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Inception (Christopher Nolan -juill10)

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Warner Bros. FranceChristopher Nolan frappe fort : le psychologique Memento est comme allié au visuel de The Dark Knight. Ce qui donne un film d’action détonnant, sous couvert d’un fonds de scénario très intelligent.

Pitch

Dom Cobb est un voleur expérimenté – le meilleur qui soit dans l’art périlleux de l’extraction : sa spécialité consiste à s’approprier les secrets les plus précieux d’un individu, enfouis au plus profond de son subconscient, pendant qu’il rêve et que son esprit est particulièrement vulnérable. Très recherché pour ses talents dans l’univers trouble de l’espionnage industriel, Cobb est aussi devenu un fugitif traqué dans le monde entier qui a perdu tout ce qui lui est cher. Mais une ultime mission pourrait lui permettre de retrouver sa vie d’avant – à condition qu’il puisse accomplir l’impossible : l’inception. Au lieu de subtiliser un rêve, Cobb et son équipe doivent faire l’inverse : implanter une idée dans l’esprit d’un individu. S’ils y parviennent, il pourrait s’agir du crime parfait. Et pourtant, aussi méthodiques et doués soient-ils, rien n’aurait pu préparer Cobb et ses partenaires à un ennemi redoutable qui semble avoir systématiquement un coup d’avance sur eux. Un ennemi dont seul Cobb aurait pu soupçonner l’existence.

Leonardo DiCaprio. Warner Bros. FranceLes décalages de niveaux de réalité… Avec Memento, Christopher Nolan avait déjà prouvé tout son savoir-faire dans ce registre. Son scénario est totalement innovant : il base tout son film sur la lecture des rêves, avec tout son lot de sensationnels évident : les architectures sont modulables par exemple.

Le côté théorique, du genre 5 minutes de rêve équivaut à 1 heure dans la vie réelle, apporte un piment : tous les suspenses sont dès lors possibles.

On croit rêver. Et le mieux, c’est que Nolan suit et suit très bien, tant dans la forme que dans le fonds. Du cinéma digne des salles obscures, qui a de quoi reléguer à la poussière les blockbusters grands publics habituels des mois de juillet et d’août. Son sens du visuel et cette qualité d’effets spéciaux permettent d’habiller remarquablement le fonds de scénario. Or, le scénario est ambitieux.

Joseph Gordon-Levitt. Warner Bros. FranceConçu de manière dynamique, Inception ne donne aucune attente au spectateur, il le prend de court à chaque fois, le surprend, l’alpague. Le principe du rêve associé à trois strates par exemple, permet toutes les surenchères en matière de divertissement : suspense, émotions, action. Inception se base aussi sur des acteurs qui ont une gueule : Tom Berenger, DiCaprio, Joseph Gordon Levitt, Cillian Murphy, Michael Caine.

Ken Watanabe. Warner Bros. FranceEntre une bagarre en apesanteur, une ex-femme qui hante le héros et ce compte-à-rebours mortel, Inception régale, et c’est peu dire. Marion Cotillard et ses grands yeux bleus hypnotise le film de bout en bout, orientant d’abord par petites touches, le film vers une histoire d’amour. La question du souvenir et de nos projections personnelles, sont en effet un puissant élément perturbateur. Inception est un rêve éveillé : beau, magique, sans limites rationnelles…

 

 



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Bernard Giraudeau est mort

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Le comédien Bernard Giraudeau est décédé ce 17 juillet à Paris. Il souffrait depuis plusieurs années d'un cancer. Il venait d'avoir 63 ans.

 

Acteur, écrivain, réalisateur, documentariste, Bernard Giraudeau avait du ces dernières années réduire son activité professionnelle en raison de son état de santé. Il était en effet atteint depuis 2000 d'un cancer du rein, compliqué cinq ans plus tard par un cancer du poumon. Il s'est éteint le 17 juillet à 7 heures dans un hôpital parisien.
Rochelais, fils de marin, Bernard Giraudeau s'était engagé à 15 ans dans la Marine Nationale et avait bouclé deux tours du monde sur la Jeanne d'Arc, avant d'intégrer le Conservatoire en 1970. José Giovanni lui offre son premier rôle en 1973 aux côtés de Jean Gabin et Alain Delon, dans Deux hommes dans la ville.




Très vite, le beau gosse se fait une place de choix dans le cinéma français. Il tournera une trentaine de films, parmi lesquels La Boum, Viens chez moi j'habite chez une copine, Le Grand Pardon, L'année des méduses, Les Spécialistes, Le Fils préféré... En 50 ans le cinéma le mène des policiers de Giovanni (Le Gitan) aux rôles de manipulateurs troubles dans les années 2000.

En 1991, il passe derrière la caméra et réalise son premier long-métrage, le thriller L'Autre. En 1996, il signe Les caprices d'un fleuve, un film en costumes contant l'histoire d'un aristocrate français exilé en Afrique, qui tombe amoureux du continent et d'une femme noire.
Parallèlement, il tourne des téléfilms, réalise des documentaires et joue au théâtre dans des pièces classiques (Shakespeare, Anouilh) ou contemporaines (L'Aide-mémoire de Jean-Claude Carrière, Le Libertin d'Eric-Emmanuel Schmitt...). Mais la maladie l'empêchera de remonter sur les planches à partir de 2005.


Son talent de narrateur marié à une science de scénariste séduit Anne-Marie Métailié, éditrice d'origine toulousaine spécialiste de l'Amérique du Sud. Elle va publier tous ses romans, « Le marin à l'ancre », « Les hommes à terre », « Les dames de nage », et le dernier, « Cher amour », tous nourris des tours du monde de sa jeunesse, de ses rencontres, de ses doutes et de ses errements.

Bernard Giraudeau se consacrait en effet, ces dernières années à l'écriture, signant quatre romans à succès. Son dernier ouvrage, Cher amour, était sorti en 2009. Dans ce récit autobiographique, il racontait à une certaine Madame T. ses nombreux voyages, son combat contre la maladie, et son invincible goût de la vie. Il s'était d'ailleurs engagé auprès de l'Institut Marie Curie, de l'Institut Gustave Roussy et de La Maison du cancer afin de soutenir les malades.


Il était père de deux enfants, dont Sara, Molière de la révélation 2007, qu'il avait eus avec son ex-compagne Anny Duperey.

Bernard Giraudeau est parti le lendemain des vacances des mousses de Brest, une promotion qu'il parrainait, en amoureux de la mer, en bonhomme tourné vers les autres constamment.

 

Toutes mes condoléances.



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L'Histoire d'Adèle H. (François Truffaut -1975)

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Prestation remarquable d’Isabelle Adjani, dans un parfait rôle de composition. François Truffaut permet un certain rythme, qui est le bienvenu après un premier quart d’heure de cinéma banal et sans saveurs.




 

Pitch     

Adèle, seconde fille de Victor Hugo, traque un officier britannique dont elle est éperdument amoureuse, au risque d’en perdre définitivement la raison.

 

Isabelle Adjani. Collection Christophe L.Isabelle Adjani porte le film à bout de bras. Ce qui lui est demandé face caméra ne coule pas de source, au contraire pour un rôle de composition c’en est un. Dans ses sanglots, dans sa folie, dans son calcul, dans son effronterie, dans sa boulimie amoureuse, Adjani parvient toujours a donné le change aux spectateurs. Et ce le serait à moins, tant L’Histoire d’Adèle H est relativement glauque, froid voire sauvage en ce qui concerne les sentiments. Si François Truffaut sublime sa fin, à travers cette poursuivante poursuivie à son tour dans les rues et n’offrant que la même indifférence à son alter-ego scénaristique que celui-ci ne lui offrait jusque-là, les premiers battements de ce long-métrage sont insignifiants.

Isabelle Adjani. Collection Christophe L.Poser le décor pourquoi pas, proposer un constat de départ, c’est envisageable, mais arc-bouter d’entrée de jeu le film sur cette Adèle H, au paraître si troublé, participe à une absence de spectacle. D’un personnage si antipathique, le voici qui s’étoffera petit à petit d’une humanité…terrifiante d’extrémités au demeurant. Si ses intentions ne font dès lors plus de mystères, il en est de même en ce qui concerne son parcours. Ce long-métrage conte les délires amoureux de la fille de Victor Hugo, de façon aussi stupéfiante que cela serait nauséeux si elle n’était qu’une anonyme. Car la deuxième force du film, après la prestation d’Adjani, est cette paternité remarquable et cruelle du grand Victor Hugo. Truffaut a su l’utiliser comme un fil rouge, ce qui hissait définitivement son œuvre vers la réussite.



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