comedie
Les souvenirs (Jean-Paul Rouve, 14 janvier 2015)
Pitch :
Romain a 23 ans. Il aimerait être écrivain mais, pour l'instant, il est veilleur de nuit dans un hôtel. Son père a 62 ans. Il part à la retraite et fait semblant de s'en foutre. Son colocataire a 24 ans...
Monthy Python sacré Graal (Terry Gilliam -1975)
Ah ! Cet humour anglais !
Tantôt drôle, tantôt ennuyeux, Monthy Python sacré Graal reste un
phénomène cinématographique. Ces chevaliers qui montent...à
pieds, cette vache qui sert de boulet de canon. Hot Shots ne fera pas mieux avec...ses poulets tirés à l'arc par Charlie Sheen.
Pitch
Le roi Arthur et les Chevaliers de la Table Ronde se lancent à la conquête du Graal, chevauchant de fantomatiques montures dans un bruitage de noix de coco cognées. La petite troupe va devoir passer mille épreuves, dont un chevalier à trois têtes, des jouvencelles en chaleur, voire même un terrible lapin tueur.
Après un générique de
début lourdingue à souhait, sensé amuser la galerie avec des
montages visuels et des sous-titres d'humour...anglais, le film fait
assez fort. Et ce, pendant une bonne demi-heure. Ce Roi des anglais
se retrouve au prise avec l'ignorance totale de ses sujets,
rencontrés ci et là dans les arrières-pays d' Bretagne. Entre ce château imprenable -Camelot-, dont les gardes
sont impitoyables en langage fourchu et tordu (en clair : ce sont les Français qui sont vulgaires),
ce vieillard qui est pris pour un mort en période de grande épidémie
ou ces animaux jetés vivants du haut des remparts comme on jetterait
de l'huile bouillante sur son ennemi assiégeant, Monthy Python Sacré
Graal crève l'écran. Une façon de monter les images très adroite -on retrouvera une patte Gilliam dans Brazil- : comme ce chat évidemment faux qui se fait écraser le temps d'une demi-seconde de film...et non une seconde -qui aurait donné une image beaucoup moins drôle auprès de la gente féminine évidemment, bien que nous soyons en l'an de grâce 93 au carré après J-C., en une époque où toutes les ignominies étaient autorisées, d'après ce que nous relaie le cinéma sur le Moyen-Âge...alors que, que nenni : les moyenâgeux étaient davantage propres qu'un Louis XIV s'esquissant de Versailles pour aller faire ses besoins dans le beau jardin ou mieux, lorsqu'il pissait à même les rideaux quand la paresse le prenait au corps, enfin bref-.
Passé ce chevalier noir cependant
-indécrottable quand il s'agit de se battre même quand il n'a plus
de jambes ni de bras-, on dirait tomber dans une succession
alambiquée de portraits. Chacun des chevaliers servant, de la dite
Table Ronde d'Arthur, subit son lot de facéties. La mollesse
s'empare alors de l'uvre rutilante d'idioties sympathiques
jusque-là, et il faut attendre le fin mot de tout cela pour se dire
que Terry Gilliam a fait des miracles. La France, dans Kaamelott, est
par comparaison, sur un registre similaire de "diablerie sans nom" concernant cet épisode légendaire moyenâgeux, mais avec
davantage de "parler" que d'humour burlesque.
A savoir si maintenant le projet de long-métrage, adaptant la
série française en salles obscures, aura le bon bon goût de mixer
gags burlesques et langage humoristique...ou pas. Tout commencera-t-il donc aux alentours exacts de 93 au carré après J-C. par exemple ? Dans ce cas, vive un énième sabordage bien français cette fois-ci...de la légende celtique voire druidique de la Table Ronde !! Cela aura lieu en l'an 8649 prochain, vite préparons-nous pour le "nouveau monde" promis par Merlin l'enchanteur.
L'Arnacoeur (Pascal Chaumeil -mars10)
Une comédie
intelligente. Quand on ne sourit pas, au moins on reste captivé. Un
cinéma novateur dans sa confusion « au poil », des
genres.
Pitch
Votre fille sort avec un sale type ? Votre sur s'est enlisée dans une relation passionnelle destructrice ? Aujourd'hui, il existe une solution radicale, elle s'appelle Alex. Son métier : briseur de couple professionnel. Sa méthode : la séduction. Sa mission : transformer n'importe quel petit ami en ex. Mais Alex a une éthique, il ne s'attaque qu'aux couples dont la femme est malheureuse. Alors pourquoi accepter de briser un couple épanoui de riches trentenaires qui se marie dans une semaine ?
Ça
souffle la romance jusque dans le moindre plan image servant
habituellement, grâce à un balcon sur l'océan, à surjouer le
sentiment. Le film repose en effet sur une mise en scène ne
cherchant pas le clinquant et s'adosse entièrement sur la
performance de Romain Duris et Vanessa Paradis. Exemplaire que cette
Vanessa Paradis ! Polyvalent dans la comédie comme dans le sérieux,
que ce Romain Duris ! L'Arnacoeur entremêle avec intelligence des
instants sophistiqués de suspense avec des moments naturels de
pauses romantiques. A y suivre de plus près, le montage constitue la
source d'un certain dépaysement, et en même temps d'un pouvoir
d'identification offert aux spectateurs. Elle, lui, sans oublier les
autres -seconds rôles : Julie Ferrier, François Damiens-, ne se consomment pas comme des personnages
le temps d'une heure trente mais marquent de leur empreinte un film
original. Un film autonome qui mérite son succès, un cinéma
novateur dans sa confusion « au poil », des genres. Un coup de poker bien amené, pour Pascal Chaumeil !
Rien à déclarer (Dany Boon -fév.11)
On saluera la presse,
pourtant spécialisée, pour globalement décrédibiliser Rien à
déclarer, parce qu'il s'agirait d'un bon surf sur une bonne vague
nordiste, signé du même homme, Dany Boon, et aussi parce qu'en
France, on aime désacraliser ceux qui nous rendent une longueur
d'avance. La bonne réponse anticipée de Dany Boon, c'était sur
Canal +, le soir de première nationale : « On a fait moins
bien que les Ch'tis, mais on fait mieux qu'Avatar. » C'est dire
que la comédie française, quand elle est bien faite tire le cinéma
hexagonal vers le haut. Il faut le reconnaître et au contraire ne
pas renier ce qu'on sait faire de bien en France.
Pitch
1er janvier 1993 :
passage à lEurope. Deux douaniers, lun belge, lautre
français, apprennent la disparition prochaine de leur poste
frontière situé dans la commune de Courquain France et Koorkin
Belgique. Francophobe de père en fils et douanier belge trop zélé,
Ruben Vandevoorde (Benoît Poelvoorde) se voit contraint et forcé
dinaugurer la première brigade volante mixte franco-belge. Son
collègue français, Mathias Ducatel (Dany Boon), considéré par
Ruben comme son ennemi de toujours, est secrètement amoureux de sa
soeur. Il surprend tout le monde en acceptant de devenir le
co-équipier de Vandevoorde et sillonner avec lui les routes de
campagnes frontalières à bord dune 4L dinterception des
douanes internationales.
Il aurait été de bon ou
de mauvais ton à l'heure actuelle, que d'associer Belges et Français
dans un cocktail de poncifs. Car tout dépendait de la façon
d'amener les choses. Alors que la Belgique vit des heures difficiles,
le gros du travail de Dany Boon a été bien fait : les Belges ont
adoré Rien à déclarer. Première sirène hurlante, en direction
des opinions professionnelles françaises de Paris qui, faute
d'avouer qu'elles ont souri voire ri, affiche haut en couleur un
pseudo avis de douche froide pour Dany Boon. Deux semaines après les
attaques d'avant-sortie, Rien à déclarer dépasse les 5 millions
d'entrées !! Deuxième réponse aux critiques professionnels, donc,
après celle anticipée de Dany Boon. Le bouche à oreille ne fait
pas pâlir les intentions de venir en salles ! La presse spécialisée
n'aurait donc plus de lecteurs ?
Dany Boon n'a pas fait
les choses à moitié. Quoi de mieux que d'associer François Damiens
et Benoît Poelvoorde à cette histoire franco-belge ! Les deux sont
des blockbusters comiques à eux tout seul. Capables d'attirer le
public sur leur nom. Oui sauf que leurs mimiques, leurs postures,
l'interprétation originale de leurs rôles, n'ont rien d'un « on
prend son cachet et c'est nickel ». Non, les deux énergumènes,
le premier piégeur de civils et bout-en-train indécrottable, le
second icône de l'humour francophone depuis près de 15 ans,
habitent leurs personnages avec leurs méthodes à eux : totales.
Alors Rien à déclarer, à ne s'y point tromper, a de l'énergie
comique à revendre. Se mange sans fin.
Avec un tel cinéma
bout-en-train, Dany Boon parvient à pondre une improbable suggestion
politique sur l'Europe. Celle qui nous réunit, européens, celle
aussi qui se dessine de bureaux en bureaux, de paperasses en
paperasses. Cette satanée 4L en guise de cheval malade de course
pour deux douaniers, obtenue sur des fonds européens symboliques !
Un passage à l'informatique au milieu des années 90 pour que tout
aille plus vite vers les organismes centralisateurs ! Mais surtout
une atmosphère globale qui tient en fil rouge le spectateur : voyez
comme l'Europe rapproche et non le contraire. Évidemment c'est ce
fil qui risquait de rompre : le monde des bisounours qui supplante un
monde de poncifs, de casaniers ou de xénophobie -la peur de ''
l' autre''- a de quoi rabaisser la copie vers le film populaire
!! Et bien oui, Rien à déclarer est '' populaire '' mais
tant que les populations locales s'y retrouvent, et c'est le cas, il
est vain que Paris se mette à déplorer ce qu'il est incapable de
mettre à l'écran : un foutu et sincère cinéma du vivant !
A y regarder de plus
près, Rien à déclarer voit un rôle féminin belge interprété
par une
Belge : la plus que visible Julie Bernard, à la
partition harmonieuse. Philippe Magnan s'amuse avec sa palette
d'acteur de théâtre lui ayant permis d'incarner Mitterrand dans
L'Affaire Farewell sans aucun problème. Mais que fiche-t-il dans
cette comédie ? Nous avons aussi un casting franco-belge à majorité
belge. Mais pourquoi ont-ils tous donné leur crédit au Français
Dany Boon ? Cela aussi c'est troublant, pour une comédie qui serait
soi-disant ratée... Dany Boon s'affirme encore comme metteur en
scène, depuis le casting jusqu'à la joviale carte blanche donnée à
chacun de ses acteurs. Karin Viard ne pouvait pas ne pas incarner
cette ténardière du bar du coin par exemple, pareil pour Bruno Lochetavec son incarnation d'un naïf sympathique.
Micmac à tire-larigot (Jean-Pierre Jeunet -oct09)
Quel
plaisir de retrouver ces teintes verdâtres, jaunes, cette
photographie joueuse, ces trouvailles visuelles ou ces personnages
alambiqués, au premier desquels celui de Yolande Moreau ou le vieux
de la vieille Dominique Pinon. Non, Jean-Pierre Jeunet ne peut plus
faire de mauvais films.
Pitch
Une mine qui explose au coeur du désert marocain et, des années plus tard, une balle perdue qui vient se loger dans son cerveau... Bazil n'a pas beaucoup de chance avec les armes. La première l'a rendu orphelin, la deuxième peut le faire mourir subitement à tout instant. A sa sortie de l'hôpital, Bazil se retrouve à la rue. Par chance, ce doux rêveur, à l'inspiration débordante, est recueilli par une bande de truculents chiffonniers aux aspirations et aux talents aussi divers qu'inattendus, vivant dans une véritable caverne d'Ali-Baba : Remington, Calculette, Fracasse, Placard, la Môme Caoutchouc, Petit Pierre et Tambouille. Un jour, en passant devant deux bâtiments imposants, Bazil reconnaît le sigle des deux fabricants d'armes qui ont causé ses malheurs. Aidé par sa bande d'hurluberlus, il décide de se venger. Seuls contre tous, petits malins contre grands industriels cyniques, nos chiffonniers rejouent, avec une imagination et une fantaisie dignes de Bibi Fricotin et de Buster Keaton, le combat de David et Goliath...
Micmac
à Tire-larigot souffle un air de déjà vu (La Cité des enfants
perdus), une sympathie communicative déjà ressentie (Amélie
Poulain), tout en s'emmurant dans un cabotinage qui peut être
synonyme de légèreté, ou bien de film consommable/jetable. Qui
fait sourire certes. Cette satire contre le commerce des armes est
peuplée de personnages de fiction purs et durs, parmi lesquels
brille au firmament Julie Ferrier, à part et en même temps
indispensable. Leurs procédés sont des magnificences à faire rêver
les enfants. Le grand message est louable. Mais croisons les doigts
pour plus de sérieux (Un long dimanche de fiançailles) dans un
prochain film, tout en maintenant ces trouvailles visuelles à partir
d'objets, ces mots venus d'époques lointaines. Dans ce bel
enchantement et ce beau travail, Jean-Pierre Jeunet l'artificier
visuel, s'est semble-t-il trop amusé. Entrée réussie de Dany Boon toutefois, dans ce monde de Jeunet.
La Proposition (Anne Fletcher -2009)
Michel Denisot a annoncé sur
Canal +, début septembre, « la comédie de lannée 2009 ». Ah oui, où
ça ? Little Miss Sunshine 2 ? Good morning England 5 ? Non, il
parlait de lhydride romance/comédie
Pitch
Lorsque Margaret, une très puissante éditrice, est menacée d'être
expulsée vers son pays natal, le Canada, elle imagine une solution d'urgence et
déclare qu'elle est fiancée à son assistant, le malheureux Andrew, qu'elle
exploite et maltraite depuis des années. Celui-ci accepte de participer à la
supercherie, mais à ses conditions... Le curieux couple se rend en Alaska pour rencontrer l'étonnante famille
d'Andrew. Margaret, citadine jusqu'au bout des ongles et habituée à tout
contrôler, se retrouve vite dans des situations qu'elle ne maîtrise plus...
Alors que les préparatifs du mariage avancent et qu'un officier de
l'immigration les poursuit, Margaret et Andrew ont de plus en plus de mal et de
moins en moins envie de respecter le plan prévu...
Que cest long et fastidieux.
Avant dobtenir ce qui sannonçait haut et fort, cest-à-dire une entorse « loved »
et « in fond of », au méticuleux plan concocté par deux collègues de
boulot, il faut se taper des plombes et des plombes. Soit tout le temps de
redécouvrir Sandra Bullock sous un visage qui
a foutu le camp, tout le temps dattendre
de Ryan Reynolds des vrais moments dinterprétation, tout le temps aussi
de se dire que pour une comédie romantique cest mal parti et que pour une
simple comédie cest mou du genou
Désopilant de voir quelle
gourdasse, doit interpréter Bullock. Ou de voir à quel jeune premier est-elle
associée. Aussi frigide soit-elle, cette rédactrice en chef, risée de toute sa
rédaction, reste, même en amour, au même niveau de décharge antipathique :
elle ninspire rien, le néant. Cest tout en grimaces que Bullock semblait
vouloir faire son retour au premier plan. Et on lui avait préparé un dressing
très chic,
jusquà ses bagages, nombreux (sans doute cachaient-ils une valise
de maquillage, un ordinateur, un sèche-cheveux et un lisseur).
De très grosses lacunes dinterprètes,
quon connaissait déjà, sont associées aujourdhui à une plastique qui a pris
une claque : son chirurgien esthétique est-il en prison ? Vous
prendriez une bonne actrice sur laquelle ses liftings se seraient cassés la
gueule : on sidentifierait quand même à ses mimiques et traits dinterprétation.
Là cest le néant. Et voilà que le duo hétérosexuel se retrouve assez vite
amputé dun de ses membres, le plus agaçant. Quant à Ryan Reynolds, il montre
certaines petites choses. Mais encore faudra-t-il, à lavenir, quil parvienne
à les associer et enchaîner, au sein dun même rôle
Erreur de la banque en votre faveur (Michel Munz/Gérard Bitton -2008)
Les scénaristes de
Pitch
Lorsque Julien Foucault, maître d'hôtel de la très vénérable banque
d'affaires Berthin-Schwartz, apprend son licenciement, il y voit l'occasion de
réaliser son rêve de toujours : ouvrir un restaurant avec son meilleur ami
Etienne. Pourtant, après 17 ans de bons et loyaux services, la banque lui refuse tout
appui financier. Julien décide alors de tirer profit des informations
confidentielles dont usent ses employeurs, mais ces derniers le prennent en
flagrant délit d'initié et décident de lui jouer un tour machiavélique.
Sans prise de tête aucune, Erreur
de la banque en votre faveur est une petite comédie légère qui prête à sourire
parfois. La plupart du temps passé devant votre écran vous fera renouer avec la
comédie sociale à la française, si tant est que vous en soyez friand. Le
casting a pu permettre dinciter à se déplacer en salles obscures :
Barbara Schulz, Gérard Lanvin, Jean-Pierre Darroussin, Philippe Magnan, Martin
Lamotte. Car pour de telles comédies, la question reste toujours de savoir si
ça vaut le coût. Le déplacement se valait tout juste, à mon sens
Les messages délivrés par le film
transpirent le bon goût. Ces tranches de vie inspirent la curiosité du
spectateur. Ils sont un peu tout le monde, demeurant longtemps à la hauteur où
ils sont : magnat de la finance, larbin, cuisto. Le duo Munz/Bitton, sest
amusé à faire tourner les serviettes. Largent est mouvant, en perpétuel
mouvement. Il va glisser entre les doigts de tout le monde. Lambiance du film
surfe toute entière sur le buzz de laprès-explosion de la bulle financière, et
bâtit son ironie là-dessus. Alléchant et vendeur.
Cest dactualité, les acteurs
sont comme frais, face caméra. Darroussin reste toujours un plaisir de gourmet,
dans pareil registre cinématographique. Gérard Lanvin reste poussif mais fait
le boulot. Barbara Schulz est comme au matin, une perle de rosée sur un pétale
de rose. Cette comédie tantôt pétille, tantôt enivre, sans toutefois atteindre
livresse. Pas mal quand même.
Good Morning England (Richard Curtis -2009)
Digne hommage à ces « fous »
de la radio qui pendant trois ans, écumèrent les bords de lAngleterre et jusquau
cur de la Grande-Bretagne, dun rock méprisé pour les valeurs que lui
prêtaient tout haut les Autorités anglaises, pendant que tout bas, sécoutait
ce dévolu de sons appréciés. Mi-drôle, mi-tragique, lépopée narrée par Richard
Curtis ne manque pas de bons points : à commencer par cette ambiance libertaire
qui transpire jusquà perforer nos écrans et tympans.
Pitch
Carl vient de se
faire renvoyer du lycée, et sa mère a décidé qu'il irait réfléchir à son avenir
auprès de son parrain, Quentin. Il se trouve que celui-ci est le patron de
Radio Rock, une radio pirate qui émet depuis un bateau en mer du Nord peuplé
d'un équipage éclectique de DJ's rock and roll. À leur tête se trouve le Comte,
un Américain exubérant, véritable dieu des ondes en synergie totale avec la
musique. A ses côtés, ses fidèles animateurs : Dave, ironique, intelligent et
d'un humour acéré ; l'adorable Simon, qui cherche l'amour ; l'énigmatique
Midnight Mark, séduisant et silencieux ; Wee Small Hours Bob, le DJ des petites
heures du matin, accro à la musique folk et à la drogue, Thick Kevin, qui possède
l'intelligence la plus microscopique du monde ; On-the-Hour John, le
chroniqueur des actualités, et Angus "The Nut" Nutsford, qui est sans
doute l'homme le plus agaçant d'Angleterre... La vie en mer du Nord est riche
en événements.
Richard
Curtis avait été vu plus sérieux, à travers Love Actually, moins ennuyeux
aussi. Lennui ne guettera d'ailleurs jamais. Les acteurs bougent, habitent
complètement ce bateau « bouzin ». Le sérieux lui, va sinstaller peu
à peu, à mesure que la menace referme son étau. Jusquen 1967, les Hendrix,
Rolling Stones et consorts navaient droit quà une seule onde, audacieuse
celle-là puisquelle était interdite. Le film sattache semble-t-il à
retranscrire lambiance dune épopée homérique, ayant vu de sacrés courageux
bonnes gens devenir les chantres dune nouvelle façon de samuser, de baiser, de penser,
de danser, découter de la radio, mais aussi de vivre, de se projeter au-delà
des caniveaux abreuvés, en Angleterre, par les pluies quotidiennes de
vieilleries dépositaires dun autre temps qui ne veut pas passer ... faute dingérences
politiques.
Trois
ans plus tard, et une heure et demi de film après, cest le tragique qui baigne
la coque dun bateau voguant sur la Mer du Nord, en vrai pirate traqué. Richard
Curtis nétonne pas, dans sa réussite à faire épouser le « nimporte quoi »
ambiant et permanent, à ce dénouement. Et il ne déméritera pas quant à truffer
cette belle histoire, ce bel hommage de moments sympathiques, décalés même.
Good Morning England en avait sciemment besoin, sans quoi cest dennui et dhommage
seuls quil aurait fallu parler. Au lieu de cela, Good Morning England est une
belle comédie, un grand hommage, une réussite cinématographique, et une
ambiance qui parvient à revivre à travers les halos de ce bateau doù étaient
balancée une onde de choc pour lépoque. Aujourdhui, comme précise le film en
fin, il existe 299 radios en Grande-Bretagne. Si comme dans toutes démocraties,
elles sont toujours noyautées plus ou moins, au moins le rock et la pop y sont
roi et reine. La preuve, ce son pulvérise même le monde entier.
Superbe idée de
film et excellente mise en scène : quand on voit que Philip Seymour
Hoffman est quasi-battu par les seconds rôles, il y a là, la garantie dune
formidable ambiance à découvrir. L'idée de ce jeune Carl, envoyé auprès de son parrain, a permis un scénario audacieux qui se tient de bout en bout : l'élément X qui entre dans la bergerie et qui nous sert de petit oeil infiltré.
Rien que pour vos cheveux (Dennis Dugan -2008)
Le problème avec Adam Sandler et Dennis Dugan, cest que lorsquils sunissent, à chaque fois cest un grand nimporte quoi. Dans la même veine quHappy Gilmore (1996), mais en plus audacieux encore, Rien que pour vos cheveux est comment dirait-on
drôle !
Pitch
Agent d'élite du Mossad et véritable star dans son pays, Zohan (Adam Sandler) a un secret : il rêve de devenir coiffeur en Amérique. Profitant d'un combat contre son pire ennemi, un terroriste connu sous le nom de Fantôme, Zohan se fait passer pour mort et s'envole pour New York armé uniquement de ses ciseaux et de son sèche-cheveux. Malgré son inexpérience, il est engagé par la patronne d'un salon de coiffure, une jeune et jolie Palestinienne. Très vite, Zohan va se faire un nom dans la coiffure et attirer dans le modeste salon une clientèle toujours plus nombreuse. Alors que son passé d'agent semble loin derrière lui, Zohan est repéré par le Fantôme, qui compte bien en finir avec lui une bonne fois pour toutes...
Après plusieurs monstruosités en matière de cascades daction, notamment ce coup de pied de voltigeur défonçeur de murs rappelant à Schwarzy quen fait toute sa carrière cétait facile, Dennis Dugan, le premier que je vais citer parmi notre duo de joyeux lurons, enchaîne direct en Amérique, pour tourner en ridicule le communautarisme. Dici là, Adam Sandler, deuxième joyeux luron du lot, va déboîter quelques extrémistes au Proche-Orient, en tant que super agent secret israélien, et va arriver aux Etats-Unis avec un rêve en tête : être coiffeur. Normalement, en tant que scénario, Coluche dirait à ce moment là : « circulez ya rien à voir ! » Oui sauf que le problème cest que les imbécilités, drôles à souhait, vont perdurer encore pas mal de temps, avant que le scénario ne veuille sétoffer dune enveloppe dironie assez bon enfant, où tout le monde devient beau il est gentil.
Mais Rien que pour vos cheveux reste finalement un spectacle drôle pour une très grosse partie de ses deux heures de film, puisquentre des danses « bouge ton bouge » de Sandler, sa nage du dauphin spectaculaire ou encore sa façon de soccuper des cheveux et pas seulement de ses clientes, Coluche, une fois encore la ramènerait en disant que pour rire il ny a que lembarras (du choix). Lhumour du diptyque Sandler/Dugan dépoussière bien des choses parce quil ose, cest en quelque sorte lhumour 5 étoiles là-bas, aux States des Etats-Unis : cest très visuel certes, cest loufoque, mais ça délire à max sur tout et pour tout. Cest bien simple : tout peut passer dans les mailles du filet de ce duo de jouisseurs invétérés que Dennis Dugan et Adam Sandler, depuis notamment ce barbecue supervisé à poil et où le cuisto parvient à servir ses poissons grillés à 10 mètres de distance tout en dansant, jusquà ce the end où sont tournés en dérision le pourquoi du comment on est communautariste. Autant dire que les intégrismes de tout poil en prennent pour leur matricule.
Adam Sandler incarne ainsi le « Zohan », un super agent secret qui veut à tout prix exercer la coiffure pour femmes, comme il avait incarné un hockeyeur raté se reconvertissant en golfeur pour attirer sur les greens tout le public que le milieu naurait jamais voulu avoir, même pour gagner plus de sous. Adam Sandler a incarné dautres personnages aussi tirés par les cheveux par le passé, surtout à chaque fois que Dennis Dugan lemploie, lequel est un peu lun des rares réalisateurs de comédie US, à être une valeur sûre sans scrupules avec les poncifs, stéréotypes les plus sérieux. Avis à vous, mes lecteurs, que ceux qui nont plus de dents ne regardent pas ce film car vos compagnons de visionnage sen apercevraient dès la première minute de film. Et dire que cest comme ça tout du long