginer l’ambiance familiale dans laquelle le voisin de sexe masculin va réussir à attendrir la mère…par ses filles. C’est du décalé au possible entre cet homme « bien dans ses baskets de célibataire endurci » et limite « j’enfoutiste » et cette mère qui se préoccupe de jouer les « caporal de maison », et qui est bien décidée à en découdre avec ce voisin très volontaire mais très joueur. Ça tourne parfois à la satire des comédies sentimentales à l’eau de rose, mais c’est tellement bien vu. Et puis cette famille très émasculée s’agrandit petit à petit, voyant de nouveaux arrivants, des petits amis pour chacune des quatre filles. Le film prend alors l'ampleur d'une comédie sentimentale "chorale". La cadette peine à en trouver vraiment un, tandis que l’aînée annonce qu’elle va se marier et qu’elle est enceinte. Comme ça d’un coup d’un seul. La mère, un peu prise de court, sera invitée chez sa belle-famille et en guise de toast pour le mariage de sa fille elle boira…son verre d’un trait. Allons bon ça continue. Le combat de « zone » continue entre elle et son voisin, bien que celui-ci fasse des petits efforts. Costner parvient à la faire sourire quand elle lui demande s’il « est saoul » de lui barrer la route avec sa voiture….ce à quoi il répond : « pas du tout..euh…pas trop… ». Se voilant chacun la face quant à leur célibat, voilà qu’ils entament des pourparlers entre célibataires désireux de redonner un sens à leur vie. Encore que madame résiste… Et puis, bam, le drame cinématographique absolu : le réalisateur coupe les jambes aux spectateurs au sortir des trois premiers quarts d’heure, en alignant drame sur drame….alors que ça partait si bien sur ce chouette ton décalé. Vraiment dommage !  La complicité entre les quinquagénaire Joan Allen et Kevin Costner était si rayonnante !

  Jeu d’acteurs (ices) 

Kevin Costner :):):):(

Joan Allen  :):):):)

Kevin Costner et Joan Allen. New Line Cinema

Erika Christensen (photo ci dessous à gauche) :):):):(

Evan Rachel Wood (photo ci dessous à droite) :):):(:(

Erika Christensen et Evan Rachel Wood. New Line Cinema

Keri Russell :):):(:(

Kevin Costner et Keri Russell. New Line Cinema



Voir les commentaires

Cycle Jean-Luc Godard : petit essai sur Le Mépris et sa musique...

Publié le

LECTURE MUSICALE !

« Brigitte Bardot est magnifiée à chacune de ses prises par une caméra de Jean-Luc Godard pourtant consumériste. Le consumérisme est ailleurs que dans le jeu de regard tragique de BB, et ailleurs que dans sa plastique de statue gréco-romaine. Le consumérisme est au-delà : c’est un couple que Godard détruit lentement, méthodiquement mais sûrement. Déstructurant d’abord le « joyau » central, la Femme, dénuant l’Homme de toute sa force, l’amputant de ses bras réparateurs. La Femme s’en va dans les bras d’un autre, fuyant son mépris pour ce mari ne sachant l’aimer, ne sachant ranimer une flamme tournoyant sous le souffle d’une mort annoncée. Il a ses préoccupations d’auteur scénariste, que Godard aurait lui-même eu dans pareille situation, elle a ses préoccupations existentielles, plus totalisantes, plus fortes, plus dévastatrices : l’amour. Contre le rachat d’un homme aimant, elle oppose le secret de la femme éperdue. Un couple se meurt sous une caméra faussement belle et réellement subversive de Godard. Un couple se meurt sous les coups de butoir incessants d’une musique de George Delerue, qui reste et restera celle de la tragédie. De la grande tragédie qui commence par le mépris, promet la mort d’un amour, et se réduit à une véritable et inéluctable mort clinique. Godard ose alors le pari de surenchérir sur la mort, s’offrant les joies peut être perverses de filmer le vide de quelque chose se déconstruisant à l’infini ne faisant qu’un seul vainqueur : le 7ème Art. Et quand l’homme fut finalement délaissé pour un autre, c’est la Femme qui en subit les conséquences les plus terribles. Une femme intrigante s’en alla alors, un homme fut à jamais seul avec ses questions demeurant sans réponses. Les deux parachevant un amour mourant. Dans cette tragédie humaine, seul le cinéma perdurait, voyant Godard filmer Fritz Lang en plein tournage de L’Odyssée…comme Dieu aurait filmé la Femme au Commencement du monde »

 

Avec admiration pour l’œuvre tant cinématographique que musicale,

 

Signé Keruit.


 

Voir les commentaires

Sauf le respect que je vous dois (Fabienne Godet -fév06-)

Publié le

Avis      il serait dégueulasse de ma part de parler d’un Olivier Gourmet touchant là à ses limites d’acteur. Même s’il a été trop juste artistiquement dans les dernières quarante-cinq minutes. Haut et CourtLorsqu’il s’énerve contre ses collègues de boulot, pour leur rappeler le respect à avoir envers un ancien des leurs, hélas disparu, ça va, c’est parfait. Mais lorsqu’on lui demande de camper quelqu’un qui vit très mal son travail de deuil, ça devient difficile dans le regard et l’attitude. Le générique de fin aurait été autrement plus triste si Olivier Gourmet avait vraiment fait partie de l’après-disparition de son collègue…mais son rôle est mort avec son collègue, c'est-à-dire trop tôt, laissant le spectateur seul face à l’inaudible, l’illisible, l’insondable, l’incompréhensible ! Bien avant la scène choc du suicide du collègue de boulot, découlant d’une demi-heure d’un climat de mal-être professionnel, Olivier Gourmet est bien discret, limite bizarre. Parlant peu, montrant en tout cas que lui aussi ne va pas si bien que cela. Le suicide de son collègue a donc l’effet d’une bombe. Fascinant dans ses bouffées d’énervement, il est mis sous le silence d’un scénario alors en déliquescence, en panne. Le fait divers du suicide donnant naissance à du vrai-faux travail de deuil. Un homme souffre d’avoir perdu un collègue, mais se cache pour ne pas le montrer ni à ses proches…ni à la caméra…malheureusement. Rien n’est perceptible chez lui, encore moins lisible. A cause de cela, il ne touche pas, il ne sensibilise pas. Olivier Gourmet semble alors avoir été choisi pour son charisme naturel d’homme solide, afin d’offrir un beau contraste artistique : celui de l’homme meurtri, de la bête blessée… Mais où sont les mots et les sentiments que doit lui prêter le spectateur….et où celui-ci doit-il les placer, et comment doit-il les placer. Alors qu’on n’a toujours pas obtenu de telles réponses de la part du rôle titre…voilà qu’une journaliste (Julie Depardieu) ramène une deuxième couche de fait divers : le suicidé aurait été poussé vers la porte et se serait donc suicidé tôt ou tard puisque tout avait été manigancé… Un fait divers traité….comme un fait divers, et non dans la profondeur qu’il mériterait, notamment au niveau de la métaphore sur le mal-être professionnel, le suicide, le travail de deuil au travail, etc….. !

Film de Fabienne Godet, avec aussi Marion Cotillard et Dominique Blanc.



Voir les commentaires

BROTHERS (Susanne Bier/Danemark/fév2006-)

Publié le

Avis et pitch      c’est danois, c’est certes avec la star locale Connie Nielsen, mais c’est sans compter sur une belle performance d’acteur de Ulrich Thomsen. La scénariste et réalisatrice Susanne Bier a décidé de traiter du deuil, en filmant à fleur de peau le travail de deuil d’une veuve et mère de famille (Connie Nielsen), celui de sa famille, puis en filmant le deuil encore plus difficile de son mari, qui faute d’être réellement décédé, débarque d’Afghanistan rongé par la culpabilité d’avoir tué un des siens. Zentropa EntertainmentsCe scénario lourd est décuplé par le rapprochement intime entre Connie Nielsen et le frère de son mari, entamé dès lors qu’ils apprennent que ce dernier serait mort dans un crash. Croyant avoir perdu son mari à jamais, elle se réfugia en effet dans les bras du propre frère de celui-ci (joué par Nikolaj Lie Kaas). Techniquement, rien ne peut être reproché à Susanne Bier. Elle a su filmer parfois à fleur de peau les sentiments humains, et offrir peu à peu un cinéma faisant place au ressenti. Même si certains gros plans censés être parlant manquent de puissance suggestive (comme dans son dernier film d’ailleurs, actuellement en salle, After the wedding). Ces gros plans peu suggestifs sont davantage le résultat d’une intention artistique manquée qu’un véritable échec. C’est plus un problème de choix artistique. C’est plutôt sur le fond que les défauts apparaissent, notamment celui de traiter en clippé un scénario ambitieux et lourd. Axer sur le ressenti du difficile travail de deuil, en plus de celui du mensonge, de la tromperie conjugale et de la culpabilité nécessitait une approche moins clippée, et paradoxalement moins froide (moins scandinave peut être ?). Allant parfois trop vite en besogne, ou croyant en avoir assez dit, assez suggéré, Susanne Bier enchaîne les scènes sans jamais poser sa caméra pour mettre en valeur davantage l’humain. On comprend tout, on a suffisamment de quoi penser à ce qui peut se passer dans pareille situation…mais il est dommage que Susanne Bier n’ait pas posé ses acteurs face caméra plus longtemps, notamment lors de la cruciale présentation du couple, dans les tous premiers instants du film. Ça aurait été bien de savoir, nous spectateurs, de quel amour mutuel on parle, de quoi on part pour mieux imaginer vers quoi nous allons. Susanne Bier a commencé comme réalisatrice de vidéos clips et de spots publicitaires, c’est sans doute là la grande raison à cette irrégularité de traitement de l’intrigue et de mise en valeur des personnages dès lors qu’il s’agisse de faire un long métrage. Mais elle est reconnue pour ses longs métrages précédents au Danemark ! Zentropa EntertainmentsEt puis la performance d’acteur de Ulrich Thomas (photo) est là, alliant le sentiment de culpabilité à celui de l’effroyable déshonneur d’être à la fois trompé par sa femme et trahi par son frère. Et c’est sans compter sur un scénario qui promet beaucoup, et qui finit à un niveau haut de gamme… A noter un réalisme glacial dans la séquence de « pétage de plomb » du mari lorsqu’il apprend que son frère a couché et couche encore avec sa propre femme. On sent vraiment dans cette séquence le très gros travail de conditionnement et de direction des acteurs de la part de Susanne Bier. Les acteurs semblent vraiment jouer le vrai dans cette séquence où le mari menace de tuer sa femme et ses deux filles.

Susanne Bier est actuellement au cinéma avec After the wedding, mais là encore elle use trop des gros plans et s’efforce beaucoup trop de filmer à fleur de peau là où rien dans les acteurs et les répliques ne vaut pareille intention artistique…



Voir les commentaires

1 2 3 > >>