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western

Appaloosa (Ed Harris -2007)

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Affiche américaine. Groundswell ProductionsTrop de sobriété tue l’épique ! Avec force d’une certaine démystification du cow-boy, Ed Harris, parvient à proposer un western bon pour son époque. Mais c’est aussi à cause de la rareté du genre, méprisé par les producteurs. Un manque de souffle épique, sauvé par les prestations de Zellweger et Mortensen, concluent à un spectacle de far-west qui laisse de marbre.

 

Pitch    

Au Nouveau-Mexique, en pleine conquête de l'Ouest, la petite ville minière d'Appaloosa vit sous la domination du tout-puissant Randall Bragg et de ses hommes, qui n'ont pas hésité à éliminer le shérif. Pour mettre fin au règne de la terreur, la communauté fait appel au marshal Virgil Cole et à son adjoint, Everett Hitch, réputés pour avoir ramené la paix et la justice dans des villes où plus aucune loi n'avait cours. Pourtant, cette fois, Cole et Hitch vont se heurter à un adversaire d'une autre dimension. Leurs méthodes implacables risquent de ne pas suffire. L'apparition d'Allison French, une séduisante veuve, va aussi mettre leur duo à l'épreuve. Appaloosa va rapidement devenir le théâtre d'une de ces histoires où la vie, la vérité, la trahison et la mort se côtoient avant de se combattre. Voici une saga comme seule la légende de l'Ouest sait les écrire...

 

Viggo Mortensen. Metropolitan FilmExportEd Harris est à l’essai en quelque sorte derrière la caméra, après son Pollock. Un coup de poker tenté, même, puisque ce genre cinématographique est à mauvaise école depuis l’auto-destruction du genre, imposé par Sam Peckinpah. Un peu à l’image de Clint Eastwood dans les années 90 (Impitoyable), du virtuose James Mangold (3h10 pour Yuma) ou de Georges Pan Cosmatos dans son baroud d’honneur (Tombstone), Ed Harris parvient à restaurer un genre malade d’en avoir trop fait, trop montré.

Viggo Mortensen, Jeremy Irons et Ed Harris. Metropolitan FilmExportEn guise d’histoire de colt, se retrouve évidemment un duel qui va progressivement se resserrer. Le coup d’éclat est le rôle de Renée Zellweger, seule femme d’une ville du Nouveau-Mexique, qui petit à petit apporte sa vision sur la condition féminine. Si elle fricote avec tout ce qui bouge, en même temps serait-on tenté de la comprendre. Voir autant d’hommes lui tourner autour parce qu’elle est seule, peut légitimement lui filer le bourdon. Pendant ce temps-là, ce nombre incalculable d’infidélités abreuve le duo Mortensen-Harris, un duo de shérifs, d’humour. En gros le résumé serait : peur de rien avec mon arme mais complètement innocent et enfantin vis-à-vis de cette femme qu’il pensait avoir conquise.

Viggo Mortensen et Ed Harris. Metropolitan FilmExportAppaloosa ne s’enorgueillit pas de faire tirer ses hommes sur tout ce qui bouge. Entre le clin d’œil à ce bœuf importé d’Angleterre, en ce pays de vaches maigres, ou ce don d’un beau cheval à une tribu indienne, pour lui voler son hostilité, Appaloosa, par l’entremise du réalisateur Ed Harris, préfère minorer les faits d’armes, l’héroïsme baveux et les rencontres épiques, pour prêter à voir certains aspects mal montrés jusque-là au cinéma. Cela enlève évidemment un certain souffle épique, cela retire quelque chose de très demandé par les aficionados de westerns, mais tant pis. Appaloosa a osé s’aventurer sur le terrain de la sincérité, du réalisme aussi, avec ses anti-héros, bien que la condition de vachers lui ait une fois de plus échappé à lui-aussi : un cow-boy c’était un vacher, et son flingue ou sa carabine c’était pour effrayer les bêtes sauvages voire quelques indiens, rien de plus. Ed Harris s’est ainsi assis le c.. entre deux chaises : être vrai d’un côté sans oser le concret (besoin de spectacle oblige) ; faire du vieux avec du neuf à travers cette histoire du méchant qu’il faut arrêter parce qu’il est méchant.

Viggo Mortensen et Ed Harris. Metropolitan FilmExportUn moment sympathique, des clins d’œil qui font plaisir, mais un coup d’essai qui reste au coup d’essai. Ed Harris est supplanté par son contemporain remake de 3h10 pour Yuma (J.Mangold), tandis qu'il restera longtemps dans l’ombre des homériques Tombstone et Impitoyable. Faut savoir ce qu’on veut à la fin et quel angle apporter en tant que réalisateur, M.Harris. On ne peut pas tout faire à la fois. Souhaitons que Mel Gibson supplante un jour à la caméra le trivial Tombstone, ou que Wim Wenders égale bientôt L’homme des hautes plaines (Eastwood) dans sa démystification, en tentant par exemple un Don’t come knocking version far-west des années 1880… Somme toute une déception, mais pour le coup de poker tenté, bravo. Ce qui rare est précieux.



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L'Homme des hautes plaines (Clint Eastwood - 1973)

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L’élève de Sergio Leone dirige avec L’Homme des Hautes plaines, son tout premier western. Des habitants d’un village reculé du Grand Ouest, lâches et vils, sont autant d’alibis pour Clint Eastwood, pour livrer un western à contre-emploi de ce qui se faisait, se détachant même de son maître Sergio Leone. Clint Eastwood donna ainsi lui-aussi, un énième coup de butoir à un genre malade d’en avoir trop fait, trop raconté, trop mythifié. Avant que les années 80 transpose le mythe du cow-boy chez des flics et en cadre urbain, avec le même idéal de justice violente à travers les polars, les années 70 allaient se gorger de westerns crépusculaires, où faute d’être non plus idéalisé ni héroïsé, le cow-boy allait devenir une bête avide, déloyale et violente. Clint Eastwood et son Homme des hautes Plaines se situent justement à mi-chemin : son personnage de solitaire est irascible et asocial en même temps que dangereux, tandis qu’autour de lui rampent une ribambelle de « vrais » hommes de l’ouest, ceux qu’ils retirent de la mythification exacerbée qui eut cours dans les westerns de l’âge d’or et après : ils sont faibles, lâches, vils, désemparés, reclus chez eux, isolés de la moindre aventure humaine, en clair ils n’ont de cow-boys que leur chapeau. Un réalisme « eastwoodien » en somme, entonné en un chant du cygne par une enveloppe fantastique crépusculaire et du burlesque moqueur.

 

                             Pitch

Clint Eastwood déchire son personnage chaque fois qu’il se comporte odieusement en envahisseur, auprès de ces villageois incapables de rendre justice en leur chapelle. Il les met tous à contribution, pour son propre service personnel. Faut dire aussi, qu’ils craignent le retour de trois truands qui à ce qu’ils disent, seront libérés de geôle prochainement. Cet « Etranger » de Clint, qui vient de flinguer trois autres truands tout en se faisant raser chez le barbier local, ne pouvait qu’être l’homme de la situation. Il avait débarrassé ces villageois de ces trois premiers bandits, les trois autres n’avaient plus qu’à venir pour qu’il les cueille seul. Sauf que la lâcheté et la faiblesse de ces villageois transpiraient très vite jusqu’à cet « Etranger » : ils étaient incapables de se défendre et ils lui faisaient un pont d’or. Il se moquera donc d’eux impunément, sachant que son flingue et son flegme suffiraient à repousser toutes leurs velléités de rébellion. Quant aux trois bandits relâchés, ils sont attendus…


 

L’Homme des hautes plaines semble comme fouetter le western pour ce qu’il a été à l’âge d’or, comme il fouettera à mort ce marshal qui ne peut plus rendre son devoir de justice. Le diptyque « hors-la-loi/justicier » tient là encore le haut du pavé, mais il ne sert plus que de vulgaire amorce à un scénario des plus non-conformiste. Il y a des instants de comédie, affligeante et moqueuse envers ces villageois, esclaves et dépendants. Leur impuissance suinte à chaque menace de l’ « Etranger ». Les trois truands qu’il avait refroidis étaient à la fois des gens infréquentables, à la fois les « roitelets du village ». Les plus cruels devenant aussitôt les protecteurs du village, son hôtel, son saloon, son shérif même (un parfait incompétent et cireur de bottes par la même).


C’est sous ces deux épées de Damoclès, les trois prochains truands qui allaient débarquer et cet « Etranger » irascible, que ces villageois demeureraient suspendus. Clint Eastwood passant alors la deuxième vitesse, en tant qu’acteur-réalisateur, pour asséner au genre du western deux nuances à contre-emploi, et d’autant plus décrédibilisant : l’humour et le fantastique. Là où La Horde Sauvage tuait le western sous les coups de sabots au galop d’une meute tout droit sortie de l’apocalypse, L’Homme des hautes plaines va peut-être plus loin encore : le justicier n’a jamais existé, le truand n’a jamais été un porte-flingue capable de tirer plus vite que son ombre.


Le cow-boy, en clair, n’a jamais été autre chose qu’un vacher, un gardien-berger associées aux grandes transhumances, jamais ô grand jamais un tireur brutal, un malhonnête qui génèrerait du coup des justiciers. Tout l’idéal et tout le mythe du cow-boy et du far-west sont jetés dans l’évier du barbier, d’entrée de film. Des hors-la-loi de cette trempe, il n’en a jamais vraiment vu de près, d’où ses tremblements incessants, ses questions idiotes et ses ratages à la coupe. Et puis ce maître d’hôtel dira bien, très vite, que les huit personnes qu’il héberge ne sont que des locataires qui travaillent dans le village. De simples travailleurs ! Imaginez !  Et ce nain, même ce nain subissant le grief quotidien d’être moqué, a trouvé sa place quand même, dans ce far-west raconté dans les livres comme si cruel et darwinien, habituellement. Non ! Clint Eastwood, avait bel et bien décidé de poser un décor réaliste, au milieu duquel il allait fondre les mythes fondateurs du western un à un, notamment celui de la loyauté, pour ensuite les déchirer un à un méthodiquement.


L’ « Etranger » allait redevenir un étranger, une personne qui en-soi, n’existait pas et n’existera jamais qu’au seul degré de fantasme, pour ces villageois esseulés. Une terrible histoire de flingue, mais à l’envers et contre toutes les idées reçues sur le cow-boy, le bandit de grand chemin, le shérif, le saloon et même sur le flingue ! Un grand western de son époque, celle de la mort du genre ! Clint Eastwood allait par contre comprendre, suite au flop de son film, que le western s’adresse à des spectateurs qui veulent encore y croire, il pondra alors trois autres westerns, notamment un Josey Wales hors-la-loi ou un Pale Rider, qui renoueront avec les mythes associés au far-west et aux cow-boys. Mais tout en gardant le froid réalisme qui enfin, donnera à l’élève de Sergio Leone, ses lettres de noblesse dans les années 90, avec Impitoyable.


Clint Eastwood garde toujours le dernier et le bon mot pour la fin ! D’ailleurs la fin de la version française de L’Homme des hautes plaines est tout-à-fait différente de la version originale. Et pour une fois, il vaudrait mieux pour vous que ce ne soit pas la version originale que vous regardiez. Quand l’original oriente tout sur le fantastique crépusculaire, la version française prend le soin non regrettable, de justifier les propos du film, en donnant une identité à….cet « Etranger » ! A découvrir…



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Tombstone (George Pan Cosmatos -1994)

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Tombstone est une ville légendaire du grand Ouest, dans laquelle revient aux affaires le non moins légendaire Wyatt Earp, en marshall des Etats-Unis. Vous l’aurez compris, Tombstone revisite sous la maîtrise d’une berline de luxe, le genre mythique du western, en des années 90 d’absence du genre. A ce titre, Tombstone représente avec Impitoyable et Mort ou Vif, une rareté du genre, totalement réussie.

Pitch                                            

L'évocation de la vie de Wyatt Earp, ancien marshal de Dodge City venu à Tombstone mener une vie paisible. Mais ses espoirs vont être contrecarrés par la présence de dangereux bandits.

 

Texas Jack, Wyatt Earp, Doc Holliday vous disent forcément quelque chose Ce sont des personnages aussi fictifs que mythique du western, un genre qui n’a jamais su rester modeste sur le cow-boy : la littérature d’abord puis le cinéma ont transformé ces simples vachers et gardiens de troupeaux en transhumance, en héros justicier, en pistolero, en vengeur violent, ou en sauveur de la veuve et l’orphelin. Genre mythique que le western, et qui voit ce Tombstone en jouer, sans se donner le moindre objectif d’hommage ni de parodie. Juste du vrai, passer pour vrai l’ensemble d’un mythe, celui du légendaire marshall des Etats-Unis, l’avide de justice Wyatt Earp, et compléter le rôle endossé par Kurt Russell, par le non moins héro Doc Holliday, campé par le non moins connu Val Kilmer. Si vous associez en face de ces deux hommes et des deux autres frères Earp, de vilaines tronches de truands du Grand Ouest, notamment celui dont la légende court qu’il est le pistolero le plus rapide de l’Ouest ( Johnny Ringo, interprété par Michael Biehn), vous obtenez un western à l’ancienne, livrant le sort de femmes, d’enfants, d’habitants de toute une ville à quitte ou double : ou les justiciers l’emportent ou les malfrats l’emportent pour de bon. Aucun après tout en nuance possible : le mal ad vitam eternam ou le bien pour l’éternité.



Tombstone maintient une opposition typique de bandes du début jusqu’à la fin, livrant la solidarité et l’esprit de sacrifice à la violence insane et aux mœurs apocalyptiques. Un combat qui revêt l’atmosphère d’un apocalypse, pour une ville du Grand Ouest suspendu dès lors au fil de ces menaces incessantes, ces coups de mains, ces coups de feu, ces assassinats. La Justice face à la vengeance aussi, puisque le premier cow-boy dégommé, sèmera la tempête dans tous les foyers. C’est à la fois cette atmosphère lourde qui baigne la ville, et ces actes de solidarité et violence qui prennent le spectateur en otage d’une intrigue qui n’en finit pas de surprendre. Car, étrangement, ce manichéisme primaire bien contre mal, est très bien nuancé, très bien complété par la palette de rôles secondaires. Les compagnes notamment qui turlupinent légèrement les Idéaux de ces messieurs et apportent une humanité totale à des habitants qui vivent dans l’angoisse du lendemain. Elles apportent un souffle poétique, un idéal de pardon notamment, mais aussi toute une gamme de compréhension des attitudes d’hommes, qu’elles soient dans le péché et la violence, ou dans la loyauté, dès lors que ni l’une ni l’autre n’a le droit de juger du sort si elle ne croit qu’en elle, sans prendre en contre l’opposition. Un peu complexe à expliquer de but en blanc, mais pour résumer, il y a dans Tombstone un manichéisme historique, épique et héroïque, typiquement machiavéliste, mais qui est formidablement nuancé, ton pour ton, par la présence remarquée de divers seconds rôles.

Tombstone est finalement resté à mes yeux, les dernier grand western capable d’évader le spectateur dans ses vertiges de paysages et dans ses héros pour mieux l’enfermer dans une histoire d’hommes, dont le sort impose forcément de prendre sur soi : se tempérer ou se perdre pour ses idées. Un western d’autant plus grand que les interprétations sont sans faille, aidées qu’elles sont, de la présence d’acteurs qui avaient déjà convaincus dans d’autres registres. Les costumes ne font pas tout dans un western, (bon travail du costumier Joseph Porro) ainsi que la reconstitution de la ville de Tombstone : il faut une bonne histoire, bien racontée. Tombstone est une bonne histoire et bien racontée, et ce, bien au-delà de la voix-off de narrateur de Robert Mitchum.

On notera que la sortie concomitante, en 1994, de Wyatt Earp avec Kevin Costner est une étrangeté qui est lié à la réussite inédite, deux ans plus tôt du genre au cinéma, à travers l’Impitoyable de Clint Eastwood. Et lorsqu’il s’agit de mettre toutes les chances de son côté pour surfer sur cette vague de réussite, mieux vaut emprunter un des mythes les plus puissants du western et du Grand Ouest, celui du marshal Earp, qui canalisa tous les fantasmes autour du cow-boy, véhiculé par la littérature et le cinéma : le justicier loyal et pistolero intransigeant par la même occasion, de quoi promettre beaucoup aux spectateurs. Mais quand Wyatt Earp échoua, Tombstone réussit à assumer le sursaut du western en ces années 90.



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3h10 pour Yuma (James Mangold -mars08)

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Plus d'infos sur ce film

Affiche teaser américaine. Lions Gate Films Inc.James Mangold avait réussi à renouer avec les polars des seventies, avec CopLand, il s’immisçait avec brio dans la biographie musicale lors de Walk The line. Voilà qu’il tente un pari risqué ! Faire du western, après des années 1970 qui avaient enterré le genre de par une violence sans échappatoire. Les amoureux du western ne se tromperont pas en allant voir 3H10 pour Yuma. Les cinéphiles noteront des incohérences, mais elles sont assez légères à côté de la profondeur du scénario. Et quel scénario ! Remake du western éponyme de 1957, 3h10 pour Yuma satisfera les Anciens, qui se plairont à revisiter cette histoire fouillée, tirée du roman de Elmore Leonard.

Pitch                                                                                                                               
Affiche américaine. Lions Gate Films Inc.Dan Evans a une famille à nourrir -Christian Bale-. Ancien tireur d’élite dans le 2ème régiment de Colombus, qui protégea le Capitole pendant la guerre de Sécession, il est fermier par conviction. Le devoir de subvenir aux besoins de sa famille, sa femme et ses deux fils dont le cadet –le plus jeune- est tuberculeux depuis l’âge de 2 ans. Le chemin de fer arrive, les propriétaires du rail et leurs hommes de main sabotent son ranch en permanence. Il est endetté, il se retrouve au milieu de cette bande de courageux qui doivent escorter Ben Wade jusqu’à Yuma, à 130 kilomètres là ! Les 200 dollars qu’on lui promet, serviront à rembourser ses dettes, voire à investir. Il veut le bonheur pour ses deux fils. Leur donner un avenir. Ben Wade est un prisonnier redoutable, pisté à distance par sa troupe de tireurs fous. Le train partira le lendemain à 15h10, de Yuma, pour emmener Ben Wade jusqu’à la pendaison. Y arriveront-ils à temps et ensemble ?   Y arriveront-ils seulement ?



Christian Bale et Russell Crowe portent le film. Ils permettent de gommer les incohérences livrées par James Mangold. Il y a des failles assez minimes que James Mangold parvient à combler avec son montage, et que les interprétations de Christian Bale et Russell Crowe font vite oublier. Un bon western est toujours peuplé de grandes gueules. Des gueules de salopards au naturel, des sales gueules, ou tout simplement des acteurs naturellement charismatiques (taille, stature). On trouve des salops certes, mais pour une bonne partie il s’agit plutôt de cow-boys qui ne sont pas propres sur eux. Le physique ne fait pas tout, dans le genre du western. Barbe mal taillée par exemple, ou un parlé plein de brutalité c’est une chose, mais cela reste physique. Le mieux est d’habiter ces personnages non recommandables. Ce qui n’est pas le cas des seconds rôles, qui passent plutôt pour des figurants.
Ben Foster. Lions Gate Films Inc.La vraie faille de James Mangold réside dans la première demi-heure du film. Lorsqu’il s’agit de faire un panorama des crados qui vont peupler cette histoire, en effet, James Mangold reste dans la naïveté. Le charisme des cow-boys, héros par excellence des westerns, ne se résume pas seulement à leur animalité. Un physique crado ou une mentalité restée au stade 0 du respect, ça sert certes, mais c’est le choc entre ces solitaires « professionnels » qui permet de composer des histoires crédibles, à la tension croissante et à l’humanité naissante. Le spectateur ne peut s’identifier qu’à des humains, non à des caricatures de solitaires, marginaux jusqu’au bout de leurs ongles noirs ! Or, James Mangold n’a pas perçu la nécessité d’habiter ses cow-boys, d’une âme de solitaire. Ceux qui en ont une, au départ ou à un moment du film, sont exclusivement ceux qui servent la justice, l’ordre, la moralité, ou ceux qui s’imprègnent de ces hommes, par un contact prolongé. Le charisme ne prend pas ou disparaît chez tous les personnages du film, hormis chez les hommes de loi, les deux premiers rôles et le bras droit de Ben Wade (photo). La moralité exécrable des seconds rôles, ou leur physique soit crado soit animal ne suffisent plus, chez eux, à mettre le spectateur dans la nasse de l’immoralité. Non ! James Mangold en fait trop, et déchire toute pointe de charisme chez la majeure partie de ses interprètes. Pour être clair, le charisme d’un personnage se structure toujours au détriment du charisme d’un autre. Ce qui à force, décrédibilise tout le monde hormis ceux cités plus haut. Le film avance et chacun met en porte-à-faux les autres, quitte à les réduire au stade de figurants. Il s’agit donc seulement de charisme de façade. Le spectateur n’est petit à petit intrigué que par le duo Bale-Crowe. Heureusement, ce duo est valeureux !
La rencontre entre un homme intègre, honnête, droit, juste –Christian Bale-, et un bandit de grand chemin, dévoreur d’espace, parcoureur de grands espaces dans le but de faire du profit –Russell Crowe-, est terriblement séduisante. Leurs rôles interagissent entre eux avec une grande réussite, tandis que leurs interprétations se valent, à un niveau élevé ! Ils sont le poumon du film. Toute la belle mécanique du film se résume à cela !
Christian Bale et Russell Crowe. Lions Gate Films Inc.
Russell Crowe est fait prisonnier, et il joue l’homme rusé, malin, qui de par sa longue expérience corrompt tous ses gardiens les uns après les autres. Dans un pareil scénario mettant au prise deux personnages que la moralité oppose, on se demande toujours lequel va rester debout. Debout physiquement peut être, debout mentalement surtout ! Car c’est toute une histoire d’échange de valeurs entre deux opposants, au beau milieu d’un Grand Ouest truffé d’amoralités : argent, climat aride, autochtones indiens, son meilleur ami qui peut se révéler être son pire ennemi.

C’est cette rencontre entreRussell Crowe, Peter Fonda, Lennie Loftin, Christian Bale et Chad Brummett. Lions Gate Films Inc. deux acteurs phares, entre deux rôles que tout oppose, qui fait da un film qui ne se critique pas. Il se vit !  Chacun devrait y trouver son compte, le considérer comme un bon moment de passé. La violence physique n’est plus au même stade déplorable des westerns du crépuscule du genre –fin des années 70, notamment avec La Horde Sauvage-. La violence morale trouve ici une échappatoire pleinee 3h10 pour Yum d’humanité. James Mangold n’a pas fait le plus dur en reprenant le 3h10 pour Yuma de Delmer Daves, car l’histoire est fouillée et prenante. Elle est emprunte d’une moralité qui demande à éclore, et dont le spectateur attend l’éclosion, bien cramponné à son fauteuil. Là réside le noyau dur de l’intrigue. La justice sans nom perd pied face au devoir de rendre justice, ce qui permet de rejoindre le grand Sergio Leone. Il y a dans ce western de James Mangold la perte du savoir-faire des ténors des années 50 et 60. Mais tout est compensé par un scénario en béton armé, des moyens modernes bluffant, et duo de premiers rôles charismatiques. Faire du western est aujourd’hui un risque, Mangold ose et son film doit perçu comme un défi lancé à ce genre en perdition depuis 30 ans. Toute la réussite de Mangold doit être rapportée à cette difficulté.

Peter Fonda. Lions Gate Films Inc.
Peter Fonda, fils de Henri Fonda, endosse le rôle d'un chasseur de prime, un Pinkerton.

Logan Lerman et Christian Bale. Lions Gate Films Inc.
Christian Bale et Logan Lerman apportent cette poignée d'humanité qui manquait tant aux westerns obscurantistes des années 70. Leur lien père-fils est-il le plus solide de tous. Ils s'unissent aux convoyeurs chargés de dépêcher Ben Wade à Yuma, pour la pendaison. Or, ces convoyeurs viennent de bords bien différents, ce qui fait leur faiblesse : un homme membre du "syndicat du rail", un chasseur de prime, un sherif, etc...




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Pour une poignée de dollars (Sergio Leone -1964)

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Réactualisation de la critique : mise en ligne du débat sur la non-sortie dvd de ce premier opus de la "trilogie du dollar."

Avant-goût Pour une poignée de dollars fut un boulet de canon dans le paysage cinématographique du western ! Sergio Leone apparut alors aux yeux de pas mal de monde comme un ovni, tant il dépoussiéra le genre. Sergio Leone nous sert là le premier opus d'une série de trois westerns "spaghetti", que la postérité appellera "la trilogie des dollars".

Pitch Clint Eastwood joue un cow boy solitaire débarquant dans un village isolé du grand ouest américain. Pour plusieurs poignées de dollars il se jouera de la rivalité entre les deux familles locales les plus puissantes. L'argent rend aveugle, Clint va d'abord tenter de profiter des deux familles, mais il se rend compte assez vite de la cruauté d'une des deux familles. Il choisira son camp, et assistera impuissant à l'assassinat en règle de l'autre famille, les Baxters. Il avait dès lors choisi son camp. Ce solitaire rendra justice, pour pas un rond mais plutôt par devoir moral.

Avis les adversaires de Clint sont charismatiques, dont le Ramos joué par Volonte. Ce qui donne à ce western de la puissance. La dureté de ses adversaires est théâtralisée par des musiques impressionnantes ! Ces musiques d'Ennio Morricone font partie intégrante du film, elles sont le film ! Avec Sergio Leone on assistait, dans ces années 60, au renouveau du western. On pourrait appeler ce genre western "spaghetti" parce que ça tue à tout va, mais aussi western "total". Car en effet, dans les Sergio Leone, les méchants sont vraiment dépeints comme des monstres de cruauté, le sauveur est parfois mis en difficulté par ces monstres, au point qu'on l'imagine parfois vraiment mal fichu. Les musiques deviennent de l'orchestral, comme pour mieux émouvoir ou dégoûter, ou comme pour mieux intriguer ou apaiser le spectateur. Le moins bon opus des 3 mais ce n'est pas regrettable. C'est compréhensible, Sergio Leone faisait avec ses moyens, il se cherchait encore, il posait le grand ouest comme décor et comme horizon funèbre ! (jeu de mot venant de la contraction "oraison funèbre"/ horizon ou avenir).

Jeu d'acteurs

Gian Maria Volonte :):):(:(

Clint Eastwood :):):):(

ACTUALISATION DU DEBAT sur le problème de sortie attendue de Pour une poignée de dollars en dvd !

Ecrit par Keruit le 23/07/2007 - 12h14
A l'attention de Graff et Riffault,

C'est une anomalie commerciale que de ne pas voir ce Pour une poignée de dollars sortir en dvd ! Une anomalie commerciale comme il en existe bien d'autres, finalement. De grands films passent à la trappe, comme les 2 volets historiques de LA REVOLUTION FRANCAISE : les années Lumières, les années Terribles. Il s'agit par exemple pour ce film historique d'un mauvais concours de circonstances en définitive. Bien dommageable pour les cinéphiles et historiens en herbe. La Révo Frçaise ne sortira peut être jamais en dvd. Et donc jamais au grand jamais, en fait, puisque le coût de fabrication des nouveaux supports Blue-Ray et HD/Full HD sont totalement "expensives" comme dirait les english people. Sachant qu'on trouve un vieux Terminator 1er du nom, provenant du début des années 80, à près de 27 euros en HD ou Blue-ray. Il va s'en dire que certains films très intellectuels, et donc très peu rentables comme LA REVO FRCAISE ne sortiront donc plus jamais. Une affaire de film trop spécialisé "histoire", peu rentable donc, et surtout une affaire de boîte de prod qui depuis a fait faillite en même temps que bien des films dont elle possédait seule le copyright. Il faut donc que les boîtes de production envisagent un minimum une pérennisation du cinéma, au-delà du caractère commercial que représente le cinéma. En s'associant entre elles notamment, lorsqu'elles sentent que c'est aventureux de sortir tel ou tel film. çac réduirait leur coût. Et ça permettrait que si une boîte de prod coule, celle qui était associée puisse prendre le relais. Au nom du cinéma !!!!!

Pour ce qui est de Pour une poignée de dollars, il semblerait que la logique fasse qu'une sortie d'un coffret "trilogie du dollar" débarque un jour. Ceci dit, Sergio Leone n'est plus sur terre, et il semble que les contrats commerciaux initiaux n'aient pas du tout envisagé de tel produit "trilogie". A l'époque c'était à peine les débuts de la k7 vidéo, c'est à dire à peine les débuts du pseudo-marché intimiste et personnel des films de salon, des cinémas de salon. Les trilogies de films n'était même pas un concept né à l'époque. On sortait les films au compte-goutte. Et peut être même qu'aucun contrat obligeant à 2 suites n'était fait. Sergio Leone, a d'ailleurs fait une trilogie, qui à la base n'en était pas forcément une. C'est postérieurement il me semble, qu'on a nommé ses 3 westerns consécutifs (1966, 1967; 1968) comme une pseudo-trilogie du "dollar". Le phénomène "trilogie" est en effet très très contemporains de nous autres, années 90 et 2000 , et est concommittant d'un cinéma devenu business. Et plus encore aujourd'hui d'un cinéma en très grande panne d'inspiration !!! On lance une diée, un concept dfe film, on propose une adaptation de comic's book, et on signe comme quoi si le prmeier marche, on s'engage pour une ou deux suites, et plus si le filon est bon, ou si la brèche cinéphilique créée par le premier opus est porteuse lucrativement. Rien n'a donc été prévu je pense, en ces années "sergioleonienne" (fin 1960-1970's) pour les futurs désirs du spectateur de salon, et celui des lecteurs dvd de salon (qui n'était pas imaginé à l'époque). Il s'agit pour ce film (1er opus de la trilogie dollar tt de même) d'un gros problème de contrat commercial. C'est cornélien d'analyser la réussite de Sergio Leone. C'est un génie que d'avoir réal et sorti 4 grands westerns en moins de 4 ans (Pr une poignée...+Et pr qq dollars de + Le bon, la brute...+Il était une fois ds l'ouest) mais c'est aussi une grosse erreur commerciale. Les cinéphiles ont du rattraper leur retard facilement à l'époque, en commençant par voir et apprécier le 2 (et pr qq) ou le 3 (le bon) pour se recroqueviller un peu + tard sur la découverte du premier opus, via les k7 vidéo. Une affaire de contrat commercial visant le marché du cinéma de salon, je pense, une affaire de Sergio Leone qui n'est plus là, et une affaire de sortie trop ressérrée de 4 films en...4 ans !!! Je suivrai l'affaire et j'essaierai de vous informer. Même si vous en apprendrez bcp + sur des forums "westerns spaghettis", "sergio leone" ou "eastwood"... Je comprends votre désarroi de ne pas pouvoir l'avoir en dvd. C'est un peu pareil pour moi, dans une moindre mesure car ce premier opus dispose des bonnes bases de la vision du far west leonienne, et de son sens noir de la narration....mais j'avoue que je le trouve juste bon, ou un peu + que moyen. Mais l'idée d'avoir les 3 opus du "dollar" en dvd, est vive chez moi, tout comme chez vous deux, et tout comme chez un tas énorme de cinéphiles. C'est sûr. ! Sergio Leone avait fait très fort, à 'époque, tellement fort qu'il avait condamné le cinéma de western à une surenchère terrible et fatale, de noirceur. Le western s'arrêtant il faut le dire avec Sergio. Malgré quelques incursions aventureuses et osées de ses disciples directs dans le western (dont Clint Eastwood lui-même, mais aussi son metteur en scène associé de l'époque de la trilogie du dollar). Ou de grands noms du films noirs classique (Peckinpah il me semble, ou celui qui a pondu le très matérialiste "La Horde Sauvage").
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Ecrit par Graff le 22/07/2007 - 20h29
Moi aussi je cherche le DVD en français de ce film pour complèter ma filmographie de Clint Eastwood sur ce support. Mes vidéo sont déjà trop fatiguées pour que je puisse m'en servir.
Une vrai legende!
Ecrit par Keruit le 08/03/2007 - 16h59
Riffaut,
Je pense qu'avec l'arrivée sur le marché dvd de coffrets Sergio Leone, on finira par obtenir le bon vieux POur une poignée de dollars ! Par exemple depuis noël dernier on trouve le coffret "Sergio Leone : Il était une fois la révolution / Le Bon la brute et le truand / Et pour quelques dollars de plus". Sachant aussi que "Il était une fois en Amérique" vient d'être réédité en pseudo-collector, dis-toi bien, Riffault, que Sergio Leone aura de plsu en plus la cote !
PS : le problème majeur est la rediffusion sans cesse de sa trilogie du dollar à la télé, ce qui notamment décourage les producteurs a tenter des sorties dvd...
fan de Clint
Ecrit par RIFFAULT le 08/03/2007 - 15h51
j'aurais voulu savoir quand allait sortir en DVD pour une poignée de dollards


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POUR UNE POIGNEE DE DOLLARS (Sergio Leone -1964-)

Publié le

Réactualisation de la critique :  mise en ligne du débat sur la non-sortie dvd de ce premier opus de la "trilogie du dollar."

Avant-goût    Pour une poignée de dollars fut un boulet de canon dans le paysage cinématographique du western ! Sergio Leone apparut alors aux yeux de pas mal de monde comme un ovni, tant il dépoussiéra le genre. Sergio Leone nous sert là le premier opus d'une série de trois westerns "spaghetti", que la postérité appellera "la trilogie des dollars".

Pitch    Clint Eastwood joue un cow boy solitaire débarquant dans un village isolé du grand ouest américain. Pour plusieurs poignées de dollars il se jouera de la rivalité entre les deux familles locales les plus puissantes. L'argent rend aveugle, Clint va d'abord tenter de profiter des deux familles, mais il se rend compte assez vite de la cruauté d'une des deux familles. Il choisira son camp, et assistera impuissant à l'assassinat en règle de l'autre famille, les Baxters. Il avait dès lors choisi son camp. Ce solitaire rendra justice, pour pas un rond mais plutôt par devoir moral.

Avis    les adversaires de Clint sont charismatiques, dont le Ramos joué par Volonte. Ce qui donne à ce western de la puissance. La dureté de ses adversaires est théâtralisée par des musiques impressionnantes ! Ces musiques d'Ennio Morricone font partie intégrante du film, elles sont le film ! Avec Sergio Leone on assistait, dans ces années 60, au renouveau du western. On pourrait appeler ce genre western "spaghetti" parce que ça tue à tout va, mais aussi western "total". Car en effet, dans les Sergio Leone, les méchants sont vraiment dépeints comme des monstres de cruauté, le sauveur est parfois mis en difficulté par ces monstres, au point qu'on l'imagine parfois vraiment mal fichu. Les musiques deviennent de l'orchestral, comme pour mieux émouvoir ou dégoûter, ou comme pour mieux intriguer ou apaiser le spectateur. Le moins bon opus des 3 mais ce n'est pas regrettable. C'est compréhensible, Sergio Leone faisait avec ses moyens, il se cherchait encore, il posait le grand ouest comme décor et comme horizon funèbre !

ACTUALISATION DU DEBAT sur le problème de sortie attendue de Pour une poignée de dollars en dvd !

Ecrit par Keruit le 23/07/2007 - 12h14
A l'attention de Graff et Riffault,

C'est une anomalie commerciale que de ne pas voir ce Pour une poignée de dollars sortir en dvd ! Une anomalie commerciale comme il en existe bien d'autres, finalement. De grands films passent à la trappe, comme les 2 volets historiques de LA REVOLUTION FRANCAISE : les années Lumières, les années Terribles. Il s'agit par exemple pour ce film historique d'un mauvais concours de circonstances en définitive. Bien dommageable pour les cinéphiles et historiens en herbe. La Révo Frçaise ne sortira peut être jamais en dvd. Et donc jamais au grand jamais, en fait, puisque le coût de fabrication des nouveaux supports Blue-Ray et HD/Full HD sont totalement "expensives" comme dirait les english people. Sachant qu'on trouve un vieux Terminator 1er du nom, provenant du début des années 80, à près de 27 euros en HD ou Blue-ray. Il va s'en dire que certains films très intellectuels, et donc très peu rentables comme LA REVO FRCAISE ne sortiront donc plus jamais. Une affaire de film trop spécialisé "histoire", peu rentable donc, et surtout une affaire de boîte de prod qui depuis a fait faillite en même temps que bien des films dont elle possédait seule le copyright. Il faut donc que les boîtes de production envisagent un minimum une pérennisation du cinéma, au-delà du caractère commercial que représente le cinéma. En s'associant entre elles notamment, lorsqu'elles sentent que c'est aventureux de sortir tel ou tel film. çac réduirait leur coût. Et ça permettrait que si une boîte de prod coule, celle qui était associée puisse prendre le relais. Au nom du cinéma !!!!!

Pour ce qui est de Pour une poignée de dollars, il semblerait que la logique fasse qu'une sortie d'un coffret "trilogie du dollar" débarque un jour. Ceci dit, Sergio Leone n'est plus sur terre, et il semble que les contrats commerciaux initiaux n'aient pas du tout envisagé de tel produit "trilogie". A l'époque c'était à peine les débuts de la k7 vidéo, c'est à dire à peine les débuts du pseudo-marché intimiste et personnel des films de salon, des cinémas de salon. Les trilogies de films n'était même pas un concept né à l'époque. On sortait les films au compte-goutte. Et peut être même qu'aucun contrat obligeant à 2 suites n'était fait. Sergio Leone, a d'ailleurs fait une trilogie, qui à la base n'en était pas forcément une. C'est postérieurement il me semble, qu'on a nommé ses 3 westerns consécutifs (1966, 1967; 1968) comme une pseudo-trilogie du "dollar". Le phénomène "trilogie" est en effet très très contemporains de nous autres, années 90 et 2000 , et est concommittant d'un cinéma devenu business. Et plus encore aujourd'hui d'un cinéma en très grande panne d'inspiration !!! On lance une diée, un concept dfe film, on propose une adaptation de comic's book, et on signe comme quoi si le prmeier marche, on s'engage pour une ou deux suites, et plus si le filon est bon, ou si la brèche cinéphilique créée par le premier opus est porteuse lucrativement. Rien n'a donc été prévu je pense, en ces années "sergioleonienne" (fin 1960-1970's) pour les futurs désirs du spectateur de salon, et celui des lecteurs dvd de salon (qui n'était pas imaginé à l'époque). Il s'agit pour ce film (1er opus de la trilogie dollar tt de même) d'un gros problème de contrat commercial. C'est cornélien d'analyser la réussite de Sergio Leone. C'est un génie que d'avoir réal et sorti 4 grands westerns en moins de 4 ans (Pr une poignée...+Et pr qq dollars de + Le bon, la brute...+Il était une fois ds l'ouest) mais c'est aussi une grosse erreur commerciale. Les cinéphiles ont du rattraper leur retard facilement à l'époque, en commençant par voir et apprécier le 2 (et pr qq) ou le 3 (le bon) pour se recroqueviller un peu + tard sur la découverte du premier opus, via les k7 vidéo. Une affaire de contrat commercial visant le marché du cinéma de salon, je pense, une affaire de Sergio Leone qui n'est plus là, et une affaire de sortie trop ressérrée de 4 films en...4 ans !!! Je suivrai l'affaire et j'essaierai de vous informer. Même si vous en apprendrez bcp + sur des forums "westerns spaghettis", "sergio leone" ou "eastwood"... Je comprends votre désarroi de ne pas pouvoir l'avoir en dvd. C'est un peu pareil pour moi, dans une moindre mesure car ce premier opus dispose des bonnes bases de la vision du far west leonienne, et de son sens noir de la narration....mais j'avoue que je le trouve juste bon, ou un peu + que moyen. Mais l'idée d'avoir les 3 opus du "dollar" en dvd, est vive chez moi, tout comme chez vous deux, et tout comme chez un tas énorme de cinéphiles. C'est sûr. ! Sergio Leone avait fait très fort, à 'époque, tellement fort qu'il avait condamné le cinéma de western à une surenchère terrible et fatale, de noirceur. Le western s'arrêtant il faut le dire avec Sergio. Malgré quelques incursions aventureuses et osées de ses disciples directs dans le western (dont Clint Eastwood lui-même, mais aussi son metteur en scène associé de l'époque de la trilogie du dollar). Ou de grands noms du films noirs classique (Peckinpah il me semble, ou celui qui a pondu le très matérialiste "La Horde Sauvage").
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Ecrit par Graff le 22/07/2007 - 20h29
Moi aussi je cherche le DVD en français de ce film pour complèter ma filmographie de Clint Eastwood sur ce support. Mes vidéo sont déjà trop fatiguées pour que je puisse m'en servir.
Une vrai legende!
Ecrit par Keruit le 08/03/2007 - 16h59
Riffaut,
Je pense qu'avec l'arrivée sur le marché dvd de coffrets Sergio Leone, on finira par obtenir le bon vieux POur une poignée de dollars ! Par exemple depuis noël dernier on trouve le coffret "Sergio Leone : Il était une fois la révolution / Le Bon la brute et le truand / Et pour quelques dollars de plus". Sachant aussi que "Il était une fois en Amérique" vient d'être réédité en pseudo-collector, dis-toi bien, Riffault, que Sergio Leone aura de plsu en plus la cote !
PS : le problème majeur est la rediffusion sans cesse de sa trilogie du dollar à la télé, ce qui notamment décourage les producteurs a tenter des sorties dvd...
fan de Clint
Ecrit par RIFFAULT le 08/03/2007 - 15h51
j'aurais voulu savoir quand allait sortir en DVD pour une poignée de dollards


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ET POUR QUELQUES DOLLARS DE PLUS (Sergio Leone -1965-)

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Et pour quelques dollars de plus est le deuxième volet de la trilogie du dollar crée par Sergio Leone. Il est question du grand ouest américain, de banditisme et de chasseurs de prime. Avant de jouer le rôle de la brute du troisième volet Le bon, la brute et le truand, Lee Van Cleef joue ici encore un chasseur de prime mais il a cette fois-ci une bonne morale. Ancien colonel de l'armée, il est considéré comme la meilleure gâchette de Caroline. Dans le même temps, Clint Eastwood, lui aussi chasseur de prime est tout aussi doué.

Pitch     On a donc deux cow-boys solides, dont le charisme crève l'écran. Et ils auront besoin d'être doué puisqu'ils devront coincer un bandit de grand chemin armé jusqu'aux dents et accompagné de plus d'une douzaine de gros bras. Sachant aussi que dans cette bande de malfrats, certains tirent très bien et vite, comme le fameux Grogui, qui sans problème va raccourcir en un coup de feu le cigare de Clint Eastwood.

Une scène    Lee Van Cleef et Clint Eastwood s'associent pour régler leur compte à ces malfrats, ce qui change du Bon, la brute et le truand dans lequel ils sont adversaires. La rencontre des deux, en début de film, est humoristique, tout du moins visuellement humoristique. Ils se défient tels des gosses, Clint tire dans le chapeau de Van Cleef et tire encore et toujours dans le chapeau à chaque fois que Van Cleef s'abaisse pour le ramasser. Cette scène devient culte quand Van Cleef se venge en tirant maintes fois dans le chapeau de Clint, tirant dessus au vol, faisant virevolter sans cesse dans les airs le pauvre chapeau. On sent alors que deux durs de la gâchette se défient, avant de les voir sympathiser, tels des durs qui trouvent plus durs qu'eux.

De leur respect mutuel sortira une superbe aventure, une association non vaine qui les mènera jusqu'à la capture mort ou vif du truand et de toute sa bande. Moment d'aventure qui s'offre à nous, de défis, d'humour et de flingues. Sergio Leone domine le monde du western avec sa trilogie du dollar !

Jeu d'acteurs

Lee Van Cleef :):):):(

Clint Eastwood :):):):)



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Le bon, la brute et le truand (Sergio Leone -1966-)

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Un très grand film de Sergio Leone ! Ennio Morricone n'est pas étranger à cette réussite puisque la bande son qu'il nous offre est magnifique !


Avis : On suit trois personnages charismatiques, joués par trois acteurs très inspirés. Mais il serait plus juste de dire que ces acteurs ont été bien dirigés, c'est la clé de la réussite de ce film ! Clint Eastwood est le bon, certes, mais il a des mauvais côtés. De même pour le truand, qui a un finalement un bon fond (joué par Eli Wallach). La brute, quant à lui, est une "brute", il est le lascard du film, un sauvage qui abat de sang froid tous ceux pour qui il a été payé ! Une sorte de mercenaire (joué par Lee Van Cleef) !

Le scénario est réglé de telle sorte que ces trois personnages montrent leur vrai visage, leurs défauts, à mesure qu'on avance dans l'histoire. Le scénario les fait se rencontrer. Et avec leur défauts, leurs atouts, ces personnages se livreront un duel à distance épique. Un duel à distance qui se ressert, un duel à trois dont le dénouement final est orchestré avec maestria par Sergio Leone et Ennio Morricone ! Chacun de ces personnages a une morale, et se tient à sa morale, au risque de perdre des plumes devant les attributs des deux autres.

Tout est histoire d'argent sur fond historique de guerre de sécession, ce qui clôture en beauté la très inspirée trilogie de westerns sur le dollar, dont nous a fait cadeau Sergio Leone avec ce film, avec "Pour une poignée de dollars" et avec "Et pour quelques dollars de plus".

Décors somptueux, paysages qui font perdre le sens de l'orientation, le grand ouest américain quoi ! Des moments de silence qui nous plongent dans cette nature difficile et rocailleuse du grand ouest, des moments d'esseulement du spectateur qui nous font s'attacher au peu qu'on a, c'est à dire à ces trois personnages. Des personnages qui sont des héros, des fiers à bras pour nous spectateurs, mais qui ne sont rien dans ce grand ouest, tant il est vaste et habité d'énergumènes en tout genre (surtout en ces temps de guerre de Sécession, temps de guerre pendant lequel il est rare que la justice soit efficace). Une plongée dans un monde d'un autre temps, dans une société américaine en pleine naissance, dans un univers aussi rude que fantasmatique ! Bravo Sergio Leone ! Merci Ennio Morricone !

Jeu d'acteurs

Clint Eastwood :):):):)

Lee Van Cleef :):):):(

Eli Wallach :):):):(


 



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Il était une fois dans l'ouest (Sergio Leone -1969-)

Publié le

 

Un an après Le bon, la brute et le truand, Sergio Leone enchaîne direct sur la réalisation de western qui plus qu’un classique du monde du western doit plutôt être considéré comme un film moins frivole, plus sincère, sur le phénomène de la conquête de l’ouest.

Pitch                                                  

Une femme se retrouve perdue dans un grand ouest dans lequel elle était venue retrouver son futur époux. Il devait y avoir un mariage, au lieu de cela, il y eut une atroce sépulture. Elle retrouva en effet son futur époux assassiné, ainsi que ses enfants…

 


Il  était une fois dans l'Ouest dépasse la trilogie des dollars en émotion . D’abord parce qu’il intègre dans la trame scénaristique un justicier blessé et meurtri par son passé (Charles Bronson), ensuite parce qu’il apporte une touche de charme avec Claudia Cardinale, enfin parce que le méchant de l’histoire, non sans être charismatique, est moins méchant que ceux de sa trilogie des dollars (le « grand » Henry Fonda).

On a alors affaire à une fresque épique du grand ouest américain et à une vision de la conquête de l’ouest. Il est question d’une gare à construire, et elle devait être construit sur les terres du futur époux de Claudia Cardinale. Hélas, il fut retrouvé assassiné. Son assassin, Henry Fonda, voulut ainsi mettre la main sur ses terres, et y récolter lui-même les recettes de cette future gare. Claudia Cardinale joue la femme entêtée et forte, résistant aux avances de cet homme. Malheureusement pour Henry Fonda, il commit dans sa jeunesse un péché. Il fit pendre un jeune, sous les yeux de son propre petit frère. Malheureusement pour lui, son passé le rattrapera. Le petit frère devenu grand, viendra alors apporter son soutien à la veuve Claudia Cardinale, dans un but ultime : venger la mort de son frère.

On a alors un anti-héro, joué par Henry Fonda, qui, rattrapé par un passé dont il ne se souvient guère, rencontrera la justice morale et arbitraire d’un homme plus fort que lui (Bronson).

Autant le dire tout de suite, si ce « Il était une fois dans l’ouest » est plus sentimental et émouvant que la « trilogie des dollars », il le doit plus à sa bande-son qu’à ses acteurs et son scénario. Ennio Morricone offrit en effet à ce film le meilleur de lui-même (voyez plus haut mon top 10 « Sergio Leone-Ennio Morricone). Charles Bronson finit par nous gonfler à toujours jouer de l’harmonica dès qu’il entre en scène. Henry Fonda n’a pas le charisme d’un Lee Van Cleef, pour camper le « boss » du film. Claudia Cardinale ? Rien à redire tant elle est belle et efficace à l’écran. Elle joue la femme blessée mais dure, celle qui relèvera toujours la tête devant un monde de brutes épaisses. Elle apporte une nouvelle dimension aux westerns de Sergio Leone. Mais les Sergio Leone ne sont peut être pas ça, finalement ! Il manque dans ce film quelques recettes qui firent le succès de sa « trilogie des dollars ». Il manque en effet la dureté et le charisme du méchant (Fonda), il manque les imperfections du héros justicier (Bronson), celles dont se jouait admirablement Clint Eastwwod un an plus tôt dans « Le bon, la brute et le truand ». Il manque des durs à cuire, des cow-boys à l’esprit noir et au barillet bien rechargé. Il manque tout simplement un duel à distance entre Henry Fonda et Charles Bronson, qui se resserrait petit à petit sur eux. Il manque du rythme et de la répartie entre les personnages.

Pour ces manques, et pour cette longueur assommante, « Il était une fois dans l’ouest » ne peut figurer comme chef d’œuvre du western. Mais il se place véritablement comme une fresque épique très réussie sur le phénomène de la conquête de l’ouest.

Jeu d'acteurs

Claudia Cardinale :):):):(

Henry Fonda :):):):(

Charles Bronson :):):(:(



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