Monthy Python sacré Graal (Terry Gilliam -1975)
Ah ! Cet humour anglais ! Tantôt drôle, tantôt ennuyeux, Monthy Python sacré Graal reste un phénomène cinématographique. Ces chevaliers qui montent...à pieds, cette vache qui sert de boulet de canon. Hot Shots ne fera pas mieux avec...ses poulets tirés à l'arc par Charlie Sheen.
Pitch
Le roi Arthur et les Chevaliers de la Table Ronde se lancent à la conquête du Graal, chevauchant de fantomatiques montures dans un bruitage de noix de coco cognées. La petite troupe va devoir passer mille épreuves, dont un chevalier à trois têtes, des jouvencelles en chaleur, voire même un terrible lapin tueur.
Après un générique de
début lourdingue à souhait, sensé amuser la galerie avec des
montages visuels et des sous-titres d'humour...anglais, le film fait
assez fort. Et ce, pendant une bonne demi-heure. Ce Roi des anglais
se retrouve au prise avec l'ignorance totale de ses sujets,
rencontrés ci et là dans les arrières-pays d' Bretagne. Entre ce château imprenable -Camelot-, dont les gardes
sont impitoyables en langage fourchu et tordu (en clair : ce sont les Français qui sont vulgaires),
ce vieillard qui est pris pour un mort en période de grande épidémie
ou ces animaux jetés vivants du haut des remparts comme on jetterait
de l'huile bouillante sur son ennemi assiégeant, Monthy Python Sacré
Graal crève l'écran. Une façon de monter les images très adroite -on retrouvera une patte Gilliam dans Brazil- : comme ce chat évidemment faux qui se fait écraser le temps d'une demi-seconde de film...et non une seconde -qui aurait donné une image beaucoup moins drôle auprès de la gente féminine évidemment, bien que nous soyons en l'an de grâce 93 au carré après J-C., en une époque où toutes les ignominies étaient autorisées, d'après ce que nous relaie le cinéma sur le Moyen-Âge...alors que, que nenni : les moyenâgeux étaient davantage propres qu'un Louis XIV s'esquissant de Versailles pour aller faire ses besoins dans le beau jardin ou mieux, lorsqu'il pissait à même les rideaux quand la paresse le prenait au corps, enfin bref-.
Passé ce chevalier noir cependant
-indécrottable quand il s'agit de se battre même quand il n'a plus
de jambes ni de bras-, on dirait tomber dans une succession
alambiquée de portraits. Chacun des chevaliers servant, de la dite
Table Ronde d'Arthur, subit son lot de facéties. La mollesse
s'empare alors de l'uvre rutilante d'idioties sympathiques
jusque-là, et il faut attendre le fin mot de tout cela pour se dire
que Terry Gilliam a fait des miracles. La France, dans Kaamelott, est
par comparaison, sur un registre similaire de "diablerie sans nom" concernant cet épisode légendaire moyenâgeux, mais avec
davantage de "parler" que d'humour burlesque.
A savoir si maintenant le projet de long-métrage, adaptant la
série française en salles obscures, aura le bon bon goût de mixer
gags burlesques et langage humoristique...ou pas. Tout commencera-t-il donc aux alentours exacts de 93 au carré après J-C. par exemple ? Dans ce cas, vive un énième sabordage bien français cette fois-ci...de la légende celtique voire druidique de la Table Ronde !! Cela aura lieu en l'an 8649 prochain, vite préparons-nous pour le "nouveau monde" promis par Merlin l'enchanteur.