Batman the dark knight (Christopher Nolan -août08)
Un film d'action intelligent, en clair, fait toujours un carton l'été, au beau milieu d'un cimetière de films courts, mal écrits, mal filmés, mal interprétés, ou tout simplement pourris. Christian Bale et Morgan Freeman portent le film. Leurs interprétations sont sobres, tout à l'image des plans de Nolan, mais il y a un inconvénient à tout cela : les étincelles et les sorties de route du script semblent vraiment rares.
Ce Batman dure excessivement trop longtemps. C'est un comble que d'écrire ce que j'écris, après avoir montré mon côté intransigeant envers le prix élevé du ticket d'entrée. Mais c'est à prendre en compte dans le cadre d'un film que je ne voyais pas venir, et qui fait parler de lui en bien, mais qui aurait été un vrai bijou s'il avait été plus court, plus dense. On notera la présence remarqué de Gary Oldman, en inspecteur Gordon, qui ajoute un charisme devant la caméra.
Christopher Nolan mène très bien sa barque. Son scénario puise dans les comics originaux, collant à la perfection à l'univers. Et il a pris un pari risqué en associant en un même film, deux ennemis féroces de Batman. Car ce qu'avait fait Joël Schumacher en réunissant un Schwarzy froid comme une porte de prison, un Jim Carrey foldingo en Mystère et une Evy un peu trop «potiche» jouée par Uma Thurman, était totalement décousu, insipide et extravagant.
Avec Batman the Dark Knight, le scénario est là, et tient la route à quelques exceptions près. Quant au passage de témoin entre le Joker et Double Face, c'est un pari réussi de Nolan. On notera cette sacrée présence de Heath Ledger, qui parvient à assumer son rôle de "doublure" de Jack Nicholson, en s'appropriant à a manière le rôle. Il offre un Joker finalement beaucoup plus noir, voire moins humain, ou si ce n'est terriblement antipathique, écorché vif, jusqu'au bout de sa lame de couteau. La mort de l'acteur est à regretter.
Le suspense est mou du genou, mais il est très bien entretenu par la qualité des interprétations, la sobriété de Nolan et la profondeur d'un scénario à trois visages. Le Batman le Défi de Tim Burton restait le seul ayant réussi à décrire les ennemis de Batman comme ses créatures, voire ses semblables. Voilà, qu'en plus de cela, Nolan parvient à maintenir ce dilemme de personnalité qui hante Bruce Wayne.
Privilégiez absolument un moment où vous ne serez pas éreinté par votre journée, ou à voir le week-end. Car Batman reste d'une longueur bizarre : ni soporifique, ni endormante, mais simplement trop gourmand. Ce ne sont finalement pas les cinéphiles qui s'en plaindront. Les enfants non plus, la violence du film étant bridée.
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