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Nicolas Sarkozy : stade ultime de l'oligarchisation du pouvoir...

Publié le

Comparer Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa à Jules César ? C’est tout à fait possible tant les points de convergence existent. On peut comparer sans être anhistorique, ni anachronique. Un parallèle peut être fait entre ces deux dirigeants, par bien des points communs. Un parallèle peut être fait dans ce qui les a fait tous deux, soit l’évolution du siècle qui les ont enfanté. 2055 années les séparent superficiellement…mais dans le fond ce sont les mêmes. Analyse politico-historique…

Nicolas Sarkozy arrive à la tête de la France, sous tous les plans. Son nouveau statut de Président de la République ne vient que couronner ses possessions antérieures, notamment la mainmise sur les oligarques de la haute finance, les grands médias nationaux, son parti UMP ou encore la prochaine Assemblée nationale. Cela est passé par son cumul des mandats, des cumuls honnis par beaucoup, comme sa députation, sa mairie, sa présidence de l’UMP, son ministère de l’Intérieur. Cela est passé par une couverture médiatique hors norme, s’il allait dans telle usine, il y aurait à coup sûr des caméras de niveau national. Une surreprésentation dans les médias datant des débuts de son ministère de l’Intérieur, ce qui a fait dire à des experts et des journalistes, à tort, combien il était prêt pour la Présidence de la République depuis trois ans. Alors qu’il ne s’agissait que d’images multipliées aux heures de grande écoute. Sa mainmise sur le pays, au-delà de la Présidence, est passée par la communication. Toute une armée de communicants travaillent auprès de lui depuis son arrivée au difficile poste de ministre de l’Intérieur. Poste difficile car il s’agissait pour Jacques Chirac de mettre en difficulté ce jeune politique ambitieux et fougueux au profit d’un autre candidat futur à sa succession, un candidat plus de son giron. Alors Sarkozy a travaillé avec des communicants, pour bonifier sa mise en valeur des mots, et trouver les mots les plus convaincants possibles pour rendre compte auprès de tous d’un certain charisme. C’est une voix naturelle, c’est un sens de la gestuelle, c’est une élégance rugueuse, c’est un comportement a faire rougir de honte les étudiants en école de communication. L’axe de sa campagne a été d’abord de faire peur, puis de séduire. Faire peur en amont, lors de son ministère de l’Intérieur. Séduire depuis, en omettant de reparler de son bilan de l’Intérieur, de peur de faire peur, et histoire de ne pas répéter ce que les grands médias rabâchent sans cesse depuis trois ans sur sa fermeté, sa droiture, son ambition, ses qualités. A ce petit jeu là, c’est toute les forces moralisatrices de notre société qui ont préparé le terrain à l’érection présidentielle de Nicolas Sarkozy, comme du temps de Jules César, en 48 avant Jésus-Christ. Analyse parallèle de la concentration faite par les deux hommes…

En commun : une rhétorique, une instrumentalisation des peurs, une mainmise sur les forces moralisatrices

Au crépuscule de la Rome antique républicaine, dont Jules César est le dernier et ultime gouvernant, la domination se réduisait petit à petit à une oligarchie dirigeante, ayant accaparé lentement mais sûrement toutes les formes de pouvoir, sans contreparties aucunes de devoir et de comptes à rendre. Formes de pouvoir que l’on peut assimiler aux forces moralisatrices héritées par Sarkozy aujourd’hui. Et une concentration des pouvoirs similaire aux deux, c’est à dire instrumentalisant les peurs. Jules César se servait ainsi de sa rhétorique, pour asseoir sa légitimité sur le sénat romain. De même que Sarkozy a fomenté et maintenu à la lettre un discours rôdé, agrémenté d’une gestuelle persuasive, pour séduire le peuple en même temps que rassurer sa famille politique. Jules César bénéficiait de la propriété et de la fidélité de toutes les légions romaines pour instaurer un climat de peur et de méfiance envers lui. Nicolas Sarkozy n’a pas eu l’armée quant à lui, heureusement pour notre démocratie, mais a été très médiatisé et très couvert à la moindre de ses interventions, et ce, par les grands médias nationaux. Les grands penseurs du temps de Jules César ont pour beaucoup eu affaire à la justice expéditive de Rome, décrétant par exemple l’exil ou la mort à Cicéron, grand orateur et grande plume, quand il n’embrigadait pas tous les autres, via des cadeaux carriéristes (nominations à des postes importants dans les provinciae ou en Italie). Nicolas Sarkozy a convaincu pratiquement toute la classe politique, de quelque bord qu’elle soit, de le rejoindre. L’enjeu pour ces dissidents étant de participer à un possible renouveau de la vie française. On pense alors aux 27 transfuges du Centre ou aux élus de gauche ministrables. Les historiens les plus au fait, qualifient le régime de Jules César, arrivé au pouvoir en 48, de dictature, quand les historiens au fort esprit de synthèse voit en lui le réceptacle de tout un siècle de pratique oligarchique, le catalyseur d’une mort du régime républicain, la matrice de l’empire romain. Chose qui peut être sous-jacente à l’évolution de la France aujourd’hui, via Nicolas Sarkozy. Analyse du siècle de César…

Les trois essences du pouvoir romain devenues les médias, la rhétorique et le clientélisme avec Sarkozy

Lourd destin en effet que Jules César portera jusque dans sa tombe, encore qu’il ne pouvait pas se l’imaginer. Pour analyser les méthodes d’érection de César au pouvoir, il convient de remonter le temps, de puiser l’essence de sa condition politique jusqu’au début de son siècle, soit le dernier siècle de la République romaine…avant l’empire. Partons de la crise gracquienne si vous le voulez bien. En 133 av.J.C., deux frères donnèrent naissance à une lignée d’hommes politiques romains que l’on appellera les populares.

 les frères Gracques (Gracchus), Tiberius Sempronius Gracchus à gauche, Caïus Sempronius Gracchus à droite.

Ces deux frères, les Gracques, infléchirent une nouvelle façon de faire de la politique à Rome : agir pour le peuple. Quant Tiberius Sempronius Gracchus est élu Tribun du peuple en 133, il s’empresse d’appliquer ses promesses faites au peuple, comme légiférer sur les expropriations de terres concourant à faire de petites gens…et des puissants. Une révolution des idées politiques suivie d’une révolution de la pratique gouvernementale tribunicienne : Gracchus dépose une loi pour abroger les pouvoirs d’un autre tribun qui s’opposait à ses lois qu’il jugeait démagogiques. Une première parmi le corps des tribuns du peuple, qui je le rappelle sont 10 membres devant agir de concert. La violence est employée pour parvenir à ses fins : Gracchus est assassiné, son corps est jeté dans le Tibre. Cet événement politique est symptomatique de tout un siècle de république romaine qui enfantera Jules César. La politique pour le peuple comme moyen d’accession au pouvoir, la violence aigue et âpre pour remettre de l’ordre à Rome contre pareils populistes. Car il s’agissait bien de populisme pour l’époque, stigmatisé en démagogie par les conservateurs de Rome, qu’on appelait les optimates. Alors un clivage durable divisera Rome : la politique populiste d’un côté, menée par des hommes politiques dit « populares », de l’autre les conservateurs inflexibles des héritages de jadis, les optimates. C’est une très bonne base pour comprendre les changements lents mais sûrs qui s’imprimeront dans la vie politique romaine jusqu’à Jules César.

Sylla.

Au temps des Gracques, la  vraie force du pouvoir est fragmentée entre les corps politiques, entre les fonctions, entre les familles nobles elles-mêmes. Les trois essences majeures du pouvoir sont alors la rhétorique, le clientélisme et l’armée. D’un côté un général pouvait recevoir les honneurs et les faveurs du sénat au lendemain d’une victoire sauvant Rome d’un péril, de l’autre un sénateur pouvait influencer ses pairs quant à poursuivre au-delà de la victoire de ce général pour lancer une grande expédition punitive contre l’ancien agresseur, et d’un autre côté, de grands penseurs et tribuns pouvaient embrigader les foules, le peuple (= la plèbe) quant à louanger cette victoire militaire ou accepter l’idée d’une expédition punitive. Mais en aucun cas Rome ne pouvait maintenir un consensus solide et constant entre ces trois détenteurs d’auctoritas (pouvoir/autorité) sur plus de 3, 5 voire 10 ans. Le siècle de César, c’est la montée de l’imperator, la concentration de toutes ces formes de pouvoir en un seul homme : rhétorique, armée et clientélisme. D’abord une concentration horizontale, au sens économique du terme : un général victorieux était rappelé pour sauver Rome d’autres périls, depuis Marius (99-86 av.J.C.), s’accaparant tous les honneurs du peuple, toutes les faveurs du sénat et concentrant petit à petit tous les légionnaires sous son commandement. Concentration verticale enfin, dès lors qu’un général victorieux alliera les faveurs des sénateurs, le soutien du peuple et la protection personnelle via son armée. Vous l’aurez compris, toute concentration des pouvoirs passait obligatoirement par la possession de l’armée et son utilisation comme outil répressif, comme instrument de peur et comme protection personnelle.

 

Sarkozy : le clientélisme de Pompée, la fortune de Crassus, la rhétorique de César

Le peuple descend dans la rue, prend les armes, pendant tout le siècle, non sans conséquences. En jeu pour les esclaves siciliens ou de Spartacus et autres habitants d’Italie : la reconnaissance de leurs droits d’être citoyens au même titre que les Romains. Cela fera le jeu de généraux, notamment Sylla. La guerre « sociale » fait alors des morts, le sénat commence à se diviser sur les mesures à prendre, notamment celle d’accorder pleine confiance à Sylla, le général chargé de réprimer toute l’Italie. Les sénateurs récalcitrants craignent de faire entrer le loup dans la bergerie. Ce n’est pas faux, mais ils oublient surtout que cette « grande guerre » (de Diodore de Sicile) prépare le terrain d’une accélération de leur perte de pouvoir, et de leur propre chute : partout en Italie, pendant cette guerre, des optimates se font puissants en s’arrogeant de grands réseaux de clients. Ces « grands » entendent régler localement ce que le sénat ne peut plus faire. Le clientélisme naît alors, avec ces armées d’électeurs en puissance pouvant faire élire leur « chef » au sénat, et ces montagnes d’argent disponible pour faire campagne, mais aussi une meilleure possibilité de corrompre le sénat. Il y a de graves crises plurielles qui secouent l’Italie, morale, militaire, politique, institutionnelle, et qui la ralentissent alors qu’un « empire » est à gouverner. Un empire qui avance plus vite que Rome, et dont les imperatores seront la clé pour combler ces retards. La concentration des pouvoirs devient alors très visible et en même temps indéboulonnable. Pour effacer le souvenir du populaire général Marius, tout juste décédé, Sylla nettoie le sénat physiquement, faisant tuer 80 sénateurs pro-Marius. On est en 82 av.J.C. et les optimates (conservateurs) durcissent significativement le ton face aux populares (dont Marius était alors le représentant), en faisant tabula rasa du passé par la violence. Par la dictature aussi : pour une première à Rome dans un tel contexte de non péril, de non-violence, de non-crise majeure (un homme n’était fait dictateur que lorsque l’urgence ou une crise l’exigeait, par vote du sénat). Le dictateur Sylla remet alors le sénat romain sur les rails et lui remet plusieurs prérogatives supplémentaires, toutes retirées à d’autres corps sociaux plus modestes, en parfait conservateur (l’équivalent de la droite française aujourd’hui).

Pompée

Après Sylla, Pompée. Les victoires militaires et la grande clientèle héritée de son père, achèveront d’imposer Pompée au sénat et au pouvoir. Pendant la guerre contre Spartacus, qu’il fait crucifier en 71 en dernier parmi ses compagnons d’arme, Pompée discute d’un pacte avec Crassus pour briguer le consulat de Rome. Tous deux sont en parfaite illégalité (Pompée par exemple qui n’était qu’un chevalier n’ayant fait aucunes classes politiques). Mais qu’importe ! Crassus lui apporte son argent, Pompée apporte l’armée et sa clientèle. Ils sont acceptés et Pompée impose une surenchère de prérogatives militaires. Tout le monde veut se rapprocher de lui, veut ses faveurs politiques. Sarkozy n’avait pas encore tout le grand capital dans sa poche avant son élection, mais suffisamment pour financer en partie sa campagne. Il avait la fortune donc, mais aussi la rhétorique.

« La violence règle tout » (Appien) / « Vous en avez assez de ces racailles ? Eh bien moi je vais vous en débarrasser ! » (Sarkozy)

Jules César n’était rien, ou si peu. Simple patricien populaire, à la fois proche du peuple et noble par lignage. En pactisant avec Pompée et Crassus, il se donne une aura militaire (Pompée) et une richesse énorme (Crassus) : ce qu’on appelle le triumvirat. En tant que consul de Rome, il ratifie les vœux de Pompée, mais la rue s’incruste et veut se faire entendre : les populares de Clodius et les optimates de Milon se livrent des combats de rue à Rome ! Pompée doit régler le problème, César part conquérir la Gaule. Il revient en Italie en 49, avec une fortune constituée de pillages et des armées aguerries, fait taire pour de bon Pompée et remet de l’ordre dans la rue. Il promet alors une redistribution d’argent à la plèbe (= le peuple, les citoyens), comme Nicolas Sarkozy promettrait aujourd’hui le plein-emploi et un meilleur pouvoir d’achat ; César fait distribuer en masse du blé comme Sarkozy promettrait une meilleure sécurité à l’école, pierre angulaire de la citoyenneté, et dans les quartiers; César donne la citoyenneté à tous les italiens de Cisalpine comme Sarkozy stigmatiserait les immigrés et autres « non-identitaires nationaux » pour mieux valoriser la valeur d’un citoyen ; César confisque le pouvoir en 46 en dictateur comme Sarkozy déciderait de ne pas être succédé à la tête de l’UMP pour mieux tenir les rênes de la droite...De même que César avait sénat, électeurs, richesse et armée, Sarkozy aurait UMP, Assemblée nationale, électeurs, soutien du grand capital, arme nucléaire, armées et grands médias.  Jules César n’avait rien fait pour arriver là, c’est le système qui l’avait littéralement porté. Une victoire longue et anormalement lente contre les faibles Gaulois, le pouvoir de la rhétorique…pas vraiment de richesses, d’appuis financiers sans son triumvirat malicieux, pas de clients sénatoriaux mais seulement légionnaires ou gaulois….Non, rien ou si peu. C’est le système qui l’a porté, érigé, c’est son pouvoir qui l’a ensuite fait, et c’est sa chute qui mit fin à tout un siècle de surenchères politiques. Après quoi l’impasse…l’empire dictatorial…

 Licinius Crassus qui courut sans cesse après la victoire militaire, bien qu'il ait l'argent...

Si on ne peut savoir si l’histoire se répétera ou non, via une guerre civile/montée de la rue puis un nouveau régime politique, il reste tout à fait normal de parler d’un régime sarkozyste réceptacle de tout un siècle de pratiques oligarchiques du pouvoir, de catalyseur d’une mort possible du régime républicain tel qu’il est fait aujourd’hui, enfin, de matrice d’un nouveau système de valeurs politiques, tant au plan d’une opposition de gauche mieux structurée, en signe d’une leçon apprise, comme d’une VIème République plus proche des citoyens de France. Suivre en revanche la même évolution que la Rome républicaine signifierait la mort clinique de la politique française. Et je ne parle pas encore de l’américanisation de la politique française, car ce serait tout un nouveau parallèle qu’il faudrait faire entre les années Reagan/Bush et les cinq voire dix années sarkozystes…Des Américains qui mènent une politique du saut en avant, alors que leurs valeurs sont beaucoup trop jeunes pour être nobles et suffisamment rôdées, des Américains qui gouvernent comme s’ils étaient les patrons d’une entreprise, dont les investissements à long terme se résument à la création de peurs populaires factices sur lesquelles s’appuyer pour légitimer un doublement de leur complexe militaro-industriel au détriment de la perte totale des valeurs citoyennes. Nicolas Sarkozy est peut être la rançon de la gloire tirée de l’exportation de la Révolution Française en Amérique, mais il reste le stade ultime de la surenchère politique franco-française et de la concentration des forces moralisatrices de France.  Jules César l’avait payé de sa personne…

A l’heure de ces lignes une communicante n’ayant faite aucunes classes politiques s’apprête à être ministrable, comme un signe de faveur donné pour service rendu, deux éminents journalistes viennent d’être débauchés de leurs rédactions de niveau national pour rejoindre l’une l’Elysée, comme secrétaire d’état, l’autre Matignon comme conseillère ministérielle, comme un signe de faveur donné pour service rendu, les services de renseignement français vont fusionner sur un seul et même site à Levallois-Perret, comme signe d’une concentration des compétences et d’une éventuelle surveillance accrue des citoyens, des députés de gauche et du centre sont potentiellement ministrables, comme signe d’une volonté farouche de faire se désunir l’opposition gouvernementale, et enfin un juge proche de l’UMP a été imposé comme président du Conseil National de la Magistrature comme pour mieux faire table rase du passif de certains ex-politiques…La concentration des pouvoirs continue. La presse le dira-t-elle ? Les bloggeurs oui !!

Aucun autre nom que Sarkozy ou que les grandes figures de l’histoire romaine n’ont été mentionnés. Sources : les médias réputés et mes connaissances d’historien antique.

 

Aux historiens et aux journalistes d’éclairer le présent,

KERUIT

 

Mes réponses aux réactions :

MG le 19/05/2007 - 12h47 
" Quel article ! Une sacrée analyse !! Franchement, bravo ! Par contre pour toi Keruit et pour cette rubrique passionnante, vérifie que Lagardère ou Bouygues ne sont pas à la tête d'allociné "
=> Allociné a été la propriété de Canal + puis de Vivendi Universal. Mais, aujourd'hui Allociné est indépendant. C'est sûrement là qu'il faut saluer Allociné, car c'est tout de même la base de données internet la plus large de France, un interface intelligent et un réceptacle des passions cinéphiles...et autres esprits critiques susceptibles d'offrir un complément d'informations. Allociné devenant par là même le numéro 1 du cinéma en France, au-delà même des grands magazines ciné, grâce à son côté "base de données" et son impartialité. (Keruit)
Ecrit par MiKLR37 le 19/05/2007 - 01h13 
" Excellent article. Judicieux, bien pensé. A l'heure où de nombreux journalistes mettent en avant la ressemblance frappante (et voulue) entre la vie de Sarkozy et de JF Kennedy, cet article montre aussi combien Sarkozy est un homme avide de pouvoir sur tous les points. En tant que futur historien (j'espère) je ne peux qu'applaudir ta démarche. Bravo. "
=> je suis remonté jusqu'à Reagan pour le côté américain de la démarche politique de Nicolas Sarkozy, mais il est tout à fait logique de comparer aussi à JFK. Par ailleurs ce n'est pas l'avidité de pouvoir de Sarkozy que j'ai voulu montrer, simplement transposer le siècle à notre époque, pour mieux montrer combien comme César, Sarkozy est la créature de son siècle politique. Je n'ai pas abordé le côté tragique de cette petite histoire dans l'histoire, ce côté tragique de la fin d'un homme (César, poignardé par Brutus) et d'un régime (la république, balayée par la violence puis l'empire). Car ce côté tragique n'est pas un point commun avec Sarkozy, puisque l'on ne sait pas de quoi sera fait l'avenir. Et de toutes façons on ne peut pas souhaiter pareille tragédie humaine et politique à un homme de notre temps, dont il faut laisser le temps de relever son défi. De premiers défis ont déjà été relevés , comme le rajeunissement de la classe dirigeante ou la parité gouvernementale homme/femme.
Miklr37, je te souhaite de réussir là où tu veux aller, les études d'histoire, sachant que tu sembles déjà avoir des qualités pour y réussir : sens critique (tes réactions aux débats présidentiels), expression écrite (lisible et sans fautes d'orthographe), esprit de synthèse (ton extrapolation sur Irréversible est brillante car tu parviens à mettre des mots sur du métaphysique)..


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N
Analyse bien menée, mais contestable, en effet pouvons nous comparer des hommes qui étaient à la tête de la plus grande puissance mondiale de cette époque...à notre président. Le peuple était moins instruit donc plus facilement manipulable, pour accéder au pouvoir, à l'immage des gracques qui ont parfaitement compris le système. Enfin il faut dire que tous ses hommes ( sauf peut être Crassus)ont réussi grace à leur talent militaire ce qui n'est pas le cas de Sarkozy ainsi que d'aucun homme politique en France. Et puis si Sarkozy veut le bien de la france comme Sylla pour Rome alors peut importe les moyens ce qui importe seont les résultats non?
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C
PassionnantJules César, "l'homme de toutes les femmes, et la femme de tous les hommes". Car c'est aussi et surtout dans le lit de ses multiples amants, au sommet du pouvoir, que César a pu construire cette oligarchie qui le ceint. César amena directement à lui les sommets de la république, tandis que Sarkozy a vu les puissants suivre le bon peuple, séduit par son bagout.
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M
Quel article ! Une sacrée analyse !! Franchement, bravo ! Par contre pour toi Keruit et pour cette rubrique passionnante, vérifie que Lagardère ou Bouygues ne sont pas à la tête d'allociné :) ...
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M
Excellent article. Judicieux, bien pensé. A l'heure où de nombreux journalistes mettent en avant la ressemblance frappante (et voulue) entre la vie de Sarkozy et de JF Kennedy, cet article montre aussi combien Sarkozy est un homme avide de pouvoir sur tous les points. En tant que futur historien (j'espère) je ne peux qu'applaudir ta démarche. Bravo.
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