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Man on the moon (Milos Forman -2000)

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Avant-goût      un personnage central antipathique. Un Jim Carrey parfois agaçant. La réussite de Man on the moon tient à peu de chose. Quelque chose de très important, et qui n’est possible que par le talent d’un réalisateur. Milos Forman est un grand. Il parvient ici, à jouer avec le spectateur. Jim Carrey prend alors son envol filmographique.
Pitch : La carrière du comique américain Andy Kaufman, mort en 1984 d'un cancer du poumon. Né à New York en 1949, il débute dans de nombreux cabarets avant de se faire remarquer à la télévision dans la célèbre émission "Saturday Night Live". Il est une des vedettes de la série "Taxi" puis provoque les réactions les plus diverses en montant des spectacles originaux, notamment au Carnegie Hall de New York.

L’atmosphère de ‘‘Man on the moon’’ désarçonne son monde. Comédie ? Drame ?  Jim Carrey colle bien à son personnage, et concourt à l’instar de Milos Forman, à ce film hybride. Limite inqualifiable, si ce n’est à classer en biopic, biographie cinématographique. Milos Forman imprime sa caméra sur Andy Kaufman. Il décide de faire débuter son œuvre aux premiers sauts de cet artiste sur scène. Un artiste excentrique, véritablement engagé, d’un style provocant, et surtout… sacrément dérangé du ciboulot. Imaginez que Andy Kaufman jouait avec son public, en mêlant d’une minute à l’autre le rire au drame. Entouré de comédiens, il mettait sur scène la mort, via des simulations qu’il appuyait de tout son poids. Pour faire de ces simulacres des vérités. Ces combats de catch sentant le sang et la poudre aussi, après une série de premiers combats où il tabasse des femmes sur le ring !!

Complètement dingue, que de se payer la tête de son public et de ses propres fans. Un manque de personnalité ?  Milos Forman semble faire attester la thèse du surcroît d’une personnalité double. La schizophrénie n’est pas loin, certes. Avec Milos Forman, elle est affichée au grand jour !  Milos Forman ne condamne ni ne dédouane rien. Son talent lui permet d’épurer tout, du montage au cadrage en passant par la mise en scène, et met un frein très humain à toutes les extravagances de son rôle titre. Milos Forman est un très grand, il utilise cette dialectique pour mettre en valeur Jim Carrey. Qui le lui rend bien. Ce procédé permet à Milos Forman de plonger le spectateur dans le film, de ne jamais le faire en sortir. En un mot : Milos Forman se paye, avec politesse, la tête du spectateur. Un film immersif à 110 % comme rarement les metteurs en scène en sont capables. Forman a été bon. Plus que bon, même !  Il a su utiliser toutes ses possibilités de fond et de forme pour coller au plus près avec son personnage principal ! Qualité très rare chez les auteurs ciné de biographie. Un cinéma authentique de type ovni, car aussi racé que le sujet du biopic. 

Jeu d'acteurs
Jim Carrey :):):):)
Danny deVito :):):(:(



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Le Voyage de Chihiro (Hayao Miyazaki -2001)

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Plus d'infos sur ce film

Avant-goût quel envoûtement des sens ! Hayao Miyazaki au summum de ses capacités ? On espère tous que non. Les limites de l’animation sont, en revanche, dépassées, repoussées. Une fois de plus, pour le génie Miyazaki. Son plus gros carton commercial, certes, son film majeur au plan de l’animation et du design. Petit bémol pour le fond, qui place ce long métrage hors de portée des plus petits –dans la compréhension de certains points de détail.

Le Studio Ghibli

Pitch Chihiro, dix ans, a tout d'une petite fille capricieuse. Elle s'apprête à emménager avec ses parents dans une nouvelle demeure. Sur la route, la petite famille se retrouve face à un immense bâtiment rouge au centre duquel s'ouvre un long tunnel. De l'autre côté du passage se dresse une ville fantôme. Les parents découvrent dans un restaurant désert de nombreux mets succulents et ne tardent pas à se jeter dessus. Ils se retrouvent alors transformés en cochons. Prise de panique, Chihiro s'enfuit et se dématérialise progressivement. L'énigmatique Haku se charge de lui expliquer le fonctionnement de l'univers dans lequel elle vient de pénétrer. Pour sauver ses parents, la fillette va devoir faire face à la terrible sorcière Yubaba, qui arbore les traits d'une harpie méphistophélique.Le Studio Ghibli


Hayao Miyazaki est un phénomène. Il signe là son carton commercial absolu. 200 millions de dollars de recettes au Japon, son fief. On est en 2001, et l’homme a déjà fait parler la poudre. Le génie d’un homme qui anime et conte pour les petits comme pour les grands. Façonnant des histoires rocambolesques, aux traits graphiques fins, à l’animation fluide, qui sont compréhensibles à plusieurs échelles de lecture. Tous ne seront pas rassasiés sur ce coup. Les grands ? Aucun problème. Les petits ? Une intrigue difficile d’accès. Il y a des éléments du scénario qui ne sont pas toujours faciles à comprendre. Miyazaki enchaîne trop vite, en effet. Quelle fluidité dans l’animation, du coup ! Condition sine qua non.

Le Studio GhibliO combien magique, ce voyage initiatique d’une fillette de 9 ans, délaissée par ses parents. Confrontée à des magiciens, des ensorceleurs, des esprits vagabonds, des esprits putrides. Plongée dans un univers où l’homme est tenu en esclavage par des bêtes anthropomorphes. Le monde à l’envers. Dépaysant. Quel brio de la part de Miyazaki.




Collection Christophe L.Génie de l’animation, donnant ses lettres de noblesse aux intrigues et au trait, Hayao Miyazaki fait là encore des prouesses. Cet homme n’avait pas fait de quartiers envers ses pairs, en 1984, lors de sa conception de ‘‘Nausicaa, de la vallée du vent’’. Ressortant dernièrement en salle obscure, ce long d’animation avait de quoi clouer le bec à beaucoup. Plus encore 20 ans après. Miyazaki œuvre systématiquement dans les fables à portée universelle. Ce ‘‘Voyage de Chihiro’’ souffre un peu de ses sous intrigues imbriquées. Il faut avoir plus de 10 ans pour commencer à apprécier ce film dans sa pleine mesure.



Note "tous petits" :):):):(

Note graphisme :):):):) (+:))

Note animation :):):):) (+:))

Note doublage :):):):) (+:))

Note morale :):):):) (+:))

NOTE GENERALE :):):):) (+:))




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Gone baby gone (Ben Affleck -janv08)

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Ben Affleck à la réalisation ? Pas de quoi casser trois pattes à un canard, en toute logique. Détrompez vous ! Affiche américaine. Paramount PicturesAvec l’appui de son petit frère, Casey, Ben Affleck propose un cinéma de qualité, et surprend. Il manque bien entendu une maîtrise du scénario. La forme du film n’égale pas son fond d’intrigue. Pour un début derrière la caméra, Ben Affleck commence beaucoup trop fort à mon goût. Histoire tortueuse, fond d’intrigue très lourd, rien n’est facile à traiter dans ce long métrage. Qu’il se lance dans de tels projets, ça promet…

Pitch                       
Deux détectives privés sont recrutés par une famille, pour retrouver la trace d’une fillette disparue. On parle de disparition. On va petit à petit crier à l’enlèvement.

Casey Affleck confirme qu’il est bon, après ‘‘L’Assassinat de Jesse James’’. Il reste peut être trop englué dans le registre de son rôle, mais ce rôle là est porteur. Profondeur du scénario rime en effet avec belles envolées visuelles. A chaque fois, Casey est dans le coup. Le flingue qui prolonge son bras, il le fait. Les états d’âme, la détresse, l’abnégation. John Ashton, Amy Ryan et Ed Harris. Buena Vista InternationalIl est là aussi. Manque un petit quelque chose, certes, mais Casey Affleck n’a vraiment rien avoir avec son frère aîné, Ben. Il dispose d’une palette d’acting plus complète, et jusqu’ici il a toujours fait de bons choix scénaristiques. Ben Affleck arme son film de Morgan Freeman et Ed Harris. Des vieux de la veille, qui en ont encore dans le ventre. Ça aide considérablement. Heureusement qu’ils sont là. L’atmosphère lourde du long métrage en a besoin.

Ce film se suit très bien. Les acteurs semblent bien dirigés, et suffisamment inspirés. L’humain est là. Tant mieu
Casey Affleck, Ed Harris et Michelle Monaghan. Buena Vista Internationalx pour un film a
méricain. C’est rare ! Ben Affleck part d’un fait divers, une disparition, pour mettre au jour une conspiration. Avec son lot de déchirements. De phrases salaces et de joutes verbales.
Intéressant, prometteur, mais…Les problèmes de Go
ne Baby gone se réduisent aux lacunes de Ben Affleck. Il y a déjà une très bonne base de travail. Mais on regrettera, pour ce film, et en attendant le prochain long de Ben, cette caméra trop crispée d’académisme, cette carence de la photographie, ces facilités dans la mise en scène. Un spectacle de qualité malgré tout, grâce au montage, à la performance de Casey Affleck, aux rôles secondaires très bien campés –et on le serait à moins, quand il s’agit d’Ed Harris et Morgan Freeman.



Jeu d'acteurs
Casey Affleck :):):):(
Casey Affleck. Buena Vista International
Ed Harris :):):):(
Ed Harris. Buena Vista International
Morgan Freeman :):):):(
Morgan Freeman et Casey Affleck. Buena Vista International



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Se souvenir des belles choses (Zabou Breitman -2000)

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Plus d'infos sur ce film Isabelle Carré et Bernard Campan. Pan Européenne Edition
Mélancolie Tristesse, drame. ‘‘Se souvenir des belles choses’’ porte un titre trompeur. On est pieds et mains liés avec une jeune femme souffrant d’alzheimer, campée par Isabelle Carré. Une maladie incurable, qui plus est dans forme dominante. Transmise génétiquement par un parent, la détérioration de la mémoire étant très, très rapide. Isabelle Carré, plus encore que Bernard Campan, sublime son rôle. Campan surprend. Un grand film de Zabou Breitman.


Difficile de trouver les mots. Plus encore les mots justes, pour critiquer ce film. Tout commence dans un hôpital psychiatrique. Un avertissement sur ce qui va suivre ? Pas vraiment. Long métrage hybride, l’œuvre de Zabou Breitman traîne au bout de sa chaîne le spectateur. Le faisant surfer entre moments de tendresse et de tragédie. Le tragique est là, tel une traînée de poudre de plus en plus épaisse. Ne laissant petit à petit aucune voie de joie au spectateur. On sent quelqu’un plonger progressivement. On comprend finalement que plus rien n’est jouable. Mais on s’est attendri aux personnages, l’amnésique en puissance campée par I.Carré, surtout. On se sent impuissant. Zabou Breitman atténue tantôt le trait, filme tantôt un vide. L’humain reste, heureusement. Mais il torture. Bernard Campan obtient là un rôle de composition dont le talent d’interprétation restait à l’époque insoupçonné. Depuis ses one-men shows jusqu’à aujourd’hui, il a fait du chemin. ‘‘Se souvenir des belles choses’’ le révéla ! Impossible d’en dire plus, à ceci près que ce petit film démontre le grand travail réalisé derrière la caméra par Zabou Breitman. Qui tape un grand coup, dans un registre intime, peut être trop intime pour attirer le plus grand nombre.



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La Visite de la fanfare (Eran Kolirin -janv08)

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Sophie Dulac Distribution

Avant-goût Ronit Elkabetz, la plus reconnue des interprètes israéliennes, s’implique à fond dans ce film. Déjà atypique, son interprétation concourt à cette atmosphère décalée, burlesque et profondément humaine de ‘‘La Visite de la fanfare’’. L’ensemble des actrices et acteurs sont sur la même longueur d’onde. Une cohésion que je n’avais pas revu depuis Little Miss Sunshine. Un plaisir ! Pour l’année 2008, les autres réalisateurs et acteurs n’ont qu’à bien se tenir : ‘‘La Visite de la fanfare’’ nous chante une mélodie indéboulonnable…

 

Pitch

Situation improbable, incongrue que de voir la fanfare de la police égyptienne débarquer en Israël, sans avoir de quoi manger ni savoir où dormir. On les a laissés là. Un problème d’organisation, en clair. Leur concert est pour le lendemain. Perdus, ils finissent par trouver un hébergement chez une restauratrice, au beau milieu d’une ville elle aussi…perdue.

 

Avis l’émotion se mélange petit à petit à un burlesque admirable. Eran Kolirin, metteur en scène, use d’artifices visuels pour provoquer le décalé, le sourire du spectateur. Du coup, tous les acteurs paraissent formidables. Un comique de gestuelle que Kolirin dessert à merveille, avec sa caméra plan large. Ce qui fait tout de suite rire, c’est cette dégaine « propre sur eux » de ces musiciens égyptiens. Le contraste est radical, avec l’environnement dans lequel ils débarquent. Un point isolé d’Israël. Bien que propre sur eux, voilà que l’un deux est pris pour un mendiant : on jette une pièce dans son képi, tandis qu’il est assis ! Ronit Elkabetz. Sophie Dulac DistributionCe jeune violoniste qui chante des mots d’amour à la guichetière de l’aéroport, tout en pathos. Admirable de contraste ! On retrouve une efficacité toute « little miss sunshinienne ». Savamment dosé, l’humour burlesque vient par petite piqûre. Faisant passer très vite du pathos au sourire, voire, selon certaines séquences endiablées, au rire aux éclats. Si vous ne soupçonniez pas les talents de Ronit Elkabetz, star du cinéma israëlien, alors foncez ! Elle est là encore admirable de bonne volonté. Son jeu subtil, léché, en dit long quand elle ne parle pas. Quand elle parle, son timbre de voix rauque et son accent font le reste. Son allure mélangeant la bonhomie d’une célibataire endurcie, à la grâce d’une très belle femme, prennent le relais parfois. Ronit Elkabetz n’est plus seulement, selon moi, la grande actrice israélienne, mais une très grande actrice.

Il a fallu qu’elle soit au scénario pour que je me décide à aller voir ‘‘La Visite de la fanfare’’. En définitive. Qu’elle s’engage comme elle l’a fait, dans un film totalement déboussolant sur les relations israëlo-palestiniennes, est remarquable de sa part. Cette ambiguïté se fait sentir très tôt. Entre des musiciens égyptiens crispés, ridés et mal à l’aise. Et cette restauratrice admirable de bonne volonté pour lancer la conversation. Un film très humain, et l’humour y participe grandement. Eran Kolirin estampillant de suite ce film aux prémices lourds, d’une atmosphère légère, d’apesanteur. Prétexte à toutes les subtilités. Encore qu’il faille que les acteurs suivent. Que le metteur en scène sache les diriger et les associer.

Travail réussi de bout en bout. Un régal. Un vrai plaisir de cinéphile. Une petite fable magnifique. Des acteurs aux rôles bien trempés. Ils se complètent formidablement. Donnant à ‘‘La Visite de la fanfare’’ une mécanique indéboulonnable. Le film du moment. Surtout, n’hésitez pas. Foncez !!

 

Le minimalisme et l’humanisme de Eran Kolirin

Kolirin cherche très vite le minimalisme. Il épure sa caméra. La pose. Il en dit long à chaque plan. Cherchant d’abord le pathos. Il met très vite la deuxième vitesse : le burlesque débarque. Plans fixes. Plans larges. Les acteurs n’ont qu’à bien se tenir. Les quatre plus présents d’entre eux sont dans de la performance d’acting. Assurément. Sophie Dulac DistributionCe genre de rôle exige qu’on prenne sur soi. Qu’on mette entre parenthèse bien des rudiments qu’on a savamment appris sur les tournages précédents. Kolirin cherche à filmer l’homme, l’humain. Point de place pour les artifices inefficaces. Ils sont tous mis au service d’un portrait. Chaque personnage est atypique. Les réunir, et en faire un groupe se sublimant, relève d’un vrai talent de la part du metteur en scène Eran Kolirin. Ce film, c’est surtout une sacrée bande d’acteurs. Chacun joue à fond son caractère bien trempé. C’est la rencontre entre ces caractères figés qui fait sourire. C’est ce glissement de chacun d’eux au contact des autres qui rend ce film admirable d’humanité.

Comme Jonathan Dayton et Valerie Faris pour ‘‘Little Miss Sunshine’’, il faut là encore un jeune premier du cinéma, pour dérider en beauté le 7ème art. Le sujet du film était d’autant plus critique et délicat, que Eran Kolirin fait déjà tout en grand. Quel premier film ! Bravo ! Une profondeur de script mêlée à une légèreté de façade, dont le cocktail est détonant. Comment aurions-nous pu mieux affabuler sur le climat israëlo-palestinien que là ? Un cinéma israélien qui commence à toucher l’Europe en plein cœur. Ronit Elkabetz est encore de la partie, d’ailleurs. Chapeau pour sa bonne volonté !

 

Jeu d’acteurs

Sasson Gabaï (Toufik, chef de la fanfare) :):):):(

Saleh Bakri (le plus jeune de la fanfare) :):):):(

Ronit Elkabetz (la restauratrice israëlienne) :):):):)

Khalifa Natour (Simon) :):):):(

L’ensemble des autres acteurs, seconds rôles compris, jouent tous très juste. A noter car c’est rare !

 



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